• Le voleur de pommes

    Le voleur de pommes

     

    Le policier fit entrer l’homme dans la pièce tout en l’observant, il était fort barbu avec de longs cheveux, il avait l’air très fatigué et surtout il était très sale. C’était presque écrit sur son front que l’homme était un sans-abri, le policier ayant conscience de cela décida de commencer son interrogatoire en douceur :
    « Vous êtes monsieur ? »
    Le sans-abri répondit fièrement :
    « Monsieur Mardinier 
    -Très bien, vous êtes accusé de vol, reconnaissez-vous avoir effectivement volé une pomme à un marchand monsieur Mardinier ? »
    Le sans-abri répondit calmement :
    « Si cela ne vous embêtes pas, j’aimerais raconté comment cela c’est réellement passé, monsieur l’agent.
    -Mais allez-y, nous sommes là pour ça. 
    -Bien, déjà je pense que ça se devine facilement mais je suis un sans-abri et il se trouve que ce matin j’étais affamé. J’ai passé la nuit à dormir auprès de l’église comme je le fais souvent donc forcément je suis tombé sur le marché au réveil. Il n’y avait rien qui pouvait réellement constituer un petit déjeuner en dehors d’un fruit, je me suis donc naturellement approché du marchand qui en vendait. Parmi tous les fruits, les pommes étaient ce qui me tentait le plus, je sortis le peu que j’avais sur moi, à savoir cinq centimes et j’ai demandé au marchand si je pouvais lui acheter une pomme. 
    -Vous avez voulu lui acheter une pomme ?
    -Oui, je sais que ce n’est pas beaucoup d’argent mais je me suis dit qu’il pourrait faire un geste de cœur, il m’a dit qu’il ne vendait pas à l’unité, surtout pour ce prix-là et m’as ordonné de partir car j’effrayais les clients. Ce qui n’est pas du tout vrai, une vieille dame observait les pêches non loin de moi, je n’avais aucunement l’air de l’effrayer. J’insistai plus poliment mais le marchand n’a rien voulu savoir, il a même voulu me frapper pour me faire partir.
    -Je vois, si vous voulez bien m’excuser un instant monsieur Mardinier. »


    Le policier sortit de la pièce, il savait que son collègue interrogeait dans la pièce d’à coté. Il se demandait si l’histoire du sans-abri était vraie, ainsi il frappa à la porte et son collègue le laissa entrer. Le policier observa le marchand, un homme imposant, avec une moustache touffue et des cheveux parfaitement coiffés. Il lui posa la question :
    « Est-il vrai que l’homme qui vous a volez à chercher à payer avant ?
    -Payer ?! C’est un bien grand mot, il a voulu me volé de façon plus correcte si vous voulez mon avis. Je ne pouvais pas acceptez cela !
    -Donc il a cherché à vous payer, c’est tout ce que je voulais entendre merci. »
    Le policier sortit de la pièce mais son collègue le rattrapa :
    « Attends c’est quoi cette histoire, le clochard à réellement chercher à payer ?
    -Oui, il avait que cinq centimes sur lui et a demandé au marchand s’il pouvait faire un geste. Il faut que j’essaye de retrouver quelqu’un. Espérons qu’elle y soit encore. »
    Le policier fila au marché, l’arrestation avait eu lieu à peine vingt minutes plus tôt, avec un peu de chance, la vieille dame qui avait vu la scène y serait encore. Lorsqu’il arriva au marché, il se rendit compte qu’il n’avait pas pris le temps de demander à quoi ressembler cette vieille dame. Par chance, il n’eut pas à chercher, celle-ci l’avait sans doute vu arrivé et s’était approché pour demander :
    « Cette histoire s’est arrangée j’espère ?
    -Ah je crois c’est vous que je cherche, avez-vous assisté à ce qui s’est passé entre le sans-abri et le marchand ?
    -Oui oui j’ai tout vu, pour moi c’est le marchand qui devrait aller en prison, il n’a rien voulu savoir !
    -Comment ça ?
    -Le pauvre homme, il a voulu lui acheter une pomme avec le peu qu’il avait, il a même déclaré qu’il était prêt à recevoir la moins présentable si cela arrangeait le marchand. Ce dernier l’a insulté et lui a ordonné de partir, disant qu’il ne vendait ni à l’unité, ni à perte. J’ai demandé au sans-abri s’il voulait que je paye pour lui un kilo au marchand mais il a gentiment refusé, disant qu’il se débrouillerait. Lorsque je l’ai vu volé une pomme, j’ai compris ce qu’il avait eu en tête, j’avoue que j’étais assez contente qu’il agisse ainsi, ce marchand le méritait. 
    -Madame, accepteriez-vous de me suivre et de témoigner ?
    -Pas de soucis jeune homme. »


    Les paroles de la dame furent notées et enregistrées au poste, le policier et son collègue s’étaient mis d’accord sur la manière d’agir. Le sans-abri et le marchand attendaient tous deux assis face à un bureau. Le marchand proféré des menaces et des injures au sans-abri qui rester serein. Le policier annonça alors :
    « Monsieur Mardinier, vous pouvez partir, aucune charge ne sera retenue contre vous.
    -Merci messieurs. »
    Le sans-abri s’était levé, le marchand lui hurlé :
    « Quoi ! C’est un scandale, cet homme malhonnête me vole et vous ne faites rien ! »
    Le sans-abri s’était retourné et s’approcha du marchand, lui déclarant :
    « Vous avez refusé mon honnêteté, j’ai pris le seul choix qui me rester alors ne me traiter pas d’homme malhonnête, monsieur ! »
    Il s’en alla sur ces mots, le marchand râla alors sur les policiers :
    « Ah bah elle est belle la police, de belle bande d’incapables oui !
    -Monsieur je vous conseille de vous calmer.
    -Me calmer ?! Quand deux abrutis de première ne savent pas arrêter un voleur, bandes d’imbéciles. 
    -Outrage à agent, monsieur veuillez nous suivre. »
    Le policier laissa son collègue emmené le marchand tandis que lui déchira la plainte contre le vol. Le lendemain, monsieur Mardinier se réveilla près de l’église, comme à son habitude. Il vit poser devant lui, quelque chose, enveloppé dans un petit mouchoir, il s’agissait d’une pomme. Il chercha le responsable de cet acte de bonté et lorsqu’il vit au loin un policier qui marchait en sifflotant, il ne chercha plus.

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