• Hello tout le monde o/

    Petite news pour dire que c'est l'été, donc le blog sera un poil moins actif que d'habitude, en mode tranquille quoi :p

    Cependant j'ai quelques petites idées de nouvelles et toujours mon idée de petite histoire sur 3/4 chapitre. Après je me pencherais dessus quand l'envie et surtout le temps viendront.

    Un petit mot également pour la fin de Youth&War, j'espère vraiment que ce 1er "roman" de ma part vous aura plu. Je vais continuer à bosser sur la suite de mon coté, je donne aucune date quand au début de la diffusion des chapitres ^^

    Bref, bonne vacances tout le monde, faites attention au soleil et amusé vous bien ! :)

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  • Prisonnier

     

    Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Homme avait toujours vécu dans cette pièce close. C’était une pièce simple, faîtes de briques noires, contre l’un des murs se trouvait son lit et en face de celui-ci il y avait sa baignoire. Entre ses deux murs et collé à celui du nord était installé un cabinet de toilette et, juste au-dessus, une petite vitre laissant apercevoir de l’herbe. En face de cela se trouvait en bas du mur, près du sol, une ouverture par lesquelles passaient les plateaux-repas qu’on lui donnait chaque jour. Il avait toujours vécu seul et n’avait croisé qu’une personne dans sa vie à savoir Professeur, un autre comme lui, c’est d’ailleurs Professeur qui avait donné à Homme son prénom. Professeur était venu durant la jeunesse d’Homme pour lui apprendre les 4 règles absolues : Il faut dormir dans le lit, Il faut se laver dans la baignoire, Il faut faire ses besoins au cabinet et Il faut manger ses repas. Professeur lui avait également enseigné un peu de vocabulaire ainsi que les noms des choses qui l’entourait comme « mur » , « vitre », « herbe » ou « extérieur ». Cela faisait désormais plusieurs jours que Professeur n’était plus venu, Homme se souvenait de la dernière fois qu’il avait vu Professeur, il lui avait demandé :
    « Pourrais-je visiter l’extérieur ? »
    Ce à quoi Professeur avait répondu avec un sourire :
    « Non désolé tu ne pourras pas ou seulement dans tes rêves en tout cas. »
    Depuis Homme rêvait effectivement de visiter l’extérieur, il s’allongeait sur son lit en fermant les yeux et en se concentrant suffisamment, il se retrouvait à l’extérieur.
    Il était alors dans une grande et vaste zone remplie d’herbe, l’herbe semblait danser bien qu’il n’y ait aucune musique et aucun son. Homme voyait le bâtiment aux briques noires dans lequel il vivait et aperçut plus précisément la vitre qui donnait sur sa maison, elle se trouvait proche du sol de l’extérieur. Lorsqu’il observa le sol à ses pieds de plus près, Homme se rendit compte que sous l’herbe, il y avait une surface sombre mais plus claire que les briques noires mais elle semblait tout aussi froide et dure. Parmi l’herbe se trouvait ce qui semblait être des bouts de briques cassées, c’était des morceaux gris, dure et aux formes imprécises. Homme saisit l’un des petits objets, il lui vint une idée folle, il lança l’objet de toutes ses forces sur la vitre de sa maison. Le bruit et le choc firent sortir Homme de sa concentration, la vitre de sa maison venait d’être brisé, il entendait un sifflement et ressentait un souffle frais parcourir la pièce. Homme se concentra de nouveau afin de rêver, il était de nouveau à l’extérieur mais cette voici il ressentait et entendait le vent qui faisait danser l’herbe. Il retoucha la surface marron de terre, c’était mou, chaud au-dessus et frais en dessous. Il vit de nouveau des cailloux et des pierres sur le sol, Homme ignorait comment il arrivait à placer des noms sur tout cela, cela venait peut-être de ce que Professeur avait appelé son subconscient. Homme entendit de faible cliquetis et claquement au loin, il décida d’aller voir, lorsqu’il s’approcha il vit de l’eau mais elle n’était pas comme celle qu’on lui mettait dans ses bouteilles, celle-ci bougeait toute seule et semblait plus claire. Lorsque Homme la toucha il se rendit compte qu’elle était également plus fraiche, il y avait également des cailloux dans le fond de l’eau. Homme décida de continuer sa découverte et continua d’avancer. Alors qu’il continuait d’avancer à travers des prairies, des collines, des champs et des forêts, enchaînant les découvertes fantastiques sur ce magnifique monde qu’il n’avait jamais connu auparavant. Il finit cependant par fatiguer suite à tout ce chemin parcouru, il décida donc de s’allonger sur le sol et de fermer les yeux, se remémorant avec plaisir tout ce qu’il avait vu. Dans la pièce aux briques noires, on finit par retrouver Homme mort de faim et de froid, ce dernier avait oublié de manger et la neige et le froid de l’hiver étaient entrés par la vitre brisée. Professeur ayant appris la mort d’Homme indiqua que celui-ci était désormais libre bien que ce soit dommage qu’il le fut de cette manière.

     

    L'idée de base était d'imaginé les sensations que ressentirait un Homme ,qui fut toujours enfermé lorsqu'il découvrirait l'extérieur de sa prison, la nature et le reste du monde. J'ai donné quelque petit exemple dans le récit mais on peu imaginer plein de possibilité et je pense qu'il y a quelque chose d’intéressant là derrière, peut-être a retravaillé à l'occasion.

    Sinon je vous invites à suivre Cactus  la BD de l'été proposé par Marie Blue qui propose 1 page par jour, elle à l'air d'avoir inventé une histoire sympa qui m'intrigue pas mal donc je vous invites à découvrir cela :p

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  • La capitulation du Roi

     

    Il fut jadis, loin auparavant, un roi, du nom d’Almarius, trônant sur un grand pays au nom d’Halovard. Vint un jour un grand conflit opposant Ohvinar, roi d’Orpancil, au Roi Almarius. Orpancil fut vaincu mais sa capitulation fût un coup  d’Ohvinar, il avait un plan. Son abandon fût appris au matin d’un jour qu’avait choisi Ohvinar, dans la cour du fort où il lâcha son blason ainsi qu’un pavois puis son Fauchon, marquant ainsi sa soif d’un rachat qui fût court. Car un roi, à l’instar d’Ovhinar a toujours un plan pour garantir son acclamation. Ovhinar trompa son maton, pour ça il indiqua sa damnation, annonçant qu’il mourrait à minuit sauf si on mouilla son corps par du vin. Il justifia son cas fatal, racontant qu’un soir durant son incursion à Halovard, un gourou sollicita qu’on lui allouât un frichti. Ovhinar, niant l’imploration du gourou, fût alors maudit. Pour garantir son propos Ovhinar avait, avant sa capitulation, bu un poison qui allait affaiblir sa constitution jusqu’à la mort sauf s’il consommait du lait avant la nuit. Aucun hasard fût pris, Almarius voulait qu’Ovhinar soit vivant, ainsi on fit sortir Ovhinar du cachot puis son maton lui appliqua du vin blanc royal sur la chair. Olvhinar profita du bain qu’on lui offrit puis d’un coup, il saisit son maton au cou, l’asphyxiant illico puis ramassa son brand qui chuta au sol. Olvhinar s’avança dans l’abracadabrant palais du roi Almarius, tuant tout soldat qu’il croisa parmi d’infinis couloirs. Olvhinar parvint jusqu’à Almarius qui mandât d’un ton doux à sa vision :
    « Mon Frangin, pourquoi parais-tu si vil ?

    -Ta punition. Tu dois subir mon courroux, il s’agit d’un souhait profond pour moi.
    -Tu as suivi un choix fatal.
    -Ta mort adoucira ma soif »
    Olvhinar tua son rival d’un coup tranchant au cou, on annonça l’information à la population puis on proclama Ovhinar roi d’Halovard. Plus tard, au soir, Olvhinar mourut par son poison qu’il avait omis dans la sanctification son inouï plaisir.  Durant l’accablant mois qui suivit, on maudit l’hallucinant jour où un duo royal mourût, jour qu’on nomma plus tard « La punition du Malin »

     

     

    Ce récit à quelque chose de particulier si vous observer bien, j'ai en effet voulu relever un défi en rendant hommage au livre "La disparition". Tout comme dans ce livre, mon histoire n'utilise jamais la lettre "e" et croyez moi, c'est bien plus compliqué qu'il y paraît XD
    Ce fût un défi fun à faire, que ce soit dans la recherche de synonyme, la découverte de nouveau mot ("Frichti", sérieux ! :p ) ou même la tournure de phrase délicates. Du coup il est vrai que le récit semble biscornu mais ça va, je pense m'en tirer malgré tout :V
    Bref, j'espère que vous apprécier malgré tout la petite histoire et surtout l'exercice effectué, sur ce bonne vacances à tous :)

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  • Hello tout le monde o/

    Ressortant d'une semaine d'hospitalisation pour quelques soucis de santé cependant peu grave, je n'ai guère eu le temps d'écrire de nouvelle, donc il n'y en aura pas cette semaine.

    Mais à vrai dire il risque de ne plus en avoir pour le mois d'aout, j'ai débuté un taf qui me prends pas mal de temps. Du coup je vais me concentré sur le volume 2 de Youth&War ^^

    Voilà pour les news, rien de bien fifou mais au moins vous savez qu'il ne vous pas s’inquiètez si le blog devient inactif quelques temps :)

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  • Avant Propos : Ceci une fanfic sur Dragon Age : Origins se déroulant après le scénario principale, il y a donc un peu de spoil. Concernant le personnages principal, il s'agit de celui que j'avais créer dans le jeu à savoir Sinzeaphee, Elfe Dalatienne aux talents de voleuse. Il évident du coup que je vous conseille Dragon Age qui est génial avec un univers hyper intéréssant et sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ^_^

     

     

    La honte du Créateur



    C’était une nuit éclairée par quelques rayons de lune qui percé à travers les nuages, au milieu de la forêt, un elfe à la peau blanchâtre avançait parmi les arbres et arbustes silencieusement, se dirigeant lentement et fatalement vers sa cible. Le bruit qu’elle avait entendu non loin de son camp était celui d’un arc qu’on venait de bander, un archer se trouvait donc non loin d’elle, cela l’avait réveillé en sursaut. Tandis qu’elle voyait la fine silhouette de l’archère non loin devant elle, elle sortit ses dagues prêtes à attaquer dès que besoin. Désormais l’elfe n’était plus qu’à un ou deux mètres de la femme qui se tenait debout en lui tournant le dos, la chevelure de la jeune rousse se balança avec la brise et brilla avec la lune tandis qu’elle tournait légèrement la tête. L’elfe voyait quelque peu le visage de la jeune femme derrière ses cheveux coupés au niveau du cou, un sourire venait de s’y dessiner, la jeune femme demanda alors de sa voix douce :
    « Allons ma bien-aimée, seriez-vous occupée de tester mes réflexes ? »
    Sinzeaphee se redressa, fier de la réaction que la jeune femme avait eu, celle-ci  venait de se tourner vers elle, elle rangea ses dagues et indiqua d’une voix moins douce que la femme mais tout aussi langoureuse :
    « Voyons Léliana, comme-ci je doutais de vos capacités. »
    La jeune Elfe attacha ses cheveux, aussi roux que ceux de sa compagne, en queue de cheval comme elle avait l’habitude de faire. Elle et Léliana c’était rencontrée durant leur guerre menée contre l’enclin des engeances, une invasion d’horrible créatures sorties des tréfonds du monde, cela leur avait fait vivre un grand nombre d’aventure et avait donné lieux à de nombreuses rencontres.  Léliana avait rejoint le groupe de Sinzeaphee suite à une vision que lui avait donnée le Créateur, rien ne laissait présager une romance entre les deux femmes issues de culture et croyance bien différentes mais rapidement elles se trouvèrent des points communs et se rapprochèrent petit à petit. Depuis le combat fatal où elles avaient triomphé de l’Archidémon et mise fin à la guerre contre l’enclin, les deux femmes avaient décidé de continuer à parcourir le monde à deux, afin de faire de nouvelles rencontres et découvertes. Voilà maintenant deux mois qu’elle avait quitté la capitale Dénérim et son roi Alistair, elles étaient désormais dans la forêt de Méricianne, connues pour receler les vestiges d’un temple datant de l’ère du Créateur. Léliana avait évoqué son souhait de venir ici et Sinzeaphee avait accepté avec enthousiasme afin de faire plaisir à cette dernière. Alors qu’elles retournaient toutes deux à leur camp, Sinzeaphee demanda à son amour :
    « Que faisiez-vous à tirer sur des arbres avec votre arc au beau milieu de la nuit ?
    -Je voulais m’entrainé, vous m’avez appris à combattre à l’aide de deux dagues et je vous en suis gré mais j’aimerais ne pas perdre mes compétences avec un arc. Je n’osais pas vous en parler de peur que vous ne le preniez mal, je sais, c’est ridicule mais je… »
    Sinzeaphee s’arrêta de marcher et posa délicatement son doigt sur les lèvres de Léliana qui sourit timidement. L’elfe lui indiqua alors :
    « Je ne vous en voudrais jamais de vouloir nous protéger, je pourrais vous aider si vous le désirez. D’ailleurs je devrais m’entrainer aussi, il semblerait que je ne suis plus aussi discrète qu’auparavant.
    -N’allez pas croire cela, j’ai remarqué votre présence uniquement parce que vous portez encore l’odeur du parfum que je vous ai fabriqué, sans quoi je ne vous aurai jamais entendu approchée.
    -Il faudra donc que je prenne un bon bain avant qu’on aille jusqu’aux ruines, qui sait quel danger risquons-nous de rencontrer.
    -Il faudrait que je prenne un bain également alors, prenons le en même temps, cela nous fera gagner du temps. »
    Sinzeaphee observa le sourire coquin de sa femme, elle détacha de nouveau ses cheveux et lui dit d’un voix sensuelle avant de l’embrasser :
    « Ça risque d’être tout l’inverse. »

    Lorsque l’aube se dessina le lendemain, les deux femmes étaient déjà occupées de s’entrainer afin d’affiner leurs techniques et leurs capacités. Peu de temps après, elles prirent les quelques affaires qu’elle avait avec elle et se dirigèrent vers le fameux temple. La forêt n’était pas sans danger, la nature faisait loi ici, il n’était donc pas rare de rencontrer des loups ou des ours. Cela ne posa guère de problèmes aux deux anciennes voleuses qui parvinrent jusqu’au temple après avoir dû ôter la vie à une meute de loups. Elles arrivèrent devant l’immense édifice de pierres blanches, magnifiquement taillées et parsemé de plusieurs sculptures décoratives. L’architecture ainsi faîtes faisait ressortir un effet de pureté et paix à l’ensemble du bâtiment bien que celui-ci était quelque peu penché, s’enfonçant dans la terre boueuse avec le temps. Les quelques statue et fresque qui ornait l’ensemble du temple représentaient des êtres humains bien qu’on ne distinguait aucun visage et peu de courbe sur leur corps, c’était des sculptures en tout point rudimentaire bien que s’accordant parfaitement avec le reste de l’endroit. Comme pour renforcer la sensation de force divine présent dans les lieux, le temple se trouvait au beau milieu d’une grande clairière, étant ainsi parfaitement éclairé par les rayons du soleil, comme-ci il étincelait au milieu de la végétation. Ce ne fut qu’après avoir contemplé l’architecture des lieux pendant de longues secondes et avoir fait quelques pas que Sinzeaphee se rendit compte qu’un petit groupe de cinq hommes, tous portant une longue robe rougeâtre, semblait discuter sur les marches, devant l’entrée du temple. Léliana qui avait également remarqué leur présence conseilla à voix basse :
    « Nous devrions avancer avec prudence
    -Certes mais ne sortons pas nos armes tout de suite. »
    Les deux femmes s’avancèrent donc et commencèrent l’ascension des marches blanches vers le groupe d’hommes. Sinzeaphee put ainsi entendre une bribe de la conversation agitée qu’il y avait entre deux des hommes :
    « …qu’il faut agir comme ça. En tout cas ce n’est sûrement pas une bonne idée.
    -Il n’a pas été ouvert et exploré depuis plus d’une centaine d’années, que voulez-vous qui s’y cache de si dangereux en dehors de quelques rongeurs sauvages ?
    -Ce lieu doit sûrement cacher bien plus que des rongeurs et je préfère ne pas… Un instant, cessez d’approcher ! Qui êtes-vous ? »
    L’homme inquiet venait de remarquer l’approche des deux jeunes femmes, sous son capuchon se dessinait un visage jeune, mince aux cheveux bruns mi-longs et imberbe. L’homme avec qui il venait de discuter était plus âgé, presque chauves en dépit de quelques cheveux gris sur les bords de son crâne et un léger bouc en pointe. Sinzeaphee remarqua l’allure nerveuse de deux des hommes présents, ils serraient et desserraient leurs mains comme s’ils y pressaient quelque chose d’invisible pour se calmer. Ce fut  Léliana qui répondit d’une voix rassurante :
    « Nous sommes deux voyageuses rien de plus et quant à vous ? »
    L’homme âgé semblait quelque peu hésitant, il observa l’accoutrement des deux femmes et finit par sourire d’un air rassuré puis répondit :
    « Nous sommes également des explorateurs, je me nomme Valmis et ces jeunes hommes sont sous ma garde pour notre expédition. Bien qu’il semble que certains d’entre-eux n’ont pas confiance en moi. »
    Il observa le jeune homme brun qui détourna le regard, Sinzeaphee demanda alors :
    « Vous êtes des apostats, n’est-ce pas ? »
    Le dénommé Valmis sourit de plus belle et indiqua :
    « Effectivement jeune elfe, nous sommes doués de magie. »
    Les apostats étaient les mages qui avait refusé de se soumettre à la Chantrie et de rejoindre le cercle des mages, préférant leur liberté bien que cela fit d’eux des fugitifs aux yeux des templiers chargés de les chassés. Sinzeaphee avait déduit cela après avoir observé les mains des hommes nerveux, ils étaient prêts à jeter un sort à la moindre occasion, cependant pour avoir fréquenté des mages un autre question fut posée par l’elfe :
    « Vous n’avez pas de bâton pour canaliser votre magie? »
    Ce fut le jeune homme qui répondit cette fois-ci :
    « Maître Valmis nous apprend à canaliser notre énergie psychique dans notre propre corps
    -En vérité c’est un peu plus compliqué que cela Remus mais effectivement c’est l’idée principale. »
    Léliana ajouta à destination de Sinzeaphee :
    « Souvenez-vous de Flemeth, elle n’utilisait pas de bâton non plus
    -Oui mais Flemeth vivait depuis plusieurs siècles. »
    Valmis commenta alors :
    « C’est effectivement un art très ancien, peu connu du monde et qui demande un long entrainement, moi-même je ne le maitrise pas à la perfection. Sans vouloir changer de sujet, j’aimerais vous demander, comptez-vous explorer le temple vous aussi ? 
    -Oui c’est effectivement notre but. »
    Valmis sembla ravi de la réponse de Sinzeaphee, il observa le jeune Remus et demanda ensuite aux deux femmes :
    « Cela vous ennuierait si nous y allions ensemble, cela devrait vous rassurer Remus.
    -Qui vous dit que ces jeunes femmes seront un renfort suffisant pour une telle expédition ? Nous ne savons rien d’elles. »
    Sinzeaphee qui fut vexée qu’on mette en doute ses compétences après tout ce qu’elle avait enduré, répliqua sèchement :
    « Si vous désirez être rassurés je peux vous faire une démonstration immédiate de mes compétences. »
    Remus observa la jeune elfe qui lui lançait un regard noir, les bras croisés, tout en pinçant les lèvres, il sembla ne pas vouloir la contredire davantage et s’en remis à son chef. Valmis comprenant qu’il valait mieux ne pas insister sur le sujet ouvrit les portes de pierre à l’aide d’un sort et indiqua d’un geste poli de la main :
    « Mesdames, si vous voulez bien nous faire l’honneur. »

    Les deux femmes accompagnées du groupe d’apostat descendirent donc dans le temple qui semblait s’enfonçait sous terre avec un long escalier. Les lieux étaient magnifiquement éclairés grâce à des pierres luminescentes, sans doute imprégnée d’une magie très ancienne. L’intérieur était taillé dans de la pierre blanche comme pour l’extérieur, mais les reflets bleus des pierres donnaient à l’ensemble des pièces un sentiment particulier d’apaisement. L’endroit était silencieux à l’exception de quelques brises de vents et d’écoulement d’eau, en effet par endroits des petites cascades d’eau descendaient le long des murs pour passer sous le sol afin de rejoindre une destination inconnue. Bien qu’elle faisait preuve de prudence, Sinzeaphee ne put s’empêcher d’admirer la beauté des lieux, il était difficile à croire que l’endroit était aussi ancien alors qu’il paraissait encore neuf. Cela faisait plus d’une vingtaine de minutes qu’elles étaient descendues dans le temple, traversant le long escalier de l’entrée, un atrium, plusieurs couloirs et quelques petites salles, sûrement des chambres destiné aux résidents qui avaient vécu ici. Elles n’avaient croisé aucun danger jusqu’à présent mais Sinzeaphee avait rapidement observé une chose étrange qu’elle décida d’indiquer à Léliana :
    « Avez-vous remarqué que ces lieux n’ont pas de toiles d’araignée et aucune poussière
    -J’avais également noté cela effectivement, pensez-vous qu’il y a de la magie derrière tout ça ?
    -De la magie ou alors quelqu’un vit ici…restons sur nos gardes. »
    Après plusieurs longs couloirs, le groupe finit par atteindre une grande salle avec un haut plafond soutenu par des piliers sculpté pour leur donner l’apparence d’arbre. Le plafond lui-même était sculpté avec des motifs de feuilles et de branche, au centre de la pièce se trouvait une sorte de grand puits dont l’intérieur dégageait une lumière pourpre. Derrière ce même puits  se dressait une immense statue représentant un être humain, le dos courbé et se tenant le visage de manière honteuse. Les deux femmes s’avancèrent avec prudence suivies de près par les apostats, Sinzeaphee observa l’intérieur du puits qui semblait vide malgré la lueur qu’il dégageait. Léliana s’approcha de la statue, une gravure avait été disposé au pied de celle-ci, Léliana tenta de lire mais elle déclara attristé :
    « Je n’arrive pas à traduire, c’est écrit en une langue que je ne connais pas.
    -Je peux peut-être essayer »
    Remus s’était approché de la gravure et sembla analyser les syllabes une à une tout en traduisant à voix haute :
    « Ici repose le plus grand échec du créateur, des êtres ratés qui n’auraient jamais dû voir l’aube, la présence du gardien assure que cette erreur soit contenue à jamais. »
    Sinzeaphee avait attentivement écouté et indiqua alors :
    « Des créatures ratées et un gardien alors que nous n’avons pas croisé âme qui vive, ce n’est pas rassurant. Nous devrions sans doute repartir et celer l’entrée de ce temple de nouveau. »
    Alors qu’elle se retourna, Sinzeaphee remarqua que Valmis était resté pencher au-dessus du puits, un léger rictus se dessiner sur son visage comme s’il se remémorait de mauvais souvenirs. Son humeur changea d’un coup lorsqu’il redressa la tête et observa Sinzeaphee tout en s’excusant :
    « Désolé de vous faire participer à cela mesdames mais désormais je ne peux plus vous laisser partir. »
    Il se repencha vers le puits et sembla s’adressait à quelqu’un :
    « Venez ! Je vous offre le repas et vous m’offrirez le repos ! »
    Sa voix résonna dans la profondeur du puits puis il s’en écarta. Des créatures en sortir alors, elle avait presque une apparence humaine en dehors du fait qu’elle n’avait pas de visages et que leur corps semblait disloqué, leur peau était également grisâtre. Les créatures se déplacèrent rapidement sur le sol, marchant comme des araignées, leur peau sembla s’arracher à l’endroit où aurait dû se trouver leur bouche dévoilant un trou béant. Sinzeaphee et Léliana avaient sorti leurs dagues prêtes à se défendre, Remus hurla :
    « Pourquoi faites-vous ça Valmis ?
    -Désolé mon enfant, c’est mon rôle, je n’ai pas le choix… »
    Sinzeaphee n’eut pas le temps de se demander s’il était sincère ou non que l’une des créatures tenta de lui sauter dessus, elle se baissa juste à temps tout en levant ses dagues vers la créature ce qui l’entailla profondément dans le torse, faisant couler un sang horriblement sombre, presque noir. Léliana de son coté avait réussi à mettre un coup de pied dans la tête de l’une des créatures pour la stopper dans sa course avant de lui planter ses dagues dans la nuque, la créature poussa un hurlement strident alors qu’elle essayait de se défaire des lames qui resté fixés dans son corps. Sinzeaphee aperçut une autre créature prête à bondir sur sa bien-aimée, heureusement un jet d’intenses flammes l’attaqua et la créature tomba au sol, Remus était intervenu. Les autres apostats avaient déjà été attaqués et tuer, Sinzeaphee eût à peine le temps de remercier Remus d’un signe de la tête que deux autres créatures lui foncèrent dessus. Tandis qu’elle donna un coup de pied à celle de gauche pour la faire reculer, elle fit de rapides mouvements parfaitement calculés avant d’entailler profondément le visage de celle de droite, ce fut Léliana qui vint achever la deuxième créature en lui sautant par-dessus. Remus continuait de lancer des sorts sur les monstres qui arrivaient toujours en nombre, il s’aperçut qu’ils commençaient tout trois à se faire encerclé, il leva la main en l’air avant de la reposer brusquement au sol. Cela provoqua une grande onde de choc, comme si la terre venait de trembler, les créatures avaient reculé sous le choc et semblaient encore déboussolées. Durant ses quelques secondes de répit, Sinzeaphee s’aperçut que Valmis, voyant que les créatures risquaient fort d’être vaincu, commençait à s’enfuir, elle hurla en direction de sa femme :
    « Il faut que vous le stoppiez ! »
    Léliana mit quelques secondes à comprendre, puis voyant Valmis courir, elle prit son arc ainsi qu’une flèche, se concentra et tira, la flèche siffla à travers la salle et se planta dans la jambe du sorcier qui tomba à terre. Les deux femmes ne purent apprécier cette réussite bien longtemps, les créatures commençaient de nouveau à s’approcher. Léliana continua de décocher des flèches visant à chaque fois les têtes des créatures, Remus ne cessait d’invoquer des sphères enflammées qu’il lancait sur les monstres tandis que Sinzeaphee était en première ligne, taillant et tranchant la chair des bêtes autant qu’elle le pouvait. Bien qu’elle se prît plusieurs coups de griffes, elle continua de combattre enchainant les roulades arrière et les sauts afin d’éviter au maximum de prendre de nouveau coup. Finalement, lorsqu’il ne resta plus que quatre ou cinq créatures, celles-ci arrêtèrent de combattre et s’enfuir dans le puits tout en hurlant. Sinzeaphee se redressa tout en se tenant le bras en dessous de l’épaule, observant les créatures qui partaient, Léliana s’approcha de son amour et demanda :
    « Vous n’êtes pas trop blessée ? »
    L’elfe retira sa main dévoilant la profonde entaille qu’elle avait au bras, le sang coula le long de sa chair, Remus s’approcha à son tour et proposa :
    « Ne bougeait pas, je vais vous soigner. »
    Il fit quelques mouvements avec ses mains, Sinzeaphee ressentit un grand froid là où elle était entaillée puis ce fut une douce chaleur tandis que sa peau brillait, finalement la blessure était refermée en ne laissant aucune marque. L’apostat observa les lieux et indiqua tristement :
    « J’ai bien peur que Valmis ait réussi à s’enfuir. »
    Effectivement l’homme avait disparu, Léliana cependant confiante ajouta :
    « Il n’a pas dû aller bien loin, rattrapons-le. »
    Les deux femmes coururent suivies de près par le mage, alors qu’ils arrivèrent tous trois au grand escalier de l’entrée, Valmis était occupé d’y monter hâtivement, il avait réussi à guérir sa jambe mais semblait encore en souffrir un peu. Léliana prépara une autre flèche et annonça furieuse :
    « Avancez encore d’un pas et je vise l’autre jambe. »
    Sinzeaphee l’observa fière et ajouta à l’encontre de Valmis :
    «N’essayez pas quoi que ce soit, sinon j’autorise Léliana à s’entrainer à l’arc avec votre corps pour cible. »
    Valmis se laissa tomber à terre, abandonnant toute tentative de fuite, il semblait effrayé mais également attristé, ce fut Remus qui posa la première question :
    « Pourquoi avoir fais cela Valmis, vous qui étiez mon mentor, vous étiez prêt à me sacrifier…
    -Je n’avais pas le choix…
    -Bien sûr que si vous l’aviez, comme si vous étiez obligé de nous lancer à ces créaturess comme-ci nous n’étions que des morceaux de viande. »
    Sinzeaphee qui pensait avoir compris demanda alors :
    « Vous êtes le gardien n’est-ce pas ? Celui dont parle la gravure. »
    Valmis leva la tête et confessa :
    « Oui c’est bien moi, je suis chargé de veiller à ce que ces infamies ne sortent pas de ce lieu et cela depuis le début des temps.
    -Pourquoi ne pas les avoir tués ou détruites ou que sais-je d’autre… »
    Valmis observa Léliana comme si la question qu’elle venait de poser était ridicule, il répondit néanmoins :
    « Ne croyez-vous pas que j’ai essayé depuis tout ce temps ? Tout comme moi, elles reviennent
     sans cesse à la vie, vous pouvez êtres sûr que les créatures que vous avez tuées aujourd’hui sont de nouveau en vie dès demain.
    -Mais pourquoi les nourrir ?
    -C’est là tout mon fardeau, je suis le seul à pouvoir les contrôler, le seul qu’elles n’attaqueront jamais tant que je suis en vie mais pour cela je suis contraint à les nourrir de chair humaine une fois par an afin de pouvoir conserver mon immortalité. Si je meurs alors les créatures finiront par le remarquer et elles sortiront de leur prison pour aller se nourrir elles-mêmes. Entre sacrifier quelques hommes et sacrifier la population entière, quel est le meilleur choix ? »
    Sinzeaphee réfléchit et demanda :
    « Pourquoi ne pas les nourrir de cadavres ? Ça évitera de sacrifier de pauvre gens qui n’ont rien demandé.
    -J’ai déjà essayé, ça ne marche pas non plus. »
    Léliana déclara écœuré :
    « Mais il y a forcément un moyen d’éviter tout ça !
    -Je regrette, je ne vois aucune solution qui ne nécessite pas de mort.
    -Moi j’en vois une. »
    Remus qui n’avait pas parlé depuis venait d’intervenir confiant, il observa Valmis et déclara :
    « Apprenez-moi à les contrôler, apprenez à d’autres gens à les contrôler. Si vous mourrez alors d’autres s’occuperont de les garder captif juste par obéissance et il n’y aura nullement besoin de sacrifice.
    -Mon garçon je doute fort que cela puisse marcher.
    -Vous vous devez d’essayer Valmis, vous le devez au nom de tous les morts que vous avez provoqués, si c’est une possibilité d’éviter qu’il y en ait de prochaines en votre nom.
    -Vous rendez-vous compte que cette tentative qui n’a presque aucune chance de réussir pourrait prendre le temps du reste de votre vie ?
    -Je suis prêt à accepter cela mais je n’accepterais plus aucun mort de plus par ces monstres
    -Vous auriez dû mourir, ça m’aurait facilité les choses. »
    Sinzeaphee intervint :
    « Écoutez-le ! Il tient peut-être une solution, vous ne pouvez refuser d’essayer. »
    Valmis observa l’elfe, celle-ci lui jetait un regard noir tout en pinçant les lèvres, Léliana lui lançait également un regard de défi. Valmis se releva et bien qu’il ne semblait pas convaincu il déclara :
    « Fort bien, je suis prêt à essayer dans ce cas, on verrait mieux de s’entrainer tout de suite.
    -Allez Valmis, je vais raccompagner ces dames jusqu’à la sortie et celer la porte derrière elle. »
    Les deux femmes remontèrent à la surface avec Remus, arrivé de nouveau à l’extérieur, Léliana demanda au jeune homme :
    « Êtes-vous bien sûr de vouloir faire ça ?
    -Ma décision est prise, peu importe le temps que cela prendra mais si je peux arrêter ces sacrifices alors mes amis ne seront pas morts en vain. Je vous remercie mesdames et vous dis donc adieu»
    Il retourna dans le temple et fit des gestes de ses mains afin de refermer les lourdes portes de pierre. Le calme régnait dans la clairière, le soleil brillait, rien n’indiquer que de sombres créatures se trouvait juste sous les pieds des deux femmes, Léliana indiqua en observant le sol :
    « J’aurais espéré ne plus avoir affaire à de tels malheurs, ce monde est aussi beau que sombre… »
    Sinzeaphee s’approcha d’elle et l’embrasse tout en la serrant contre elle, puis elle annonça avec un sourire coquin :
    « Vu que nous sommes couvertes de sang nous allons devoir prendre de nouveau un bain 
    -Oh allons, cessez de m’aguicher de la sorte, ça me fait perdre tout mon bon sens. »
    Les deux femmes observèrent une dernière fois le temple puis se prirent la main en s’enfonçant de nouveau dans la forêt, se dirigeant vers leur prochaine destination.

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  • Bonjour tout le monde, ça va bientôt faire 2 mois qu'il n'y a pas eu de news du coup c'est le moment d'en faire une.

    D'ailleurs en 2 mois je n'ai posté qu'un récit, c'est pas ouf surtout que j'ai pas mal d'idée pour écrire des nouvelles (merci les rêves chelou de m'aider) mais pour autant j'ai continuer de bosser sur le volume 2 de Youth & War qui verra le jour...je sais pas quand :p

    Non sérieusement, le second volet de Youth& War sera plus long que le premier, plus travaillé et plus...plus...Enfin bref, normalement il sera mieux que le 1er donc si vous avez apprécié le 1er il n'y aucune raison que vous n'aimez pas sa suite ^^

    Je vous remercie également pour vos nombreuses et fréquentes visites sur le blog, c'est fou et beau à la fois de voir que tout les jours il y a du mouvement sur le blog surtout que je n'ai rien posté du coup je culpabilise un peu mais je ferrait avec ^^

    Bref vous l'aurez compris, pas spécialement d'accélération dans la cadence de postage de récits, ça viendra quand ça viendra de toute façon je l'annoncerai toujours sur twitter quand je sortirais des nouveaux trucs ou même que je travaillerais dessus.

    Sur ce je vous dis à bientôt et merci de votre attention :p

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  • Il y a un truc que je me suis toujours demander, c'est pourquoi les gens attendent l'approche d'une nouvelle année pour prendre de bonnes résolutions, pour décider que "pouf" à partir de ce moment là j'essayerai d'être meilleur. Car oui bien souvent une bonne résolution est dans l'optique pour nous d'être meilleur, d'évoluer d'une bonne manière et je pense que la raison pour laquelle on espère s'améliorer ainsi dès la nouvelle année est intimement lié à notre indicible espoir. Au final c'est ce que nous espérons tous au fond de nous, une année meilleure que la précédente, plus de joie et de bonheur qu'auparavant et c'est tout ce que je vous souhaite pour l'année 2016 qui a débuté depuis quelques jours, que vous recevez plus de bonheur et de joie que l'année dernière.

    Suite à ce discours un peu trop solennel à mon goût, attaquons les news du blog :

    -Rien de neuf

    Ce fut extrêmement rapide ! Effectivement, rien de nouveau surtout que durant les fêtes je me suis permis un petite (longue) pause ^^
    Mais je reprendrais rapidement la suite du Volume 2 de Youth & War et je vais également pencher sur l'écriture de nouvelles car ça fait un moment qu'il y en a pas eu et ça me dérange.

    Sur ce, je vous souhaite de nouveau une excellente année, restez tout gentil tout mignon et je vous donne rendez-vous...je sais pas quand :p

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  • Bonjour tout le monde !

    Après plusieurs mois sans rien posté, on pourrai se demander si le blog n'est pas à l'abandon, que nenni Jean-Michel, c'est juste que je tenais à terminer mon travail de façon complète avant de poster quoi que ce soit.

    Cela limite d'une part, l'attente de votre coté, d'autre part le découragement du mien. Car c'est la pire chose à faire, j'ai déjà fait l'erreur une fois de poster le début d'une histoire avant de l'avoir fini en me disant "j'aurais le temps d'écrire les prochains chapitres par la suite" seulement vu qu'il y a des moments où l'inspiration ou l'envie d'écrire ne viennent pas, on reste avec des blancs et c'est beaucoup plus frustrant de ne pas avancer quand derrière on a déjà posté des trucs. Du coup là tout à été écrit et relut, il ne manque plus que les corrections.

    Bref, vous l'aurez compris si vous n'êtes pas déjà au courant, Youth & War Volume 2 ne vas plus tarder à être posté. Je suis pas peu fier de ce dernier, je le considère bien plus et bien mieux travaillé que le premier, beaucoup de chose que j'ai réussi à améliorer et qui me plaise là-dedans. J'espère que celui-ci vous plaira et j'espère également avoir vos retours dessus, je suis sans doute chiant avec ça mais c'est vraiment plus important qu'il n'y paraît. Déjà cela donne de la motivation à continué mais aussi ça permet d'avoir un avis extérieur sur ce que l'on fait et ça peut permettre de comprendre les erreurs que l'on fait s'il y en a.

    Un dernier point, c'est l'apparition des Pubs sur le blog. J'y avais songé et ça a fini par se faire donc maintenant c'est fait. Cela me permettra de toucher un pitit quelque chose pour le travail que j'ai fait sur celui-ci, ça sera pas fou mais c'est une petite façon de me récompenser :)

    Bref, je vous dis donc à bientôt pour le 1er chapitre de Youth & War Volume 2 et je vous laisse d'ailleurs avec un petit Teaser écrit :D

     

    Cela fait près de deux ans que Jordan à quitté sa Famille, les laissant dans l'ancien Hôpital qui sert de centre d’accueil. Bien que Mathilde et Steve on eut leur enfant, Émilie, qui a désormais onze ans, trouve la vie fort monotone et ennuyeuse. Elle relie régulièrement la lettre qu'à laissé Jordan, se demandant sans cesse où il se trouve et ce qu'il fait. En dehors des murs, la guerre continue bien qu'aux dernière nouvelle, les Résistants prenant le pas sur les Relanceurs. Suite à une explosion proche du centre, Émilie trouve le moyen de s'enfuir de sa prison et décide de partir tant bien que mal à la recherche de son frère. Malheureusement pour la jeune fille, dans ce monde sauvagement inhumain,survivre est une lutte quotidienne, la liberté frôle sans cesse le danger et plus que jamais son enfance sera brisée...

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  • Chapitre I


    « Suivant ! »
    La file de personne avança d’un cran dans le couloir mal éclairé, la moitié des lumières qui fonctionnaient encore donnaient un aspect verdâtre à l’endroit. L’humidité présente contribuait également à donner cette couleur aux murs qui étaient fissurés à de nombreux endroits. La voix se fit entendre de nouveau et la file de personnes avança encore une fois. Parmi toutes ces personnes se tenait une jeune fille qui semblait perdue dans ses pensées, ainsi lorsque ce fut à son tour de passer, elle ne le remarqua pas immédiatement. La dame âgée qui s’occupait de servir la soupe l’appela en haussant la voix :
    « Mademoiselle Émilie, voulez-vous bien avancer s’il vous plaît… »
    La jeune fille aux cheveux bruns coupés court réagit et s’avança, elle tendit son bol en demandant :
    « C’est quoi comme soupe aujourd’hui ?
    -Soupe aux pommes de terre 
    -Encore… »
    Émilie avait dit cela en chuchotant, mais lorsqu’elle vit que la vieille dame fronça les sourcils, elle devina qu’elle s’était fait entendre par cette dernière. Une fois son bol rempli, elle s’écarta, laissant place à un jeune garçon, celui-ci, contrairement à la jeune fille, s’exclama joyeusement :
    « Génial, de la soupe aux pommes de terre, ma préférée ! »
    Émilie soupira devant un tel engouement qui lui semblait incompréhensible. Le jeune garçon s’approcha d’Émilie et demanda joyeusement :
    « Je peux venir manger ma soupe avec toi ?
    -Non pas ce soir, Daniel, j’ai envie d’être seule. Vas retrouver ta mère. »
    Le garçon blondinet sembla déçu, mais néanmoins accepta et partit dans le sens opposé. Émilie ne savait pas pourquoi ce jeune garçon de six ans s’était attaché à elle comme cela, du jour au lendemain il avait décidé de la coller. Émilie appréciait bien sa compagnie, mais il pouvait se montrer très agaçant par moments, donc, elle n’hésitait pas à l’envoyer balader au besoin.

    La jeune fille entra dans sa chambre et posa le bol sur la petite commode sans boire la soupe, elle s’approcha de la petite fenêtre. À travers celle-ci, elle pouvait voir la pluie qui ne cessait de tomber depuis quelques jours, bien que la nuit commençât à tomber, elle distinguait encore la mer qui avait une couleur très sombre. Les vagues témoignaient de la présence du vent, elles étaient rapides, bruyantes et se jetaient avec violence sur la plage.
    Elle leva les yeux vers le ciel, il était d’un bleu sombre, quelques étoiles brillaient déjà aux côtés d’un quart de lune blanchâtre. L’astre transmit un sentiment de bien-être à la jeune fille, qui se perdit de nouveau dans ses pensées.
    D’un coup, elle eut une envie soudaine, elle vérifia que sa porte était bien fermée et leva son matelas, afin de vérifier que l’objet qu’elle y cacher était toujours à sa place. Là, à l’abri des regards, était posé le poignard que lui avait laissé son frère, la jeune fille le pris dans sa main et le serra fort, cet objet représentait un souvenir de son frère Jordan qui était parti depuis près de deux ans désormais. Un autre souvenir qu’elle gardait pour elle, qu’elle avait cachée dans son oreiller, était la lettre de départ qu’avait écrite le jeune homme avant de disparaître. Depuis plusieurs mois, elle évitait de la relire, elle n’en pouvait plus de pleurer, ses souvenirs remontant à chaque fois, elle se contentait de la regarder et de la reposer à sa place.

    La jeune fille déposa le poignard soigneusement sous le matelas et sortit de sa chambre, laissant la soupe refroidir sur la commode.
    Elle traversa le couloir et prit les escaliers pour aller deux étages au-dessus, elle avança jusqu’à la porte numérotée cent-quarante-sept. La jeune fille tapa trois fois, elle attendit un peu et frappa une quatrième fois. Une voix féminine se fit entendre derrière :
    « Tu peux entrer, c’est ouvert. »
    Émilie entra et fit face à la jeune femme qui était assise, donnant le biberon à l’enfant qu’elle tenait dans ses bras. La jeune mère râla :
    « Tu peux arrêter de faire ce code, ça n’a aucun intérêt.
    -Désolé Mathilde, c’est avec l’habitude. 
    -C’est cela oui… »
    En vérité l’habitude n’y était pour rien, c’était par pure nostalgie pour leur ancien foyer. Mathilde, la grande sœur d’Émilie, l’avait bien comprise. La jeune femme passa la main dans ses longs cheveux blonds, Émilie remarqua qu’elle semblait fatiguée, bien que cela fît désormais plus d’un an qu’elle avait accouché, la jeune femme continuait de maigrir de jour en jour. Émilie demanda :
    « Tu veux que je lui donne le biberon pour que tu puisses te reposer un peu ?
    -Oui, je veux bien, merci »
    Émilie prit la place de sa sœur sur le fauteuil avant de prendre le petit enfant dans ses bras, elle lui dit d’une voix calme :
    « Alors Thomas, tu épuises ta maman, marraine ne va pas être d’accord ! »
    Émilie demanda alors à sa sœur allongée sur son lit :
    « Où est Steve ?
    -Il est partit nous chercher de la soupe, c’est à quoi aujourd’hui ?
    -Pommes de terre…pour ne pas changer »
    Mathilde ne commenta pas la remarque d’agacement de sa sœur et se contenta de fermer les yeux quelques secondes tout en inspirant très fort. Quelqu’un frappa à la porte par petits coups. Tandis que Mathilde se leva pour ouvrir, Émilie dit alors en chuchotant :
    « Si on me demande, je ne suis pas là
    -pourquoi ça serait pour… »
    Lorsque la jeune femme vit le garçonnet blond devant sa porte, elle comprit pourquoi Émilie voulait taire sa présence et eût un sourire. Le petit Daniel demanda de manière enjouée :
    « Est-ce qu’Émilie est là ?
    -Non désolée, elle n’est pas là.
    -oh… »
    Le jeune garçon repartit visiblement déçu, Mathilde referma la porte et se moqua gentiment :
    « Il ne te lâche plus dis donc.
    -Je ne sais pas ce qu’il me veut, je n’arrive pas à m’en débarrasser.
    -Il est peut-être amoureux de toi, il veut que tu sois sa petite-amie
    -Comme si j’allais sortir avec un gamin de six ans…
    -Dit la gamine qui en a dix.
    -Eh ! »
    Émilie n’aimait qu’on lui rappelle qu’elle n’était encore qu’une enfant, elle se sentait beaucoup plus mature que les enfants normaux tels que Daniel. Ceux-là étaient nés et avaient grandi ici, ils n’avaient jamais connu la survie à travers cette guerre, ils n’avaient jamais connu la prise de risque pour récupérer de la nourriture, ils n’avaient jamais dû tuer quelqu’un pour s’en sortir vivant. Toutes ces choses avaient endurci la jeune Émilie qui se sentait adulte avant l’âge.

    Le jeune homme nommé Steve entra alors dans la pièce avec deux bols de soupe dans ses mains, il en donna un à sa bien-aimée et commença à manger le sien. Émilie lui souhaita bon appétit, ce qui surprit l’homme qui déclara :
    « Je n’avais pas remarqué ta présence, merci en tout cas. »
    Il semblait, lui aussi, très fatigué, ses cheveux blonds partaient en tous sens, par contre il prenait de la masse musculaire à vue d’œil, ses séances de sport portaient leur fruit. Steve était le cousin d’Émilie et Mathilde, désormais, Émilie le considéré comme son beau-frère et était heureuse de la relation que lui et sa sœur entretenaient. Steve entama la conversation en expliquant :
    « J’ai croisé Paul, vous savez celui qui boîte un peu, il m’a dit que l’explosion que l’on a entendue cet après-midi était du coté du port, apparemment les Résistants ont réussi à le reprendre.
    -Ah…c’est moi où les Résistants arrivent de plus en plus à reprendre le contrôle des choses ?
    -Il semblerait que ce soit le cas ma chérie, qui sait, peut-être que d’ici deux ou trois ans, la guerre sera terminée… »
    Émilie n’osa pas le dire, mais elle pensa que cela n’allait pas se terminer aussi rapidement, les Vautours, ou les Relanceurs, comme ils s’appelaient eux-mêmes, n’allait pas disparaître aussi facilement. Les Relanceurs étaient une société Terroriste qui disaient vouloir refaire le monde, la vérité, c’était qu’ils voulaient le contrôle du monde pour agir comme bons leur semblent. Sans que personne ne vît venir les choses, il y a cinq ans, les Relanceurs avait pris le contrôle de près de soixante-cinq pour cent de la population mondiale, il était trop tard pour lutter. Malgré tout, des personnes tentaient quand même d’affronter les événements, c’est pourquoi on les appelés les Résistants. Entre ces deux groupes armés, il y avait ceux comme Émilie, Mathilde et Steve, qui ne participait pas à la guerre, on les appelés des neutres. Pourtant Émilie soupçonnait Steve de vouloir rejoindre le groupe des Résistant, elle en avait parlé à Mathilde qui soupçonnait la même chose, les deux filles espéraient que le père resterait pour élever son fils.

    Émilie souhaita bonne nuit au jeune couple, sortit de leur chambre et partit rejoindre la sienne. Lorsqu’elle rentra dans sa chambre, elle vit qu’un petit mot était posé à terre, on avait sûrement dû le glisser sous la porte, elle le prit et reconnut l’écriture maladroite du petit Daniel. Elle retira ses chaussures et ses chaussettes avant de s’asseoir sur son lit et lire le petit mot :
    « Émili tu voudra bien venir joué avec moi demin den la coure, j’en seré très contant. »
    Malgré les nombreuses fautes, Émilie ne put s’empêcher de trouver le message quelque peu touchant, elle laissa la feuille s’envoler par la fenêtre et l’observa retomber dans l’obscurité.  La jeune fille se déshabilla et enfila sa robe de chambre avant d’éteindre la lumière et de s’engouffrer sous sa couverture. Elle resta quelques instants les yeux ouverts à observer les étoiles à travers la fenêtre en se demandant où son frère pouvait se trouver. Avait-il rejoint les Résistants ? Était-il seul dans la nature ? Et surtout était-il encore vivant ? Elle préféra l’imaginer, marchant seul à travers des champs, elle donnerait tout pour pouvoir de nouveau se promener à l’extérieur plutôt qu’être enfermée ici telle une prisonnière.  Elle s’endormit tandis qu’elle s’imaginait marcher en montagne, seule au milieu de nulle part.

    Le lendemain matin, les rayons su soleil s’invitèrent dans la chambre en passant par la fenêtre, éclairant le visage de la jeune fille endormie et réchauffant quelque peu la pièce. Elle ouvra les yeux mais resta allongée quelques secondes, observant par la fenêtre la fine pluie qui tombait avant de se lever. Elle vida le bol de soupe dans l’évier et le nettoya, c’est alors que l’on frappa à sa porte et que la voix d’un jeune garçon se fit entendre :
    « Émilie vient on va jouer ! »
    La jeune fille chuchota pour elle-même :
    « Pas croyable, il est déjà levé… »
    Elle lui ordonna alors :
    « Va prendre ton petit-déjeuner d’abord !
    -c’est déjà fait ! »
    Il avait répondu joyeusement, Émilie ne savait pas comment il faisait pour être constamment de bonne humeur. La jeune fille ordonna de plus belle :
    « Bah moi je ne suis pas prête alors vas jouer avec les autres enfants !
    -Toi aussi tu es une enfant, tu peux venir jouer avec nous.
    -Qu’est-ce que tu as dit là ? »
    Furieuse, elle ouvrit la porte d’un geste sec, et observa le jeune garçon en fronça les sourcils. Émilie savait que Daniel avec peur d’elle et qu’il n’aimait pas la fâcher, ainsi elle répéta :
    « Qu’est-ce que j’ai entendu ? »
    Le jeune garçon qui avait baissé la tête, répondit timidement :
    « Pardon mademoiselle Émilie… »
    La jeune fille fut satisfaite, elle dit sur un ton plus doux :
    « Allez file, maintenant ! »
    Elle se retourna pour rentrer dans sa chambre en fermant sa porte, elle entendu à travers celle-ci le petit Daniel qui annonça d’un ton moqueur en chantonnant :
    « J’ai vu ta culotte. »
    Émilie se sentit gênée, elle avait oublié que les robes de chambre d’hôpital était ouverte à l’arrière. Rapidement elle la retira pour prendre sa douche, bien que se fut de l’eau froide, puis s’habilla avec ses habits habituels. Elle passa rapidement sa main dans ses cheveux afin de la mettre à peu près en place, avant de sortir de sa chambre. Elle décida de ne pas aller dire bonjour à sa sœur et son beau-frère tout de suite, s’ils avaient passé une nuit difficile avec le petit, valait mieux les laisser dormir. N’ayant pas grand-chose d’autre à faire, elle se dirigea vers la cour, elle ne savait pas qu’elle heure il était mais au vu du peu de monde dans les couloirs il devait être assez tôt.

    Alors qu’elle se dirigeait vers la cour, elle vit grâce au reflet d’une vitre que deux Résistants étaient à l’accueil de l’hôpital, occupés de discuter avec celle qui s’occupait de l’accueil. La jeune fille décida de s’approcher discrètement pour écouter ce qui se disait, elle entendit l’homme le plus âgé annonçait :
    « On a vérifié, il n’y a pas de risque que cela bouge plus, on a mis en place des renforts
    -J’avais pourtant dit que ce mur finirait par s’effondrer, t’as bien vu comment il était fissuré, il y a déjà longtemps que l’on aurait dû s’en occuper, heureusement il n’y a pas de risque que des Vautours puissent emprunter l’endroit. »
    La dame avait dit cela d’un ton agacé, le jeune homme lui demanda alors :
    « Personne n’a entendu le bruit que cela a fait ?
    -Non, par chance, cela aurait créer de la panique, c’est tombé cette nuit, en plus vu que c’est au sous-sol, ça n’a pas secoué l’endroit.
    -Par contre, s’il continue de pleuvoir, il faudra faire gaffe à ce que ça n’inonde pas l’endroit »
    Il y avait un trou dans un mur qui donnait sur l’extérieur, voilà qui était intéressant à savoir, Émilie reprit son chemin vers la cour comme si de rien n’était.  Une fois à l’extérieur, elle s’assit sur l’un des bancs qui était à l’abri de la pluie, il faisait un peu frais malgré la présence du soleil, le vent soufflait légèrement, c’était une sensation agréable.  Daniel s’approcha d’Émilie et lui demanda :
    « Ah quoi on joue ?
    -Euh…je ne sais pas…si jouons à cache-cache, moi je compte
    -D’accord, mais t’essaye de vraiment me trouver cette fois !
    -Promis. »
    Elle pencha la tête en arrière et ferma les yeux, mimant de compter, en vérité elle réfléchissait. Elle avait la possibilité de partir d’ici, de recouvrer la liberté qu’elle avait avant que son frère disparaisse, cela était risqué. De plus comment réagiraient sa sœur et son beau-frère si elle venait à s’enfuir, mais en partant elle avait une chance de pouvoir retrouver son frère. Elle continuait de réfléchir au dilemme, rester et regretter ou partir et prendre des risques, dans sa tête, elle tentait de contrer le pour et le contre, mais l’hésitation continua de se faire. Elle redressa sa tête et se leva afin de partir à la recherche du jeune garçon, de là où elle se trouvait, elle le voyait déjà, accroupi derrière un bac de fleur, il n’était pas doué pour se cacher. Néanmoins, elle joua le jeu et fit semblant de le chercher à différents endroits, elle l’entendit rigoler, elle s’approcha de lui et cria joyeusement :
    « Je t’ai trouvé !
    -Bravo ! On rejoue ?
    -Non, j’en n’ai plus envie.
    -Oh… »
    Le garçon sembla déçu, mais Émilie était déjà partie, la jeune fille retourna dans sa chambre, elle s’allongea sur son lit et continua de réfléchir sur comment agir mais n’avança pas plus dans ses idées.

    Au bout d’une dizaine de minutes, elle se releva et alla jusqu’à la chambre de Mathilde et Steve, désormais ils devraient être levés, par précaution elle frappa à la porte, ce fut Steve qui vint lui ouvrir chuchotant :
    « Chut ! Ne fais pas trop de bruit, ta sœur et ton neveu dorment encore. Bonjour »
    Elle lui fit la bise tout en demandant :
    « La nuit a été difficile ?
    -Pendant un moment il s’est réveillé en pleine nuit, ils ont bien fait de nous mettre à un étage vide, il réveillerait tout le monde, tellement il crie »
    Steve avait dit cela en rigolant, mais Émilie savait qu’il avait un peu de mal à le supporter, lui aussi. Le jeune homme semblait se préparer pour aller à la salle de sport qui avait été mise en place. Émilie décida de lui poser la question directement :
    « Rassure-moi, tu ne t’entraînes pas pour rejoindre les Résistants ? »
    Steve semblait redouter cette question, il se retourna et déclara :
    « Je te mentirais si je te disais que l’idée ne m’a jamais traversé l’esprit »
    Émilie se fâcha et le gronda :
    « Je te l’interdis, tu entends ! Tu dois rester auprès de ton fils et de ta femme, un enfant de cet âge a besoin d’un père. De plus, tu ne vas pas laisser ma sœur se débrouiller seule avec un enfant.
    -Calmes-toi, je t’ai dit que cela m’a juste traversé l’esprit…
    -Ouais, c’est ça, je suis peut-être une fille, mais je n’hésiterais pas à te frapper si tu te comportes comme un idiot
    -Ça, j’en suis sûr…mais dans l’hypothèse où je partirai, Mathilde ne serait pas seule, tu serais là pour l’aider. »
    Émilie s’apprêta à le frapper, mais préféra partir, ainsi donc il avait dans l’idée d’abandonner Mathilde, Émilie venait d’ajouter une raison à la case pour de son départ.

    Au midi elle déjeuna avec sa sœur dans la chambre de cette dernière, tandis que Steve était encore à la salle de sport. Émilie avait expliqué à sa sœur ce que Steve lui avait avoué plus tôt, Mathilde était furieuse et avait râlé un long moment avant de manger sa soupe aux pommes de terre. Les deux filles se mirent à discuter sur comment agir pour convaincre Steve de rester, Émilie évita de parler de son idée de partir, elle savait que sa sœur serait également contre.

     La jeune fille finit par laisser sa sœur tranquille et alla vers le toit de l’hôpital. Elle aimait bien y monter de temps en temps afin de profiter du panorama qu’offrait la mer, cela était relaxant, tandis que la ville donnait, quant à elle, un mauvais spectacle. La pluie s’était enfin calmée, laissant le soleil briller parmi les quelques nuages présents. Vu que sur le toit le vent soufflait assez fort, Émilie avait prévu le coup et avait emporté sa veste. Elle s’appuya contre le bord en béton qui entourait le toit et regarda au loin sans penser à quoi que ce soit, elle ferma les yeux et écouta le bruit des vagues, du moins elle essaya, vu que le bruit des tirs et des explosions couvrait celui des vagues. Elle se pencha alors au-dessus du bord afin de voir de quel côté du bâtiment donnait le trou dans le mur, celui-ci donnait sur la plage. Elle s’imagina passer par le trou, traverser la route entre les différents véhicules détruits et rejoindre la plage afin de pouvoir y marcher tranquillement. Elle était décidée à le faire et n’était pas prête à attendre, ainsi elle se décida à agir cette nuit afin d’avoir le moins de risque d’être vue. Elle resta sur le toit un long moment à rêvasser de tout ce qu’elle pourrait faire une fois sortie, puis elle rejoignit sa chambre afin d’y faire une sieste. La jeune fille se réveilla en début de soirée, elle observa par la fenêtre le temps qui était revenu à la pluie. Elle sortit de sa chambre afin d’aller chercher de la soupe et rejoignit la file de personne qui attendait déjà.  Émilie ignora s’il avait fait exprès mais Daniel arriva juste à ce moment et attendit derrière elle. Le jeune garçon s’apprêta à discuter, mais Émilie lui fit signe poliment de ne pas parler, elle préférait attendre dans le silence, calmement. Par chance, ce soir ce fut une soupe de carotte, cela changeait enfin. Émilie alla manger seule dans sa chambre, elle avait décidé de ne pas aller voir sa sœur ce soir, se connaissant elle risquerait de pleurer en la voyant pour la dernière fois avant longtemps.

     Une fois sa soupe terminée, la jeune fille se prépara pour son évasion. Elle réussit à mettre en place le poignard à l’arrière de son jean, avec une ceinture de fortune faîtes avec un pan de drap coupé, de sorte à ce que l’arme ne risque pas de la blesser lorsqu’elle se déplacera. Maintenant, prête, il ne lui restait plus qu’à attendre, elle restât assise sur son lit observant le ciel par la fenêtre. Dans quelques heures, elle pourrait dire adieu aux soupes de pommes de terre, adieu à Daniel le gamin collant, adieu à ses murs qui l’emprisonnent et enfin bonjour à la liberté. Le plus dur dans cette attente était de ne pas tomber endormi, mais elle tenu le coup, sa sieste de l’après-midi lui avait donné l’énergie qu’il lui fallait. Après ce qu’il parut une éternité d’attente, la jeune fille estima qu’il devait être assez tard pour tenter le coup, et bien que son cœur battît à un rythme effréné dû au stress, elle se leva. Émilie entrouvrit légèrement sa porte et jeta un œil dans le couloir, il n’y avait personne, c’était silencieux et les lumières étaient éteintes, ne laissant que quelques rayons de lune éclairés faiblement le couloir, c’était parfait. Ce n’était pas sa première escapade nocturne, il lui était déjà arrivé de sortir la nuit pour rejoindre le toit, ainsi elle n’eut aucun mal à trouver les escaliers dans l’obscurité. Les escaliers étaient quant à eux éclairés, au minimum, par de petites lampes murales, elle les descendit rapidement, priant pour que personne ne les emprunte au même moment. Elle entendit une porte s’ouvrir quelques étages plus hauts, elle se dépêcha de descendre les deux escaliers qui lui restaient et de passer par la porte qui menait au sous-sol si elle en croyait le panneau.

    L’entrée des couloirs du sous-sol était très sombre, seules quelques diodes de différentes machines éclairaient l’endroit, Émilie dû avancer à tâtons pour ne pas se prendre les murs. L’endroit était silencieux en dehors d’un bruit de courant d’air qui se faisait entendre ainsi que des craquements métalliques, cela donnait une ambiance inquiétante à l’endroit. Au bout de quelques minutes de marche dans l’obscurité, Émilie sentit de l’eau sous ses pieds, avec de la chance cela signifiait qu’elle approchait de la fissure dans le mur, encore quelques mètres et elle y serait. Bien qu’elle eût eu peur d’avoir été suivie, elle se rendit compte que son évasion avait été bien plus facile que ce qu’elle aurait pensé, personne n’aura remarqué sa disparition avant demain, mais d’ici là elle serait sûrement déjà suffisamment éloignée du bâtiment. Au tournant d’un couloir, elle aperçut enfin un peu de lumière, celle-ci provenait du trou présent dans le mur, la lune se reflétait dans les flaques qu’il y avait au sol. Le trou était assez large pour qu’elle y passe accroupi, bien qu’elle eût prévu d’y sortir en rampant. Émilie sentait de nouveau le vent caresser son visage, cette sensation n’avait jamais été aussi agréable que maintenant, mais elle devait se reprendre, elle n’était pas encore sortie. Elle passa sa tête par le trou doucement afin de voir ce qu’il y avait dehors, à sa gauche et en face, il n’y avait personne, en revanche à droite deux Résistants lui tournaient le dos en discutant. Elle savait qu’en passant rapidement derrière les épaves des différents véhicules, elle pourrait rejoindre la plage sans être vu. Ses cheveux étaient déjà trempés avec la pluie, et le sol était glissant, elle s’agrippa comme elle put afin de se hisser jusqu’à l’extérieur. Elle s’avança en restant accroupie jusqu’à la première carcasse de voiture qui se trouvait qu’à quelques centimètres de la fissure, de là les Résistants ne pouvaient pas la voir. Elle en profitant pour s’asseoir et souffler un peu, son cœur commençait de nouveau à battre à un rythme normal. Elle leva la tête vers le ciel, laissant les gouttes tombées sur son visage, elle était heureuse, ces habits étaient trempés et elle avait froid, mais cela lui importait peu. Sa joie fut de courte durée lorsqu’elle entendit une voix qui lui demanda :
    « Qu’est-ce que tu fais ? »

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  • Chapitre II

     

    Émilie avait reconnu la voix qui l’avait interpellée, elle regarda donc l’endroit d’où elle provenait. Elle distingua très clairement le jeune garçon blondinet qui l’observait à travers le trou du mur. Agacé qu’il l’ait suivie, Émilie demanda en chuchotant à Daniel :
    « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas dormir ? Retourne dans ta chambre !
    -Toi qu’est-ce que tu fais là, tu n’as pas le droit de partir !
    -Je fais ce que je veux, c’est mon problème maintenant retourne auprès de ta mère, elle va s’inquiéter si elle voit que tu as disparu. »
    Elle espérait que le garçon partirait rapidement sans quoi elle risquait de se faire repérer, ce qu’elle voulait éviter. Ce dernier insista en répondant tristement :
    « Tu es ma seule amie, je ne veux pas que tu partes…
    -Eh moi je ne veux pas rester, désolé, mais c’est comme ça. Maintenant va-t’en et ne dis à personne que tu m’as vu partir sinon tu auras des ennuis. »
    Le jeune garçon ne partit cependant pas, il semblait réfléchir et finit par conclure :
    « Je n’ai qu’à venir avec toi !
    -Quoi ? Non, c’est beaucoup trop dangereux, il en est hors de question, tu restes ici, t’y seras beaucoup mieux.
    -Non, je veux venir avec toi ! Je m’en fiche que c’est dangereux, je n’ai pas peur et je… »
    Le garçon s’était tût soudainement, il observait le coin du couloir et paniqua d’un coup :
    « Quelqu’un approche, aides-moi ! »

    Émilie ne savait pas trop comment réagir, elle ne voulait pas que Daniel la suive, mais si quelqu’un le trouver ici il allait avoir des ennuis. Elle soupira consciente de ce qu’elle s’apprêtait à faire et aida le jeune garçon à escalader le mur avant de lui tirer sur son bras pour qu’il avance jusqu’à sa cachette. Daniel voulut la remercier, mais la jeune fille lui indiqua de se taire et de la suivre. Le jeune garçon tremblait de froid, il n’était vêtu que d’un simple t-shirt gris, lequel avait un trou au niveau de la couture de sa manche, Émilie lui donna sa veste, bien que regrettant rapidement son geste, car se fut elle qui eut froid désormais. La jeune fille n’eut pas le temps de se plaindre, elle avança prudemment parmi les carcasses des véhicules, elle se voyait obligé de marcher accroupi. Régulièrement, elle s’arrêtait et levait la tête pour guetter si quelqu’un s’approchait, mais les soldats Résistants qui gardaient l’entrée discutaient ou somnolaient. Elle jeta un coup d’œil en direction de la brèche par laquelle elle et Daniel étaient sortis, elle avait vu un soldat passé dans le couloir quelques secondes plus tôt. Bien qu’elle regrettât la présence de Daniel, elle se dit qu’elle venait peut-être de lui sauver la vie même si elle doutait fortement que les Résistants lui auraient fait du mal. Le jeune garçon d’ailleurs avait bien du mal à avancer et à se cacher, à plusieurs reprises Émilie dû lui ordonner d’aller plus vite, si elle se faisait repérer à cause du jeune garçon, qui sait ce qu’elle lui ferait. Heureusement, le duo improvisé parvint à arriver jusqu’au bord de la plage sans problème, Émilie se cacha derrière la première dune à sa portée et s’allongea dans le sable en fermant les yeux.
    Elle prit du sable humide et le serra dans son poing afin de sentir les grains passer entre ses doigts, bien que le sable fût humide, c’était une sensation unique qu’elle retrouvait enfin.  Daniel gâcha ce moment de plaisir en demandant :
    « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »
    Émilie se redressa en soupirant, elle observa le jeune garçon tout en réfléchissant. Elle n’avait pas pris en compte la présence de ce dernier, mais n’avait pas non plus réfléchi à quoi faire une fois la plage atteinte. Rapidement elle se souvint d’un endroit où ils pourraient rester quelques temps en attendant qu’elle sache quoi faire. Telle une chef, elle expliqua au jeune garçon :
    « Je sais où on peut aller, on va longer la plage en marchant, mais on va marcher dans la mer afin qu’on soit le moins visible possible. Du coup, je vais devoir… Retournes-toi !
    -Pourquoi ?
    -J’ai dit retournes-toi ! T’as voulu me suivre, tu m’obéis ! »
    Le jeune garçon se retourna sans insister, Émilie retira son t-shirt, celui-ci était blanc, il se verrait facilement par rapport à la mer sombre. Elle le frotta dans le sable humide, espérant que celui-ci se colle cela fonctionna légèrement mais son maillot restait trop visible. Elle n’avait qu’un seul choix, devoir marché sans son t-shirt, elle le cacha entre ses bras tout en croisant ceux-ci afin de cacher sa poitrine n’ayant pas de soutien-gorge. Puis elle indiqua au jeune garçon :
    « Aller, on va avancer, tu marches devant tout en restant bien dans l’eau, je te dirais quand on est arrivé
    -Pourquoi t’es sans ton maillot ?
    -Pour ne pas être vu, aller avance et évites de te retourner s’il te plaît. »
    C’était gênant d’être sein-nus devant le jeune garçon, mais elle n’avait pas vraiment le choix, en plus de la gêne, elle devait supporter le froid du vent et de la pluie. Avancer dans l’eau mouvementée n’était pas facile avec les bras croisés, Daniel l’a distancé régulièrement au point qu’elle devait lui demandait de s’arrêter par moments. Après être tombé dans l’eau pour la quatrième fois, elle en eue marre de devoir croiser les bras et décida de marcher normalement, tant pis si cela voulait dire que l’on voyait sa poitrine. Elle noua son t-shirt autour de sa jambe afin qu’il reste caché dans l’eau sombre et avança avec un meilleur équilibre et de façon plus rapide.
    Elle ne savait pas depuis combien de temps ils marchaient comme cela, Émilie ne voyait presque rien avec l’obscurité, au point qu’elle avait peur de louper l’endroit qu’elle recherchait. Le vent semblait souffler de plus en plus fort et la pluie s’était accélérée, Daniel se plaignit :
    « Il fait super froid…
    -T’es gentil s’il te plaît, te plains pas, tu n’avais qu’à ne pas me suivre si tu n’es pas content ! »
    Émilie gelait sur place, elle se demanda comment elle arriver encore à bouger tellement elle avait froid. Après ce qui parut une marche interminable, elle sentait sous ses pieds que le sable avait laissés place au béton, elle observa en direction du quai, elle n’était pas sûre mais, il lui semblait voir un tunnel en béton s’enfoncer dans le sol. Elle interpella Daniel :
    « Je crois qu’on est arrivé ! On va s’approcher doucement du bord de plage pour vérifier 
    -Euh...Émilie, je peux voir tes nénés…
    -Ouais je sais, ce n’est pas grave, tu ne vas pas être choqué pour ça… »
    Émilie avança mais voyant que le jeune garçon l’observait étrangement, elle ajouta :
    « T’es pas obligé de mater non plus…je remettrais mon t-shirt si on est bien arrivé, alors avance ! »
    Une fois suffisamment près, elle distingua plus nettement l’entrée des égouts, effectivement ils étaient arrivés à destination, elle en était ravie et pas seulement parce qu’elle pouvait remettre son t-shirt, d’autant plus que ce dernier était trempé bien qu’elle l’eût essoré.
    Sans source de lumière, elle dut avancer en gardant sa main contre le mur à sa gauche tandis qu’elle avançait dans le tunnel des égouts. Daniel semblait la suivre de près tout en tenant son t-shirt comme s’il avait peur de la perdre et de se retrouver coincé seul. Après quelques secondes de marche, Émilie finit par sentir un angle, indiquant que le mur s’enfonçait sur la gauche, elle continua de bouger sa main contre celui-ci et sentit des tuyaux, elle comprit qu’elle était arrivée à destination. Elle prit le bras de Daniel afin de l’approchait et lui indiqua :
    « Bon, toi tu vas rester caché ici, moi je vais aller nous trouver de quoi faire du feu afin d’avoir de la lumière et de la chaleur.
    -Quoi ? Non, je ne veux pas rester tout seul, je viens avec toi !
    -Non, toi tu restes, je ne te laisse pas le choix ! Essaye de me suivre et je te jette dans l’eau des égouts.
    -Mais il fait tout noir
    -Cesse d’avoir peur, il ne fallait pas vouloir m’accompagner si t’es froussard. »
    Émilie n’avait pas envie de faire la baby-sitter, elle laissa le jeune garçon effrayé seul et ressortit du tunnel. Une fois dehors, elle souffla un grand coup et se laissa tomber à genoux dans le sable, elle était épuisée et glacée. Bien qu’elle n’eue qu’une envie, celle de s’allonger dans le sable et de dormir, elle se relevât et commença à marcher.  Après tout, c’est ce qu’elle avait voulu, retourner à cette vie qui lui manqué et elle savait que ce ne serait pas facile. Elle prit le poignard qu’elle avait gardé accrochée à sa ceinture et l’observa en se demandant si son frère était autant en difficulté en ce moment ou s’il avait trouvé un endroit où il pouvait vivre sans risque Elle raccrocha le couteau à sa ceinture et marcha plus vivement en direction des bâtiments qu’elle semblait distinguée non loin. Elle était arrivée au premier d’entre eux, une sorte de bar de plage dont la terrasse avait été saccagée. Les clôtures de bois étaient brisées ainsi que quelques chaises, certaines tables avaient été renversées, et même un pot de fleurs semblait avoir été détruit. Émilie ne s’en plaignit pas, cela lui permettait effectivement de ramasser des planches ainsi que des barreaux de chaises, elle avait du bois pour faire un feu, ne lui manquait plus que trouver de quoi l’allumer. Transporter tout cela dans ses bras n’était pas pratique en revanche, elle espérait trouver un sac au plus vite, cela lui serait plus qu’utile.
    Elle essaya d’entrer dans le bar, la porte n’était pas fermée mais semblait coincée, elle donna un grand coup d’épaule dedans. La porte céda et tomba contre le sol dans un grand fracas, la jeune fille guetta le moindre mouvement alentour qui indiquerait que quelqu’un l’aurait entendu faire du bruit, mais cela ne sembla pas le cas.
    Elle rentra dans le bâtiment, il faisait sombre, mais elle distinguait quelques tables et posa le bois qu’elle avait récupéré sur l’une d’elles, avant de chercher le comptoir dans l’obscurité. Elle finit par le trouver et commença à fouiller afin de trouver quoi que ce soit qui lui permettrait d’allumer un feu, ce n’était pas facile car elle dût se contenter de pouvoir tâter les choses pour être sûr de ce que c’était. Elle resta là plusieurs minutes à faire tourner des objets dans ses mains, elle se piqua sans faire gaffe avec une punaise qui trainait dans le tiroir avant de sentir une petite boîte en carton sous ses doigts. Elle la fit coulisser et sentit alors les petits bâtonnets de bois que la boîte contenait, elle en saisit un et gratta le bout contre le côté de la boîte ce qui fît apparaître une flamme. Elle vit quelqu’un non loin d’elle et relâcha immédiatement l’allumette en sursautant, cette dernière tomba à terre et s’éteignit. Voyant que la personne qu’elle avait vue ne bougea pas, elle ralluma une allumette et pu distinguer qu’il s’agissait d’un présentoir en plastique.
    Soulagée, elle vit une bougie sur le comptoir et décida de l’allumer afin de pouvoir fouiller plus facilement. Même si elle avait trouvé ce qu’elle cherchait, elle préféra fouiller et récupérer ce qui pourrait lui être utile, comme la veste accrochée au porte-manteau qu’elle s’empressa d’enfiler. Maintenant qu’elle disposait de la lumière, sa recherche se fît plus facilement et rapidement, elle profitait également du décor marin de l’établissement avec ses filets et faux poissons accrochés aux murs. Elle ne trouva rien de bien utile en dehors d’un vieux sac plastique qu’elle utilisa pour transporter le bois qu’elle avait récupéré, plus facilement.
    Elle éteignit la bougie avant de sortir du restaurant et de rejoindre l’égout. Une fois arrivée à l’entrée du tunnel, elle demanda en chuchotant :
    « Daniel ? »
    Le jeune garçon ne répondit pas, elle l’appela un peu plus fort mais toujours aucune réponse. Inquiète la jeune fille flamba une allumette pour mieux voir et se dirigea en courant vers la zone de maintenance, elle put ainsi voir que le jeune garçon dormait, tranquillement allongé sur le sol. Pour quelqu’un qui avait peur, il n’avait pas dû rester inquiet longtemps. Émilie cassa les planches et les barreaux aussi petits qu’elle le put, puis flamba une dizaine d’allumettes avant de les jeter sur les morceaux de bois. Cela mit du temps à flamber, mais fonctionna, elle rajouta les planches qu’elle n’avait pas cassées par-dessus et profita de la chaleur des flammes.  Finalement, elle ne s’en sortait pas si mal, pensât-elle, même si elle savait que dès le lendemain, elle devrait fouiller d’autres bâtiments à la recherche de nourriture, de quoi se chauffer et peut-être même d’un autre endroit où loger. Elle finit par imiter le jeune garçon et s’allongea sur le sol, ce n’était pas confortable, mais elle était si fatiguée qu’elle finit par s’endormir sans problème.
    La lumière du jour et le bruit de la pluie finirent par la réveiller le lendemain matin, lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle remarqua que le garçonnet avait disparu. Inquiète, elle se leva et observa les alentours, elle le vit au loin, assis au bord du tunnel. Émilie s’approcha de lui et lui demanda :
    « Eh ça va ?
    -Oui… »
    Le garçon semblait découragé, Émilie décida de lui faire un peu la conversation afin de l’aider à retrouver le moral :
    « Tu as bien dormi ?
    -Bof… »
    De toute évidence, cela n’allait pas être évident, elle n’avait pas l’habitude de consoler les gens et ne savait pas trop comment agir. Elle eut alors une idée et lui proposa :
    « On va devoir trouver de la nourriture, je vais aller en chercher dans les rues près de la plage. Tu veux m’accompagner ? »
    Le garçon regarda Émilie comme si elle était devenue une autre personne, il demanda sceptique :
    « Mais ça ne risque pas d’être dangereux ? 
    -Il faudra bien que t’affrontes le danger tôt ou tard vu que tu m’accompagnes… »
    Émilie en voulait toujours à Daniel de s’être imposé, mais elle essaya de ne pas le montrer. Daniel répondit avec le sourire :
    « D’accord je veux bien venir avec toi !
    -Très bien mais pour notre sécurité, il faut obéir à quelques règles. La première, durant nos excursions, on ne parle pas, sauf si c’est réellement nécessaire où que l’on est sûr de ne pas être entendu. La seconde règle, c’est qu’il ne faut pas hésiter à se cacher au moindre danger et bien se cacher, on ne doit plus te voir du tout ! 
    -D’accord. Il y a une autre règle ?
    -Oui… il ne faut pas avoir peur. 
    -Promis ! »
    Le jeune garçon avait levé le pouce comme pour témoigner de sa sincérité à appliquer ces règles, le duo se dirigea alors vers les quelques bâtiments qui longeaient la plage sur la droite du tunnel. La plupart des bâtiments en bord de plage étaient des commerces, des brasseries, des glaciers et des restaurants, au milieu de cela se trouvait un centre de fitness. Émilie et Daniel entrèrent dans le premier restaurant, celui était orné d’une tête de requin sur sa façade arrière, la terrasse était vide, visiblement toutes les tables et les chaises avaient été mises à l’intérieur. Émilie eut simplement besoin de pousser un peu la porte pour que celle-ci cède. Heureusement, contrairement à la porte de la veille, celle-là ne tomba pas, la jeune fille indiqua à Daniel où fouiller et une brève liste des choses qui pouvaient se montrer utile. Elle laissa le jeune garçon fouiller la salle en lui indiquant d’être prudent, de ne pas faire de bruit et de l’appeler qu’en cas de besoin, avant de se diriger vers la cuisine du restaurant.  L’endroit était plus sombre que la salle, n’ayant qu’une petite fenêtre qui laissait passer la lumière, suffisamment pour se repérer par chance. La première chose qu’Émilie fut heureuse de trouver était un sac, que quelqu’un avait laissé dans son casier visiblement, voilà qui l’aiderait pour ses voyages de récupération. Malheureusement, en matière de nourriture, elle ne trouva pas grand-chose qui pouvait être mangé sans risque de tomber malade, elle mit juste l’un des grands couteaux dans son sac, se disant que cela pouvait toujours servir bien qu’il semblait abîmé. Émilie retourna dans la salle et demanda à Daniel s’il avait trouvé quelque chose d’intéressant, mais il n’avait pas eu plus de chance qu’elle. Ils se dirigèrent donc vers la brasserie d’à côté, celle-ci n’avait pas de nourriture à offrir non plus, le second restaurant fut tout aussi vide et les bâtiments qui suivirent aussi. À la fin de cette grosse matinée, ils n’avaient rien trouvé à manger et étaient affamés, Émilie réfléchit à une solution, mais n’eut aucune idée de comment se procurer de la nourriture rapidement. A moins de cultiver ou de chasser, ils ne risquaient pas de trouver de la nourriture qui ne serait pas périmée, et savoir cela n’aidait pas Émilie, bien au contraire, cela la découragea. C’est alors qu’elle vit une mouette se poser non loin d’eux sur le sable, Émilie arrêta Daniel dans sa marche, c’était une opportunité de manger. La jeune fille ramassa l’une des grosses pierres qui trainait à terre, elle savait qu’elle n’aurait qu’une chance et se concentra, d’un geste vif, elle lança la pierre. L’oiseau fut touché et s’envola, Émilie avait commencé à remarcher, déçue, avant de s’apercevoir que l’oiseau retomba, il n’arrivait plus à voler. Satisfaite, elle sortit son poignard et fonça vers la mouette qui courait en zigzag tout en hurlant, arrivée à sa hauteur, elle tenta de lui enfoncer le poignard dans le ventre. Elle se prit plusieurs coups de bec dans le bras, mais parvint à tuer l’animal, ce n’était pas glorieux, mais au moins, ils avaient de quoi manger.
    Émilie retourna près de Daniel, elle avait mis l’oiseau mort dans son sac et expliqua au jeune garçon :
    « Bon, c’est pas génial de faire ça, mais au moins, on aura de quoi manger, avec le bois que j’ai récupéré, on devrait pouvoir la cuire facilement.
    - On ne va pas tout manger quand même ? »
    Le jeune garçon semblait horrifié à l’idée de manger l’animal, Émilie le rassura :
    « Non, ne t’en fais pas, comme pour un poulet, on mangera les meilleurs morceaux, je m’occuperai de le préparer. »
    De retour dans l’égout, Émilie se chargea de retirer les plumes de l’animal, elle découpa le ventre en deux gros morceaux de viande et alla enterrer le reste de la carcasse dans le sable. Elle alla rapidement nettoyer la viande dans la mer, ce n’était pas la meilleure manière de le faire, mais c’est tout ce qu’elle avait. Puis elle planta les deux morceaux sur le couteau de cuisine qu’elle avait récupéré avant de maintenir celui-ci au-dessus du feu que Daniel avait allumé à sa demande. Il avait également rapporté deux assiettes prises dans le restaurant au requin, ainsi que des couverts. Émilie déposa les deux morceaux sur les assiettes lorsqu’elle les jugea suffisamment grillés, l’odeur que dégageait la viande n’annonçait rien de bien extraordinaire. Le duo se souhaita bon appétit avant de manger la viande, en dehors de la texture caoutchouteuse et du goût fort salé, Émilie jugea que ce n’était pas aussi horrible que ce qu’elle pensait. Elle finit même par apprécier la viande et mangea tout son morceau, Daniel en avait fait de même, ils avaient tous deux le ventre rempli, cela leur faisait du bien.
    Durant l’après-midi, Émilie décida de laisser Daniel seul à leur campement, elle avait décidé d’aller un peu en ville afin de découvrir les environs. Elle espérait trouver sur son chemin de quoi leur faire des lits, d’avoir de la lumière et de mieux chasser. Elle espérait également trouver une parcelle de terre à l’abri des regards dans laquelle elle pourrait, peut-être, essayer de planter des légumes, même si elle n’avait encore rien pour en planter. Ses premières fouilles se passèrent dans le petit immeuble juste en face du restaurant à la tête de requin, il semblait avoir une douzaine d’appartements, quatre par étage reparti à chaque coin du bâtiment. Les appartements étaient tous identiques, une cuisine ouverte sur le salon, une salle de bains, un placard et une chambre, tous disposaient également d’un balcon annexé au salon.  L’endroit semblait avoir été pillé et saccagé, les portes enfoncées, les meubles détruits et les vitres brisées étaient là pour affirmer le vandalisme qui avait eu lieu ici. Émilie ne trouva rien de bien intéressant, tout ce qui pouvait l’être avait déjà été pris. La jeune fille, qui se trouvait au dernier étage, alla sur l’un des balcons qui donnait une vue sur la ville. Elle resta quelques instants à observer les alentours bien qu’il n’y avait pas grand-chose à voir. À quelques rues plus loin se trouvait un immeuble plus haut, la jeune fille décida d’y aller afin d’avoir une meilleure vue des lieux qui l’entouraient. Elle redescendit dans la ruelle et avança en direction du bâtiment qu’elle avait observé. Elle était étonnée que personne d’autre ne se trouver par ici. Elle ne s’en plaignit pas, cela lui permettait d’avancer plus vite. À peine dix minutes plus tard, elle était au pied du grand bâtiment qui devait faire un peu plus d’une dizaine d’étages, elle passa par la ruelle qui longeait l’édifice et aperçut une porte. Elle dut l’enfoncer pour l’ouvrir, celle-ci étant restée verrouiller. Une fois à l’intérieur, elle chercha les escaliers, il y avait bien des ascenseurs, mais il y avait peu de chances qu’ils fonctionnent encore, de plus contrairement aux escaliers, ils ne montaient pas jusqu’au toit. Les couloirs étaient très sombres malgré leurs petites fenêtres, de plus une forte odeur désagréable se faisait sentir, comme un WC qui n’aurait pas été lavée depuis longtemps. Émilie finit par trouver les escaliers, ceux-ci étaient complètement plongés dans le noir, elle avança donc doucement tout en se tenant à la rambarde.
    Elle finit enfin par atteindre le haut après ce qui lui sembla comme une montée interminable, elle poussa la porte et arriva sur le toit comme elle l’avait supposé. Le soleil se couchait déjà, le temps semblait passer si vite, Émilie n’avait pas estimé le temps que lui avaient pris ses fouilles. Elle aperçut, posé au sol, un petit arc en plastique, visiblement un jouet abandonné par un enfant. L’arc était encore en bon état et sa ficelle semblait solide, Émilie décida de la prendre afin de voir si elle pouvait s’en servir pour quelque chose. Puis elle se dirigea vers le bord qui était entouré d’une barrière métallique peinte en noir, elle put ainsi observer les alentours de façon plus prononcée. La première chose qu’elle vit au loin était un supermarché, bien qu’elle se doutât qu’il eût déjà était fouillé, elle décida qu’aller y jeter un coup d’œil pouvait être utile. Elle aperçut également d’autres petits commerces parmi les immeubles, une boucherie, un marchand de primeurs, un fleuriste. L’autre endroit qu’elle désirait fouiller été un magasin de produits de pêche, vu qu’elle restait non loin de la mer, elle trouverait sûrement des choses utiles. Il n’y avait rien d’autre à voir, elle décida d’attendre le lendemain pour fouiller les endroits qu’elle avait repérés, elle redescendit donc les escaliers, plus rapidement que quand elle était montée. Elle retourna rapidement dans la ruelle puis se dirigea vers la mer. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, elle arriva de nouveau sur la plage, cette dernière avait pris une magnifique couleur orangée avec le coucher de soleil, le panorama était digne d’une carte postale.  Pour autant, Émilie ne pouvait pas dire qu’elle était en vacances, désormais ses journées seraient composées de fouille et de chasse, c’est ce qu’elle avait voulu. Cela lui donna une certaine sensation de joie bien qu’elle ne pût l’expliquer.
    De retour dans le tunnel de l’égout, Daniel l’accueillit en demandant :
    « Alors qu’as-tu trouvé ? »
    Émilie sortit le petit arc en plastique qu’elle avait trouvé en expliquant :
    « Ce n’est pas grand-chose, mais je veux voir s’il peut nous aider à chasser, ça sera mieux que de lancer des cailloux. Par contre, j’ai repéré un magasin qui vend des produits de pêche, on n’aura qu’à aller, le fouiller, demain voir si on peut récupérer des choses intéressantes.
    -D’accord…
    -Bon, on n’a rien à manger pour ce soir, mais on va quand même faire un feu, je n’ai rien trouvé pour nous tenir chaud cette nuit donc… »
    Alors qu’elle s’apprêtait à démarrer le feu, elle aperçut que le jeune garçon souriait comme s’il avait quelque chose de drôle autour d’eux. Émilie lui demanda :
    « Pourquoi es-tu si content ?
    -Comme tu as été longue, j’ai été fouillé un peu les restaurants qui sont de l’autre côté de ceux qu’on a fouillés ce matin. T’en fais pas, j’ai été très prudent !
    -Je vois…Et tu as trouvé quelque chose ?
    -Oui ! »
    Le garçonnet montra avec fierté la nappe en tissu qu’il avait cachée dans un coin, il déclara :
    « Je me suis dit que ça pourrait nous servir de couverture !
    -Eh…Très bien ! Je te félicite »
    Tandis qu’elle tapa dans la main du garçonnet en signe de victoire, elle remarqua sur son bras une tache sombre, une tache rouge sombre.

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