• La valeur du geste

     

     

    La valeur du geste

     

       Je courrai afin de ne pas me faire attraper par les gardes, voler était interdit au royaume mais je n’avais pas d’autre choix si je voulais me nourrir. Je m’appelle Gustave, et je suis pauvre, très pauvre même. Mon chez moi, c’était une ruelle sombre et humide, pour vous cela aurait été trop sale même pour des rats mais ces pavés gris couverts de boue étaient ma maison. J’étais à l’abri de la pluie grâce à une grande voute qui donnait sur la cave d’une auberge mal famé. Mes journées consistaient à mendier près de la place du marché afin de pouvoir me payer de quoi me nourrir, malheureusement en ces temps difficiles peu de personnes étaient enclines à la générosité. Je ne leur en voulais pas, ils devaient pour beaucoup nourrir leurs familles, leur geste était compréhensible. Donc quand l’argent n’était pas suffisant, je devais voler ma nourriture et c’était le cas aujourd’hui.

    J’avais réussi à voler une miche de pain mais le marchand m’avait vu et avait lancé les gardes à ma poursuite. J’arrivai à suffisamment les distancer pour tourner dans une ruelle et les semer. J’allai jusque chez moi, en faisant en sorte de ne pas me faire remarquer, on me rechercher surement encore. Arriver enfin chez moi, à l’abri sous ma voute, je m’apprêtais à manger quand j’entendis des pas s’approchai. Personne ne passait dans cette ruelle habituellement, donc je me méfiais et fis le maximum pour rester dans l’ombre. Les pas arrivèrent jusqu’à ma hauteur, je pus ainsi apercevoir qui était l’étranger venu s’aventurer ici. Il s’agissait d’un jeune homme, riche au vu de ses habits et appartenant à la cour d’après sa coiffure. Celui-ci me regarda, il semblait me détailler du regard comme s’il analyser différentes choses sur moi. Puis son regard s’arrêta sur la miche de pain que je tenais dans mes mains et il me parla enfin :
    « Ça a l’air appétissant ! Mon bon monsieur seriez-vous assez aimable pour m’offrir ceci afin que je puisse satisfaire mon appétit ? »
    Il désignait du doigt le bien que je venais de voler, mon ventre hurler de famine, j’hésitai un moment mais un sentiment en moi me dit de la lui donner, je pourrai voler une autre miche sans soucis. Je lui tendis ma nourriture, il la prit d’un geste rapide et la mangea de la même façon, on aurait dit que c’était lui l’affamé. Il avait à peine mangé la dernière bouchée que sous mes yeux il sembla se transformer, ses habits colorés devinrent plus blancs que la neige d’hiver et sa coiffe de monarque se changea en une sorte de couronne dorée qui flottait au-dessus de lui.

    Je me méfiai, pour moi la magie n’était que de la sottise mais je venais d’en voir de mes yeux. L’homme me sourit tout en m’expliquant :
    « Malgré toute la misère qui te touche, tu parviens encore à être généreux contrairement à tous ceux auquel tu demandes à faire preuve de bonté. Tu es dans un très mauvais état et fais peine à voir, du moins pour les autres car pour moi tu es plus noble que n’importe qui. Sais-tu ce que je suis ? »
    Je hochai la tête négativement, j’étais apeuré mais rassuré à la fois, je me sentais en sécurité en la compagnie de cet homme qui se révéla être :
    « Un ange, n’as-tu jamais entendu parler de nous ? Cela n’est pas grave, mais ton geste exemplaire te permet d’avoir un vœu. Demande moi ce que tu veux et tu l’auras. »
    Ce que je voulais…mais je ne désirais rien de particulier, enfin presque rien, mon ventre me rappela que j’avais très faim. Ainsi de ma faible voix, je demandai :
    « J’aimerais pouvoir manger à ma faim s’il vous plaît Ange. »
    L’ange me sourit et de sa main frotta la porte qui menait à la cave de la taverne, puis il me dit :
    « Vas-y ouvre la porte. »
    Il n’avait pas pu ouvrir la porte juste en la touchant mais à ma surprise la porte était ouverte, je fus encore plus surpris quand je vis qu’à la place de la cave poussiéreuse se trouvait une grande salle avec un imposant buffet rempli de nourriture en tous genres, je remerciai l’ange, j’en avais les larmes aux yeux. Celui-ci me dit de son sourire :
    « Désormais à chaque fois que tu passeras cette porte, un buffet t’y attendra. Profites-en bien Gustave et  n’oublie pas, la plus grande richesse est celle que tu as, la richesse du partage. »
    Tandis que je mangeai de la viande cuite ce que je n’avais plus fait depuis longtemps, l’ange disparut me laissant profiter de ma récompense.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 19 Septembre 2013 à 11:52

    Ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus.

    Une bien bonne petite nouvelle, avec une très belle leçon de vie.
    Je suis de nature généreuse, et aime donner pour faire plaisir sans forcément vouloir recevoir en retour. Bien qu'un minimum d'échange soit tout de même indispensable.

    Mais je ne suis pas dans sa situation, et je ne sais pas si j'aurai donné cette miche de pain sachant que j'étais affamé et que cette personne semblait riche. Ou plutôt je l'aurai avant tout poser beaucoup de questions.

    Enfin bon, c'est une histoire fictive, écrite pour imager une morale.
    Bravo :]

    2
    Jeudi 19 Septembre 2013 à 21:56

    Ta première phrase et justement le dicton qui m'as inspiré cette nouvelle, j'ai voulu l'adapter à ma sauce ^^

    Oui pareil je suis pour donner mais je pense pas que je lui aurai donné ma nouritture =D

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