• Non, je refuse…


    Vous dites que je ne suis pas normal ?
    Qu’est-ce que la normalité
    Dans ce monde si cinglé
    Ce monde qui n’est pas banal ?

    C’est de justice que vous parlez désormais ?
    Allez dire ça à un orphelin
    À une personne qui n’a rien
    À un handicapé qui ne peut marcher

    Vous hurlez tous pareils tous égaux mon ami
    Bien que l’on ait nos différences
    Dans nos cultures, dans nos croyances
    Dans nos opinions et dans toutes nos vies

    Maintenant vous riez de bonne voix
    Ce que je décris, vous le comprenez ?
    Est-ce qu’au moins, vous m’écoutez ?
    Cessez de vous moquer de moi !

    Vous êtes un homme infernal !
    Les problèmes vous font rire !
    Vous m’obligez à le dire !
    Vous n’êtes pas normal !

    Voilà que je me contredis !
    Et vous riez de bon cœur !
    Riez de votre malheur !
    Riez de ce monde pourri !

    C’est assez je n’en peux plus !
    Je refuse de le supporter
    Je préfère m’en aller !
    Félicitation vous m’avez vaincu

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  • Chapitre I


    Le coucher du soleil éclairait la rue d’une couleur orangée, la chaleur de la journée commençait à se dissiper pour laisser bientôt place à la fraicheur de la nuit. Un jeune homme accompagné d’une petite fille marchait le long des débris et des ruines qui restaient des habitations. Ils portaient tous deux un sac à dos bien rempli, le jeune homme de vingt ans, tenait un fusil dans ses mains guettant le moindre mouvement ou bruit. Jordan était prudent lors des sorties, il était prêt à affronter le danger si besoin cela ne l’inquiétait pas.

    Ce qui l’inquiétait le plus c’était sa petite sœur, celle-ci était justement occuper d’observer le poignard qu’elle tenait dans ses mains. Jordan ne savait pas comment sa sœur, Émilie, arrivait à supporter tout cela. À huit ans, elle avait déjà tué trois personnes, Jordan se demandait si une part d’enfance se trouvait encore en elle. Ce qui est sûr c’est qu’elle avait un moral d’acier pour supporter cela, elle était devenue aussi mature que n’importe quel adulte. Si cela pouvait parfois être un avantage, Jordan s’en inquiétait bien souvent. Alors qu’ils continuaient tous deux d’avancer, au loin le bruit d’une voiture qui approchait se faisait entendre, immédiatement Jordan dit à sa sœur :
    « Cache-toi là ! »
    Il lui avait montré un espace où un tas de béton, de ferraille et de bois se tenaient parmi les crevasses qui s’étaient formé dans la terre. La jeune fille était allongée sur le dos, sous des plaques de tôle, observant la rue à travers un infime trou. Jordan était proche d’elle, accroupi sous une grosse poutre en bois, caché par les morceaux de béton et de grillage, il observait également la rue à travers la fente d’une porte en bois.

    Une voiture, dont le toit avait été découpé de façon novice, roulait lentement au milieu de la route. À son bord se trouvaient cinq personnes, également munies de fusils, elles observaient les ruines alentour comme si elles cherchaient quelque chose. Les personnes avaient un point commun dans leur tenue, elles avaient tous un morceau de tissu rouge attaché autour de leurs bras droits, sur le tissu était dessiné en blanc deux yeux observant le globe terrestre. La voiture s’éloignait lentement, elle sortirait bientôt de la rue, Jordan s’allongea afin d’avoir un meilleur point de vue. Il s’était mis de façon à pouvoir voir le véhicule sans se faire repérer, gardant la tête du chauffeur sur son viseur, le doigt sur la gâchette de son arme tandis que le véhicule tournait dans une autre rue offrant une possibilité de tir parfait :
    « Ça n’en vaut pas la peine ! »
    Emilie qui observait son frère avait râlé en chuchotant avant qu’il ne fasse quoi que ce soit, elle ajouta avant qu’il ne répondit :
    « Tu risquerais plus de nous faire tuer qu’autres choses, de plus ils auraient le temps de donner l’alerte »
    Jordan qui s’était relevé en même temps que ça sœur, avoua sa faute :
    « Je ne comptais pas vraiment tirer… On ferait mieux de rentrer avant que la nuit tombe
    -Tu penses vraiment que leur tiré dessus à vue arrangera quoi que ce soit, il faut avant tout garantir notre sécurité.
    -Je sais, je sais…j’ai seulement les nerfs à cran en ce moment
    -C’est le cas de nous tous. »
    Ils continuaient d’avancer silencieusement dans la rue, leur maison, si on pouvait encore appeler ça une maison, n’était plus très loin. Jordan repéra le grand tronc allongé sur des débris, c’était le repère qu’ils avaient pour retrouver l’entrée de leur habitat parmi les décombres. Le jeune homme posa son fusil à terre et souleva une grande plaque d’acier, sous celle-ci se tenait un escalier de pierre qui s’enfonçait dans le sol. Émilie retenu son frère avant qu’il ne descendit et lui demanda inquiète :
    « Tu vas encore faire une sortie nocturne ce soir ?
    -Probablement…
    -Promets-moi de faire attention.
    -Écoutes, tu ne vas pas commencer à me…
    -Promets-moi !
    -Bon je te le promets.
    -Parce que si tu te fais… »
    Émilie n’osait pas finir sa phrase, Jordan prit de remords s’agenouilla face à elle et lui dit en la regardant dans les yeux :
    « Je ferai attention, d’accord ? »
    La jeune fille acquiesça et descendit l’escalier, tandis que Jordan remettait la plaque d’acier en place par-dessus lui. Ils descendirent l’escalier qui mena à une cave, Jordan repensa avec nostalgie qu’avant il ne mettait pratiquement jamais les pieds dans cette pièce et que désormais c’est ce qui leur servait d’entrée. Une brèche avait été faite sur le mur droit de la pièce, menant à un tunnel creusé dans la terre, au bout du tunnel avait était placé une porte de fortune faite de plaques métalliques.

    Émilie toqua trois fois consécutives et attendit quelques secondes avant de taper une quatrième fois, le bruit d’un loquet qu’on ouvrait se fit entendre et un jeune homme ouvrit la porte. Celui-ci avait également un fusil dans ses mains, il referma la porte après avoir laissé passer les deux autres, puis posa son fusil dans un coin. Jordan et sa sœur étaient désormais dans une petite pièce souterraine, fait de terre et de bois, une ampoule éclairait l’endroit qui restait sombre malgré sa présence. Dans cette pièce se trouvait également une fille accroupie, qui s’occuper de faire bouillir de l’eau dans une casserole à l’aide d’un petit réchaud électrique. La jeune fille se releva et demanda à son frère :
    « Ça s’est bien passé ? »
    Mathilde, la petite sœur de seize ans de Jordan, supportait mal le fléau dans lequel ils vivaient mais elle faisait avec. Elle ne supportait pas la vue du sang, c’était un handicap qu’elle devait tenter d’affronter mais bien souvent elle vomissait. Jordan posa son fusil dans un coin de la pièce avant de donner le sac à dos qu’il portait à sa sœur en lui répondant :
    « Ça c’est bien passé on n’a pas trop croisé de problème, j’ai juste trouvé des sachets de soupe en poudre et quelques boîtes de conserve de légumes. Il y a également des piles pour le réchaud et j’ai trouvé une paire de chaussures essaye de voir si elles te vont.
    -Merci, celles que j’ai ont pratiquement la semelle arrachée. Ce sera donc encore de la soupe ce soir. »
    Émilie montra alors son poignard après avoir posé son sac à dos et montra sa découverte :
    « Je l’ai pris avec, il pourra surement être utile ! »
    Sa sœur râla tandis qu’elle préparait la soupe :
    « Tu ne devrais pas avoir d’arme sur toi à ton âge et encore moins être satisfait d’en trouver
    -Mon âge n’est pas important pour eux donc vaut mieux que j’ai de quoi me défendre
    -On est là pour te défendre, t’es en sécurité avec nous, pas besoin de jouer la petite guerrière !
    -Mais on est en guerre justement Madame je…
    -STOP ! Arrêtez toutes les deux, pas besoin de dispute, on doit rester unis et soudés. »
    Jordan avait réussi à faire taire la dispute, Émilie donna le sac à sa sœur sans dire un mot avant d’aller s’allonger sur l’un des matelas au sol. Jordan s’assit à coté de son cousin Steve, ce dernier était resté ici quand ses parents et ceux de Jordan étaient partis rejoindre un groupe de résistants vers la côte. Steve lui donna une petite bouteille d’eau que Jordan entama rapidement, puis il expliqua à son cousin :
    « Les Vautours font de plus en plus de rondes en ce moment, c’est à croire qu’ils cherchent quelque chose
    -J’ai également remarqué cela durant la dernière sortie. »


    Les « Vautours », c’est comme cela qu’ils appelaient ceux qui avaient pris le pouvoir parmi les citoyens. En vérité, ils se faisaient appeler « Les Relanceurs » d’après eux ils allaient créer un nouveau monde où chaque homme serait libre comme il le mérite, mais en vérité c’étaient surtout des personnes qui profitaient de leurs surnombres pour soumettre le reste du peuple à sa volonté. Ceux qui ne voulaient pas obéir étaient tué sans scrupules, tandis que les autres devenaient de véritables esclaves condamnés à travaillait comme des machines. Après avoir également bu une gorgée d’eau Steve dit pensif tout en observant le plafond :
    « Parfois je me demande encore comment tout ça est possible, comment ça a pu tourner ainsi… »
    Jordan répondit en regardant ses sœurs :
    « Personnes ne s’y attendaient, qui aurait un jour pensé que la civilisation se découperait en deux groupes qui s’opposeraient à l’aide d’arme. »
    Steve observa son cousin et lui fit part de son interrogation :
    « Tout de même, je n’arrive pas à comprendre comment ils ont pris l’avantage sur le reste des personnes si vite, avec l’armée, la police…je ne vois pas comment ils ont fait. »
    Jordan réfléchi quelques secondes, il s’était déjà posé cette question et avait imaginé un scénario qui lui paraissait réaliste :
    « Je pense qu’ils ont agi dans l’ombre depuis une dizaine d’années, ils ont réussi ou il a réussi s’il n’y a qu’un leader , à réunir petit à petit du monde dans leur groupe ou secte ou peu importe. Je pense qu’ils ont également fini par enrôler des personnes travaillant dans la police ou l’armée… C’est surement ça qui a fait qu’ils sont en nombre supérieur.
    -Une dizaine d’années ? Ils n’ont commencé à prendre le pouvoir que depuis quatre ou cinq ans
    -Oui mais c’est quelque chose qui a été longtemps préparé à l’avance à mon avis.
    -C’est possible… »
    Steve observa la porte qui menait à l’extérieur et dit avec nostalgie :
    -Quand on est dehors on a du mal à croire qu’avant c’était un village calme et paisible ici… »
    Jordan répondit avec un sourire forcé :
    « Avant on pouvait se promener dans les rues sans se soucier de rien et on voyait les autres habitants vaguer à leur occupation. »
    Il jeta la bouteille vide dans un coin avant de reprendre :
    « Maintenant il n’y a quasiment plus personnes et on doit se cacher comme des rats. »
    Mathilde annonça alors que la soupe était prête, ils prirent chacun leur bol et s’assirent en ronde afin de manger ensemble. Émilie mangea rapidement sa soupe et retourna s’allonger sur le matelas tournant le dos aux autres, Mathilde observa son frère et lui supplia du regard d’aller lui parler. Jordan termina alors son bol de soupe, prit un sac à dos et s’accroupit face à sa jeune sœur. Il remarqua que celle-ci avait les yeux humides, tout en lui caressant les cheveux il lui chuchota :
    «Ça va aller Lilie ?
    -Papa et Maman me manquent.»
    Jordan eut un léger pincement au cœur mais fit comme-ci de rien n’était et répondit avec réconfort :
    -Ne t’en fais pas, je suis persuadé qu’ils vont bien.
    -On est sûr de rien ! »
    Jordan fût secoué, c’est dans ces moments qu’il se rendait compte que sa sœur réfléchissait et agissait comme une adulte désormais. Jordan se vit alors obligé d’avouer :
    « Tu as raison, on est sûr de rien…
    -Par contre toi t’es encore là. Il faut que tu restes là »
    En disant cela, Émilie avait pleuré de nouveau, Jordan se sentit mal à l’aise, les larmes lui montaient presque aux yeux et il se força à sourire lorsqu’il répondit :
    « Je t’ai promis que je ferai attention
    -Je sais…mais faire attention ne suffit pas…j’aimerais que tu prennes ça avec toi au cas où. »
    Elle sortait le poignard qu’elle avait déposé sous son matelas et le donna à son frère. Jordan le mit dans sa poche et se releva tout en la remerciant :
    « Je serai en faire bon usage s’il le faut, je reviens vite.
    -Bonne chance. »
    La jeune fille se rallongea et ferma les yeux, les deux autres souhaitèrent également bonne chance à Jordan qui sortit rapidement afin que personne ne puisse voir ses larmes.

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  • Hello tout le monde !

    Alors évidemment la première news est que le roman à commencé à être diffusé, j'espère que celui-ci vous plaira, j'ai hâte de connaître vos avis sur la chose. Le chapitre 2 sera posté au mois de juillet.

    En parlant du mois de Juillet il risque d'y avoir un ralentissement sur le blog à partir de là. Obligé de subir la vie active, donc pas toujours le moral à écrire mais je n'abandonnerai pas pour autant ça me ferait bien chier.

    Je souhaite bonne vacances pour ceux qui en ont ! J'espère que le début de l'été se passera bien, sur ce je vous dit à bientôt ! ^^

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  • Douce Frustration


    Benoit était tranquillement assis dans la cour de son lycée, il regardait discrètement une jeune fille dont il était amoureux. Il n’avait jamais connu la vie de couple, malgré ses dix-huit ans et cela le tracassait au plus haut point. C’est alors que son ami Pierre arriva, ce dernier salua Benoit et lui dit joyeusement :
    « Mec je suis de nouveau en couple !»
    Benoit senti comme un pincement au cœur, Pierre y parvenait si facilement, au point que Benoit se demander s’il était destiné à ne pas vivre en couple. Benoit répondit simplement « ah cool » et en espérer que la conversation s’arrêterait là. Malheureusement Pierre ajouta :
    « Je vais te raconter comment ça s’est passé, ce n’est pas une fille du lycée, je l’ai rencontré dans un… »


    Voilà, c’était parti pour un long discours qui allait décrire ce que Benoit rêvait depuis toujours et qu’il n’avait jamais connu. En ce moment, bien que Pierre était son ami, Benoit n’avait qu’une envie c’est qu’il se taise, qu’il arrête de parler et de raconter cela comme si c’était banal. Pierre continuait de raconter son épopée romantique et Benoit avait envie de lui donner une grande baffe, de lui planter la tête dans le sol, qu’il se taise bon sang. Benoit se sentait horriblement mal d’un coup, Pierre ne semblait pas avoir conscience de la magnifique chance qu’il avait, il semblait prendre sa à la légère, normal c’était déjà sa cinquième relation, il devait être habitué. Pourtant Pierre savait que Benoit n’avait jamais connu l’amour, alors pourquoi se sentait-il obliger de lui dire tout ça, ça le faisait souffrir. Pierre finit par arrêter de parler mais Benoit se sentait déjà super mal, il ne savait pas si c’était de la jalousie ou si c’était autre chose mais en cet instant il haïssait Pierre, cet idiot qui avait le droit à ce que Benoit n’avait pas. Benoit respira un grand coup pour se calmer c’est alors que Pierre ajouta :
    « Bah ça n’a pas l’air de te faire plaisir que je sois en couple… »


    Lui faire plaisir ? Lui faire PLAISIR ? Lui faire plaisir que son ami enchaînait les aventures amoureuses alors que lui restait éternellement célibataire, lui faire plaisir que cet ami se vantait presque de sortir avec des filles aussi facilement là où Benoit devait faire des efforts rien que pour leur parler, lui faire plaisir que maintenant il en parlerait tout les jours faisant que Benoit se sentirai mal tout les jours. Ça en était trop, Benoit donna à un grand coup de poing à Pierre, hurlant et l’insultant autant que possible avant de s’éloigner…du moins il imagina faire tout ça. En réalité, bien qu’il souffrît, bien qu’il était en colère, Benoit se força à sourire et répondit :
    « Bah si pourquoi ? Il n’y a pas de raison…. »

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  • Chapitre II

     

    La nuit était tombée, la lune et les étoiles donnaient au ciel une couleur bleutée. La pleine lune éclairée le paysage environnement offrant à la nuit son calme et sa douceur. Jordan était accroupi, caché parmi des buissons et observait un petit camp. Plusieurs tentes étaient dressées et quelques personnes étaient assises autour d’un feu de camp tandis que d’autres marchaient aux alentours. Jordan observé le camp tout en analysant la situation, trois hommes armés patrouillaient autour du camp par prudence. Il entendit un bruit proche de lui, Jordan s’accroupit plus sur lui-même et fit en sorte de ne plus faire de bruit. Il fit quelque chose bougé à quelques mètres de lui et la chose lui fonça dessus en aboyant. Le chien lui avait sautait dessus et commençait déjà à aboyer pour avertir ses maitres, un jeune homme arrivait vers Jordan en courant le fusil à la main. Arrivé à sa hauteur il le pointa de son arme prêt à tirer avant de lui dire :
    « Qu’est-ce tu fous là ?! »
    L’homme aida Jordan à se relever en disant au chien de s’éloigner, Jordan retira la terre qu’il avait sur lui tout en s’expliqua :
    « J’ai plus le droit de venir voir comment vous allez ?
    -Évite de le faire en nous espionnant
    -Je voulais être sûr que c’était vous, tu sais qu’on n’est jamais assez prudent Marc »
    Le dénommé Marc acquiesça à ces propos, les deux jeunes hommes se dirigèrent vers le camp, suivis par le chien qui s’était calmé. Jordan salua les autres réfugiés du camp, il y avait une dizaine de personnes, toutes les personnes présentes ici étaient des anciens villageois que connaissait Jordan. Jordan s’assit aux cotés d’une jeune fille, Marc était assis en face et Jordan lui demanda :
    « Je n’ai pas le souvenir que la dernière fois vous aviez un chien
    -Ce n’est pas le nôtre, il appartient à Benoît »
    Il avait désigné l’un des hommes qui patrouillait autour du camp
    « Tu veux quelque chose à boire ?
    -Non, gardez ce que vous avez pour vous, les provisions sont rares pas besoin de vous les prendre
    -Allons ce n’est pas pour une bière et je te dois bien ça.
    -Ce n’est pas moi qui t’ai sauvé mais mon père
    -Alors bois en son nom, c’est du pareil au même. Lucie tu veux bien lui donner une canette ? »
    La jeune fille assise à coté de Jordan se leva pour aller dans l’une des tentes et revint avec la canette qu’elle donna à Jordan en souriant :
    « Voilà monsieur l’espion »
    Jordan ne plus s’empêcher de sourire, il observa la jeune fille dont le visage était légèrement recouvert de poussière. Le jeune homme lui demanda :
    « Comment vas-tu ma douce ?
    -Je vais bien, oublies pas que j’ai mon grand frère qui me surveille 
    -Oui oui, je vous ai à l’œil vous deux. »
    Marc accompagna ses paroles d’un clin d’œil avant de trinquer avec Jordan et de boire. Jordan observait tranquillement les flammes tout en tenant la main de Lucie.

    Ils ne se considéraient pas totalement comme en couple mais juste amoureux l’un de l’autre, Marc s’inquiéta :
    « Et vous ça va ? Tu as l’air pensif ?
    -Ça peut aller oui. C’est juste que…ma sœur m’inquiète. Elle a huit ans et avec quoi elle est contente de jouer ? Avec ça ! »
    Jordan avait sorti le poignard que lui avait donné Émilie pour le montrer aux deux autres, Marc rassura Jordan :
    « Malheureusement c’est comme ça pour elle. Pour elle la vie est une guerre et rien d’autre…
    -Quand même ! À huit ans ?
    -C’est dur à comprendre je l’imagine bien. »
    Lucie serra la main de Jordan dans la sienne pour le réconforter, l’un des réfugiés qui dormait émis un grognement, Jordan observa le lac qui se trouvait à quelques mètres, le ciel étoilé s’y reflétait parfaitement. Il dit pensif :
    « Ce lac est un point plutôt stratégique »
    Marc proposa alors à Jordan :
    « Si vous voulez, toi et ta famille peuvent venir ici, cela ne dérangera personne. »
    Jordan réfléchit quelques secondes avant de répondre :
    « C’est gentil de proposer, je vais devoir y réfléchir et en parler avec les autres
    -Oui je comprends cela, c’est normal »
    Lucie se leva alors et tira Jordan pour qu’il la suive en l’invitant :
    « Viens on va faire un petit tour autour du lac »
    Jordan finit sa canette et se leva pour aller se promener, Marc dit avec le sourire tout en reprenant sa ronde de garde :
    « Je vous ai l’œil faites attention »
    Jordan et Lucie marchèrent tranquillement en silence autour du lac, profitant d’être rien qu’à deux. Ces moments de calme et de liberté étaient si rares que Jordan en profitait pleinement.

    Ils s’arrêtèrent tous deux sous un grand chêne et s’embrassèrent. Ils s’allongèrent l’un à coté de l’autre dans l’herbe en se regardant dans les yeux, Jordan savait que ce n’était pas le moment de tomber amoureux mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Lucie parla de sa voix douce :
    « Ce serait bien si tu venais ici, on serait tout le temps ensemble 
    -Je sais mais faut que j’y réfléchisse, je ne suis pas seul là-dedans. 
    -Je sais ne t’en fait pas »
    De là où il se trouvait, Jordan pouvait voir le camp de l’autre coté du lac. Il s’approcha de Lucie et la serra dans ses bras, ils s’endormirent tous deux allonger sur l’herbe.

    Jordan se réveilla une vingtaine de minutes plus tard, il avait entendu du bruit dans son sommeil. En se dressant sur lui-même, le camp lui offrait une vue inquiétante. L’une des tentes était en feu, des personnes se tirer dessus au fusil et un corps semblait être à terre. Jordan reconnu la voix de Marc qui hurlait, Lucie qui s’était également réveillé se dépêcha de se lever. Jordan la rattrapa par le bras :
    « Qu’est-ce tu fais ?!
    -Lâche-moi ! Je dois aller aider mon frère !
    -On n’a aucune arme c’est du suicide
    -Lâche-moi ! »
    Lucie donna un coup de pied dans le ventre de Jordan qui lâcha prise malgré lui. Il dut reprendre son souffle pendant quelques secondes avant de poursuivre de nouveau la jeune fille. Elle s’approchait de plus en plus du camp qui était devenu un terrain de guerre. Jordan arrivait à entendre Marc crier :
    « C’est ça cassez-vous bandes d’enflures ! »
    En effet les assaillants semblaient commencer à reculer mais les tirs continuaient. Jordan accéléra sa course et arriva à la hauteur de Lucie quand elle lui tomba dessus. Il la rattrapa avant qu’elle ne tombe à terre et senti quelque chose de chaud sur ses mains, la jeune fille avait une énorme tache de sang au niveau de la poitrine. Lucie ne bougeait plus, Jordan savait qu’elle était morte mais il ne voulait pas l’accepter. Pris de rage il courut vers le Vautour le plus proche, celui-ci lui tournait le dos en prenant la fuite, Jordan avait mal aux côtes, à force de courir mais sa douleur ne lui fit rien. Il sortit le poignard qu’il avait sur lui et parvint à sauter sur l’homme en fuite qui tomba à terre tout en lâchant son arme. Qu’importe le risque qu’il courait, Jordan réclamer une vengeance, une justice sans même prendre le temps de regarder le visage de l’homme il lui planta la lame dans le ventre, puis un second coup, puis un troisième, puis un quatrième. Il hurlait de rage tout en pleurant sa peine tandis qu’il mutilait le corps de l’homme. Jordan continuait de planter l’homme autant qu’il le pouvait pendant plusieurs minutes, il sentit alors une main sur son épaule et s’arrêta :
    « Tu peux arrêter maintenant. »
    Jordan se releva tout en observant l’homme couvert de sang, il voyait son visage, c’était un jeune homme surement du même âge que Jordan. Jordan se releva et observa Marc qui se tenait le ventre, il saignait également, voyant que Jordan observait sa blessure, il le rassura :
    « Ne t’en fais pas, je vais bien. Ils nous sont tombés dessus sans prévenir. Benoît à l’air gravement touché mais Patricia s’y connaît en médecine et elle a dit qu’il pourrait guérir avec du repos. On va devoir trouver un autre endroit. La seule perte qu’on ait eu c’est le chien, ça aurait pu être pire. »
    Jordan n’osait pas parler, il se contentait de suivre Marc qui le ramenait près du feu tout en continuant de parler :
    « Faudrait que tu te laves t’es rempli de sang, je ne savais pas que tu pouvais t’énerver comme ça. »
    Marc disait cela avec le sourire, Jordan n’osait pas dire ce qui était arrivé à Lucie lui-même rester sous le choc. C’est alors que quelqu’un cria :
    « Marc vient voir ! 
    -Vas essuyer le sang que t’as sur toi près du lac, je reviens »
    Jordan savait que Marc se dirigeait vers le corps de sa sœur mais il n’osa pas le prévenir, il entendit alors celui-ci hurlant sa douleur et sa colère, les cris firent place aux pleurs de ce dernier. Jordan s’éloigna et essuya rapidement son visage dans l’eau, il vit dans le lac le corps du chien inerte qui flottait, ce soir deux innocents étaient mort. Il se dit qu’il valait mieux partir et laisser Marc et le camp en paix et rentra chez lui sans rien dire à qui que ce soit.

    Sur le chemin du retour, Jordan pleurait également, il voulait à tout prix évité de penser à ce qu’il venait de vivre et se concentrer sur ses pas. Il dut se cacher d’une voiture de Vautour qui passait par là, il souhaita leur mort mais elle ne vint pas et la voiture disparu dans l’obscurité. Lorsqu’il arriva à sa cachette, le soleil montrait déjà ses premiers rayons. Le jeune homme descendit le couloir silencieusement avant de frapper à la porte, Steve se leva pour lui ouvrir. Jordan ne le salua pas, bien que ce dernier sembler sous le choc. Il alla directement s’allonger, il observait ses sœurs qui dormaient tranquillement. Il ne savait pas encore si oui ou non il leur raconterait ce qui s’est passé. Steve décida de se rendormir, n’ayant rien d’autre à faire et voyant que Jordan resterait silencieux. Jordan lutta longtemps contre le sommeil, ses pensées se mélanger dans sa tête, il ignorait si oui ou non il était coupable de ce qui s’était passé. Cela faisait des semaines que le camp de Marc était là, cela se serait-il passé s’il n’y était pas allé ce soir ? Les larmes coulèrent de nouveau avant qu’il ne finisse par s’endormir, plus par épuisement que par volonté.

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  • De retour parmi les vivants

    Michael était heureux d’être de nouveau chez lui, il avait l’impression que cela faisait longtemps qu’il n’était plus resté dans cette maison qu’il connaissait si bien. En vérité, il venait juste d’enchaîner cinq gros jours de boulot, des grosses journées qui ne lui avaient pas permis d’être auprès de sa famille. La fatigue avait accompagné sa mauvaise humeur qui était due au fait que son travail lui bousiller le moral, jour après jour. Il rentra dans le couloir illuminé par le soleil, il prit une grande inspiration et déposa son sac sur le carrelage. Il en aurait plus besoin pour le moment, ce job infernal était terminé à jamais, cela lui offrait un énorme soulagement même si c’était également une mauvaise nouvelle. Il alla saluer sa famille, puis se fit couler un bain.

    Allongé dans l’eau chaude, il ferma les yeux et ne pensa plus à rien, il avait l’impression de se reposer comme un roi et cela lui faisait un grand bien. Ce soir-là il dina avec sa famille, ce qu’il n’avait plus fait depuis plusieurs jours. Cela aurait paru banal aux yeux de certain mais pour lui c’était devenu quelque chose de merveilleux. Il reprit peu à peu des activités qu’il n’avait plus faites depuis longtemps, discuter avec des personnes qui lui étaient chère à son cœur et faire des choses qu’il aime.

    Ce soir il s’endormit rapidement, pour une fois il n’avait pas à se soucier du lendemain, ça changer de l’insomnie dû au stress qu’il avait subi ces dernières nuits. Il rêva, de tout et de rien, au petit matin il ouvrit les yeux et vit le soleil qui perçait par sa fenêtre, ça allait être une bonne journée. Il était huit heures mais il ne se leva pas. Aujourd’hui il allait pouvoir dormir et profiter de son temps, il resta dans son lit jusqu’à dix heures.

    Une fois levé, il but un café, pour une fois il avait quelque chose dans l’estomac au matin. Il alla dehors et se laissa imprégner de la lumière du soleil, tout en caressant son chat qu’il avait plaisir de revoir. Il mit un peu de musique, puis essuya et rangea la vaisselle, étrangement cela lui avait manqué, c’était devenu son petit plaisir du matin auquel il n’avait plus eu le droit. Rien qu’à faire cela il retrouva un sentiment de bonheur qu’il avait perdu, il se sentait de nouveau vivre.

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  • Le voleur de pommes

     

    Le policier fit entrer l’homme dans la pièce tout en l’observant, il était fort barbu avec de longs cheveux, il avait l’air très fatigué et surtout il était très sale. C’était presque écrit sur son front que l’homme était un sans-abri, le policier ayant conscience de cela décida de commencer son interrogatoire en douceur :
    « Vous êtes monsieur ? »
    Le sans-abri répondit fièrement :
    « Monsieur Mardinier 
    -Très bien, vous êtes accusé de vol, reconnaissez-vous avoir effectivement volé une pomme à un marchand monsieur Mardinier ? »
    Le sans-abri répondit calmement :
    « Si cela ne vous embêtes pas, j’aimerais raconté comment cela c’est réellement passé, monsieur l’agent.
    -Mais allez-y, nous sommes là pour ça. 
    -Bien, déjà je pense que ça se devine facilement mais je suis un sans-abri et il se trouve que ce matin j’étais affamé. J’ai passé la nuit à dormir auprès de l’église comme je le fais souvent donc forcément je suis tombé sur le marché au réveil. Il n’y avait rien qui pouvait réellement constituer un petit déjeuner en dehors d’un fruit, je me suis donc naturellement approché du marchand qui en vendait. Parmi tous les fruits, les pommes étaient ce qui me tentait le plus, je sortis le peu que j’avais sur moi, à savoir cinq centimes et j’ai demandé au marchand si je pouvais lui acheter une pomme. 
    -Vous avez voulu lui acheter une pomme ?
    -Oui, je sais que ce n’est pas beaucoup d’argent mais je me suis dit qu’il pourrait faire un geste de cœur, il m’a dit qu’il ne vendait pas à l’unité, surtout pour ce prix-là et m’as ordonné de partir car j’effrayais les clients. Ce qui n’est pas du tout vrai, une vieille dame observait les pêches non loin de moi, je n’avais aucunement l’air de l’effrayer. J’insistai plus poliment mais le marchand n’a rien voulu savoir, il a même voulu me frapper pour me faire partir.
    -Je vois, si vous voulez bien m’excuser un instant monsieur Mardinier. »


    Le policier sortit de la pièce, il savait que son collègue interrogeait dans la pièce d’à coté. Il se demandait si l’histoire du sans-abri était vraie, ainsi il frappa à la porte et son collègue le laissa entrer. Le policier observa le marchand, un homme imposant, avec une moustache touffue et des cheveux parfaitement coiffés. Il lui posa la question :
    « Est-il vrai que l’homme qui vous a volez à chercher à payer avant ?
    -Payer ?! C’est un bien grand mot, il a voulu me volé de façon plus correcte si vous voulez mon avis. Je ne pouvais pas acceptez cela !
    -Donc il a cherché à vous payer, c’est tout ce que je voulais entendre merci. »
    Le policier sortit de la pièce mais son collègue le rattrapa :
    « Attends c’est quoi cette histoire, le clochard à réellement chercher à payer ?
    -Oui, il avait que cinq centimes sur lui et a demandé au marchand s’il pouvait faire un geste. Il faut que j’essaye de retrouver quelqu’un. Espérons qu’elle y soit encore. »
    Le policier fila au marché, l’arrestation avait eu lieu à peine vingt minutes plus tôt, avec un peu de chance, la vieille dame qui avait vu la scène y serait encore. Lorsqu’il arriva au marché, il se rendit compte qu’il n’avait pas pris le temps de demander à quoi ressembler cette vieille dame. Par chance, il n’eut pas à chercher, celle-ci l’avait sans doute vu arrivé et s’était approché pour demander :
    « Cette histoire s’est arrangée j’espère ?
    -Ah je crois c’est vous que je cherche, avez-vous assisté à ce qui s’est passé entre le sans-abri et le marchand ?
    -Oui oui j’ai tout vu, pour moi c’est le marchand qui devrait aller en prison, il n’a rien voulu savoir !
    -Comment ça ?
    -Le pauvre homme, il a voulu lui acheter une pomme avec le peu qu’il avait, il a même déclaré qu’il était prêt à recevoir la moins présentable si cela arrangeait le marchand. Ce dernier l’a insulté et lui a ordonné de partir, disant qu’il ne vendait ni à l’unité, ni à perte. J’ai demandé au sans-abri s’il voulait que je paye pour lui un kilo au marchand mais il a gentiment refusé, disant qu’il se débrouillerait. Lorsque je l’ai vu volé une pomme, j’ai compris ce qu’il avait eu en tête, j’avoue que j’étais assez contente qu’il agisse ainsi, ce marchand le méritait. 
    -Madame, accepteriez-vous de me suivre et de témoigner ?
    -Pas de soucis jeune homme. »


    Les paroles de la dame furent notées et enregistrées au poste, le policier et son collègue s’étaient mis d’accord sur la manière d’agir. Le sans-abri et le marchand attendaient tous deux assis face à un bureau. Le marchand proféré des menaces et des injures au sans-abri qui rester serein. Le policier annonça alors :
    « Monsieur Mardinier, vous pouvez partir, aucune charge ne sera retenue contre vous.
    -Merci messieurs. »
    Le sans-abri s’était levé, le marchand lui hurlé :
    « Quoi ! C’est un scandale, cet homme malhonnête me vole et vous ne faites rien ! »
    Le sans-abri s’était retourné et s’approcha du marchand, lui déclarant :
    « Vous avez refusé mon honnêteté, j’ai pris le seul choix qui me rester alors ne me traiter pas d’homme malhonnête, monsieur ! »
    Il s’en alla sur ces mots, le marchand râla alors sur les policiers :
    « Ah bah elle est belle la police, de belle bande d’incapables oui !
    -Monsieur je vous conseille de vous calmer.
    -Me calmer ?! Quand deux abrutis de première ne savent pas arrêter un voleur, bandes d’imbéciles. 
    -Outrage à agent, monsieur veuillez nous suivre. »
    Le policier laissa son collègue emmené le marchand tandis que lui déchira la plainte contre le vol. Le lendemain, monsieur Mardinier se réveilla près de l’église, comme à son habitude. Il vit poser devant lui, quelque chose, enveloppé dans un petit mouchoir, il s’agissait d’une pomme. Il chercha le responsable de cet acte de bonté et lorsqu’il vit au loin un policier qui marchait en sifflotant, il ne chercha plus.

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  • Bonjour tout le monde =)

    Pas de véritables news ce mois-ci si ce n'est que Mercredi 23 Juillet, le blog à atteint son records de visite en une journée avec 158 visites !! Merci beaucoup ^_^

    Après l'apparition des nouvelles est un plus fréquents en ce moment, c'est plutôt une bonne chose mais ce qui est fréquent c'est vos visites, rares sont les jours où il n'y a aucune visite sur le blog, ça me fait très très plaisir merci beaucoup ! *_*

    Voilà, rien de bien spécial, en aout le chapitre 3 de Youth&War sera posté, j'espère que ce petit roman vous plaît, n'hésitez pas à donnez vos impressions c'est toujours utiles !

    je souhaites bonne vacances à ceux qui en ont, bon courages à ceux qui en ont pas et à la prochaine fois ! o/

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  • La meilleure chose que tu puisses voir


    C’est son sourire qui t’est destiné

     

     

     

    La meilleure chose que tu puisses sentir


    Ce sont ses bras occupés de te serrer

     

     

     

    La meilleure que tu puisses entendre


    C’est à quel point elle peut t’aimer

     

     

     

    La meilleure chose que tu puisses vivre


    C’est d’être et de rester à ses côtés

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  • La présence


    « N’avez-vous jamais eu cette sensation d’avoir vu bougé quelqu’un ou quelque chose du coin de l’œil et lorsque vous regardez directement il n’y a rien bien que vous êtes sûr d’avoir vu quelque chose bouger ?
    -Bien sûr que si ça m’est arrivé, ça arrive à tout le monde mais cela est dû à notre imagination ! Vous n’allez pas me faire croire que vous êtes sérieux dans ce que vous dites ? »


    Victor en avait marre, cela faisait plus de vingt minutes qu’il interrogeait l’homme qui était assis face à lui. Ce dernier était soupçonné de meurtre, il avait été retrouvé dans une maison à coté du cadavre d’une femme et avec les mains pleines de sang. Tout semblait dire qu’il était le meurtrier mais l’homme insistait sur le fait que c’était une présence qui était responsable de la mort de la femme. Victor lui posa encore une fois la question :
    « Que faisiez-vous sur les lieux du crime et qu’avez-vous fait ? »
    L’homme qui semblait ne pas avoir écouté, continua son monologue sans répondre à la question :
    « N’avez-vous jamais entendu de bruit autour de vous, alors que vous êtes seul chez vous, un bruit assez fort pour être provoqué par quelqu’un ou quelque chose…c’est elle qui fait ça, la présence, c’est elle.
    -J’en ai marre, vous vous rester là, moi je me faire un café j’en ai bien besoin ! »


    Victor se leva et sortit de la salle d’interrogatoire et se dirigea vers la machine à café qui se trouvait à l’accueil du commissariat. En passant par les couloirs, il entendit la pluie qui claquait contre les vitres tandis que les éclairs illuminaient l’endroit régulièrement, ce mauvais semblait ne pas vouloir s’arrêter.
    À la machine à café se trouvait son collègue Damien qui lui demanda :
    « Ouhla t’as l’air fatigué toi, ça va pas ?
    -J’interroge un illuminé soupçonné de meurtre, pour moi c’est clair que c’est lui qui a fait le coup mais il ne répond même pas à mes questions, d’après lui le meurtre a été fait sur une présence…
    -Ahah, t’es tombé sur un bon cas ouais, ça me rappelle un jour où j’ai dû arrêter un mec complètement bourré qu’avait eu un accident de voiture, d’après lui une poule géante avait traversé la route, le pire c’est qu’il avait réellement écrasé une poule ! »
    Tandis que Victor et Damien plaisantez sur cette anecdote, la pièce fut d’un coup plongée dans le noir, Damien râla :
    « Ah ! Fallait que ça saute…
    -Je vais retourner près de mon fou alors, je n’ai pas envie qu’il en profite pour se sauver ! »


    Victor reprit le couloir obscur qui subissait des flashes de la part des éclairs, il n’était pas peureux habituellement mais cette nuit il se sentait comme dans un film d’horreur. Tandis qu’il passait devant l’une des fenêtres, un éclair illumina l’endroit pendant quelques secondes. Quelqu’un se trouvait debout devant la fenêtre à l’extérieur, du moins c’est ce qu’il avait cru voir, forcé de constater à l’éclair suivant qu’il s’agissait juste d’un buisson. La fatigue lui jouait des tours, il était temps qu’il en finisse avec cette histoire et rentre chez lui. Par chance, le groupe électrogène de secours s’était mis en route, gardant la salle d’interrogatoire illuminé même si ce n’était que légèrement. Victor y rentra et s’assit, il n’avait pas fait attention mais avec le peu de lumière présente il ne voyait même plus le visage de l’homme qui baissait la tête. Victor affirma :
    « Je vous donne une dernière chance, après je vous mets en garde à vue et je m’embête plus avec vous. Tout ce que je veux c’est en finir avec ces conneries. Que faisiez-vous sur les lieux du crime ? »
    L’homme ne répondit pas, gardant la tête baisser cachant son visage dans l’obscurité, il ne bougeait pas au point qu’il semblait mort. Victor quelque peu inquiet de l’état de l’homme approcha sa main de ce dernier pour voir son visage mais avant qu’il ne le toucha, l’homme parla faisant sursauter le gendarme :
    « J’aimerais vous poser une dernière question… »
    L’homme avait dit cela d’une étrange façon, comme si cela était sa dernière volonté, Victor n’était pas rassuré mais néanmoins répondit avec assurance :
    « Si ça peut me faire partir d’ici…ma foi, allez-y ! »
    L’homme releva la tête, Victor remarqua que ces yeux semblaient ternes, sûrement un effet d’optique dû à l’obscurité. L’homme demanda alors :
    « N’avez-vous jamais pensé que cette présence, c’était moi ? »
    La dernière image que Victor eût vue était l’homme lui bondissant dessus puis l’obscurité totale prise place. On retrouva le corps de Victor quelques minutes plus tard, en observant la vidéosurveillance, on le voyait rentrer dans la salle d’interrogatoire durant la coupure de courant et parler seul comme s’il y avait quelqu’un avant de faire une crise cardiaque. L’homme qu’il avait interrogé plus tôt avait été transféré en garde à vue durant la coupure de courant. Jamais personne ne sût si l’homme était responsable de la mort du gendarme ou si cela était dû à autre chose.

    Vous qui lisez ce récit, lorsque vous pensez voir quelque chose bouger, lorsque vous entendez un bruit alors qu’il n’y a personne, méfiez-vous, méfiez-vous de la présence, méfiez-vous de la mort.

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