• Échec Impossible


    Le journaliste arriva à l’accueil du commissariat et présenta son badge en se présentant :
    « Bonjour je suis le journaliste Drim Carnel, j’ai eu l’autorisation d’avoir un entretien avec votre supérieur pour une interview.
    -Attendez un instant je vous prie, je vais vérifier cela. »
    L’homme de l’accueil scanna le badge du journaliste avec un petit objet noir, fin comme un crayon et inspecta les données sur son écran de bureau. Il finit par répondre :
    « Effectivement monsieur Carnel, je vais prévenir ma supérieure. »
    Il appuya sur un simple bouton qui transmit les informations. Drim dû attendre plusieurs minutes, le jeune homme blond en profita pour observer les alentours, il ne comprenait pas cette mode actuelle qui consistait à couvrir tous les murs de plaques métalliques mais il supposa qu’il fallait vivre avec son temps. La chef des lieux finit par se téléporter dans le tube à coté de l’accueil et vint saluer Drim qui lui serra la main tout en déclarant :
    « Enchanté de faire votre connaissance Madame Vexie
    -Moi de même monsieur Carnel, si vous le voulez bien nous allons aller directement à mon bureau.
    -Je vous suis. »

    Ils prirent tous deux le téléport et arrivèrent à leur destination, contrairement au reste du bâtiment, le bureau avait une décoration très ancienne datant surement du second millénaire. La directrice de lieu invita Drim à s’asseoir face à elle, le jeune homme sortit son cube enregistreur, il posa le petit objet pas plus grand qu’une balle de ping-pong sur le bureau, ce qui alluma une petite lumière jaune sur le cube. Drim  le testa en énonçant à haute voix :
    « Enregistrement. Je suis Drim Carnel, nous sommes le 14 novembre 4050, ceci est un test. Lecture»
    Il attendit quelques secondes le cube répéta ce qu’il venait de dire, Drim ajouta :
    « Bien, réinitialisation…enregistrement. »
    La lumière passa du rouge puis au vert afin de signaler qu’il enregistrer. Drim sortit sa tablette holographique sur lequel il avait préparé ses questions et commença à lire avec un ton naturel :
    « Aujourd’hui le crime est au plus bas, pour ne dire quasiment absent, alors que vous êtes l’unique commissariat de la région. Qu’est-ce que cela vous fait d’être la dirigeante d’un tel succès ?
    -C’est une place qui m’est revenue avec beaucoup de chance, disons simplement que les bonnes choses sont arrivées aux bons moments.
    -Je vais dès à présent vous posez la question que tout le monde s’est posée au moins une fois, comment faites vous pour en être arrivé là ? »
    La directrice des lieux demanda simplement :
    « Est-ce que votre enregistreur fait enregistrement vidéo ?
    -Oui effectivement.
    - Très bien activez-le, je vais vous montrer notre méthode. Suivez-moi. »

    Drim se leva et suivit la jeune femme jusqu’à une grande pièce dans laquelle se trouvaient plusieurs grands portails métalliques, tout en tenant le cube devant lui. Les différents portails étaient reliés à des ordinateurs à l’aide de plusieurs câbles, Drim reconnu tout de suite ces appareils et demanda surpris :
    « Ce sont des portails temporels ?!
    -Oui effectivement.
    -Pourtant les voyages temporels sont interdits depuis plus de cent ans…
    -Étaient interdits…Depuis plusieurs mois, ils sont de nouveau autorisés uniquement pour les secteurs agréer d’un droit d’usage. Désormais nous savons mieux contrôler ces voyages temporels, nous savons prévoir quels impacts auront nos changements et ainsi faire au mieux pour que les changements sont à la fois minimes et bénéfiques.
    -D’accord mais en quoi cela vous aide-t-il à éliminer le crime ?
    -J’aurais pensé que vous aviez deviné…Pour les crimes de catégorie Une, tel que les vols, les infractions…tout ce qui n’applique aucun dégât physique chez d’autres personnes, nous nous rendons sur les lieux aux moments où le crime est commis et nous l’arrêtons, tout simplement.
    -Et pour les autres crimes, comme les meurtres ou les viols…
    -Là se fut plus compliqué de choisir la manière à opérer… Tant qu’un meurtrier n’a tué personne, il n’est pas coupable et si nous attendons qu’il le soit…il y a une victime. Cela nous a beaucoup fait réfléchir sur la manière à opérer et la meilleure solution que nous ayons trouvée c’est d’éliminer le futur meurtrier avant qu’il ne fasse une victime. »

    Drim fut choqué d’entendre cela, il questionna :
    « Cela veut dire que vous enfermer une personne non coupable de base parce que vous savez qu’elle le sera…cela ne pose-t-il pas de problème de justice, ou même de moral ? »
    La directrice prit une grande respiration avant de répondre :
    « C’est encore pire que cela, nous ne les enfermons pas cela provoqué une surcharge de nos établissements…la plupart du temps nous appliquons la peine de mort… »
    Drim resta sans voix, la directrice semblait lâcher ce qu’elle avait sur le cœur depuis longtemps, elle ajouta presque en larmes :
    « Je ne pense pas que ce soit la solution idéale, j’espère sincèrement qu’un jour nous trouveront une manière plus correcte de faire les choses mais pour le moment c’est la seule qui… »
    Drim stoppa l’enregistrement, il se sentait gêné et déclara à la jeune femme :
    « Je ne pense pas diffuser cette interview, cela risque d’attirer les foudres sur vous et je vois que vous souffrez bien assez comme ça, je ne pense pas que la population soit prête à entendre cela. Je vais vous laisser… »
    Drim partit, alors qu’il s’apprêtait à sortir du bâtiment la directrice le rattrapa et le supplia :
    « Vous devez diffuser cette interview, les gens doivent savoir. »
    Drim préféra ne pas répondre, il n’était pas sûr que cela fût une bonne idée néanmoins il y réfléchirait. Il ignorait si ce que faisait le commissariat était une bonne chose ou non, il retournait la question dans tous les sens. Ce n’était pas juste mais cela sauvait un grand nombre d’innocent, un grand nombre de vies. Il n’arrivait pas à se décider s’il était pour ou contre, cette technique avait de très mauvais côté mais également de très bons, cela le fit réfléchir toute la nuit et il ne dormit pratiquement pas.

    Le lendemain matin, deux grandes nouvelles étaient présentes dans la presse, la première était l’interview de Drim, la seconde concernait Millanne Vexie, la directrice du commissariat, qui s’était suicidé en laissant pour seuls mots « J’ai stoppé une grande meurtrière »

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  • Chapitre VII


    « Le conducteur s’est fait descendre, et l’un des pneus semble amoché, mais je pense qu’il serait encore capable de rouler »
    Marc était occupé d’observer le tracteur, Jordan ne sut apprécier cet espoir, il se sentait encore horriblement trahi. Greg avait réussi à les devancer, et à faire rapidement ce que Jordan préparé depuis des jours et des jours. À ce moment-là, Jordan avait une telle haine envers Greg qu’il espérait que l’homme était, quelque part, occupé de souffrir en attendant sa mort. Une fois la colère passée Jordan reprit conscience des choses, il n’avait même pas remarqué que Marc était occupé de lui parler :

    « Qu’en penses-tu ? 
    -Hein...euh...de quoi ?
    -Je disais que je pourrai ramener le tracteur jusqu’à la quincaillerie Gristeau, il y a un hangar, on pourra le cacher là, ton cousin est d’accord pour assurer mes arrières tandis que toi tu rentreras avec les filles.
    -Vous allez vous faire repérer avec le tracteur, il fait un grand bruit.
    -T’en fais pas on sera prudent, la quincaillerie n’est qu’à quelques mètres, je pense qu’il serait bon d’avoir un véhicule de côté au cas où. Steve est d’accord avec moi là-dessus. »

    Jordan observa Steve qui était prêt à partir, il savait bien pourquoi ce dernier n’était pas contre le fait de cacher un véhicule quelque part, l’idée de partir lui trotter sûrement encore dans la tête. Jordan accepta l’idée de cacher le tracteur, il mit les quelques provisions encore intactes qui pourraient leur être utiles dans son sac et repartit en compagnie de ses sœurs et de Rachel. Mathilde s’inquiéta pour son frère mais elle savait qu’il ne valait mieux pas lui parler pour le moment, une fois rentrée, la jeune fille prépara tout de suite le repas. Jordan s’allongea bien qu’il aurait préféré marcher indéfiniment mais dans leur cave cela l’aurait vite agacé. Marc et Steve arrivèrent une vingtaine de minutes plus tard, et le petit groupe mangea dans le silence avant d’aller se coucher.
    Jordan décida de sortir prétextant vouloir monter la garde au cas où. Il souleva la plaque et sortit dans la nuit fraîche, il marcha quelques mètres avant de s’asseoir sur le sol, observant le ciel. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus contemplé les étoiles, il était presque heureux de voir que là-haut la paix et le calme régnaient, même la lune semblait plus lumineuse que jamais. Cela lui fit oublier ces idées sombres et il était plus détendu lorsque Marc le rejoignit. Il s’assit tranquillement observant à son tour le spectacle de la nuit avant de déclarer :
    « Ça fait du bien un peu de silence parfois.
    -On en oublierait presque que notre planète est belle
    -Je me souviens que quand j’étais enfant, mes parents m’emmenaient en camping durant l’été. On plantait la tente au milieu d’une forêt, on était coupé du reste du monde. Mon père me montrait les constellations, il avait toujours été fasciné par l’espace mais moi, je n’ai jamais su les retenir. »
    Les deux garçons eurent un petit rire à cette idée, Jordan ajouta :
    « On a eu la chance de connaître la vraie vie avant ça, Émilie elle n’a pas eu cette chance, elle est née peu de temps avant que cette guerre commence. Au début ce n’était que des guerres civiles ici et là et maintenant c’est une lutte mondiale entre deux groupes d’hommes.
    -Hum…je me fais pas d’illusion, je sais bien que la guerre ne prendra pas fin avant un bon moment, j’espère juste que cela ne durera pas trop longtemps et que je serai encore en vie à ce moment-là. Je suis désolé que notre chance n’ait pas été présente à l’église, je sais que tu comptais énormément sur ce coup-là…
    -T’as pas à t’excuser, t’y es pour rien, je te remercie plutôt d’avoir bien voulu nous aider
    -Bah…si on ne peut plus compter sur nos alliés que deviendrions-nous ?
    - Je ne préfère pas y penser.
    -Moi non plus. Steve m’a rapidement expliqué que vous fouilliez différentes maisons pour trouver de quoi vous nourrir.
    -Ouais…avec ce que je pensais trouvé à l’église on aurait été tranquille un bon moment mais faudra que j’y retourne demain.
    -Je vais y aller, j’irai avec Rachel.
    -Nan, vous n’avez pas à faire ça je m’e..
    -Eh ! Ça fait plusieurs jours que vous partager vos repas et nous loger, plusieurs semaines pour Rachel d’ailleurs, on vous doit bien ce service
    -Vous ne me devez rien, je..
    -J’insiste ! De plus, ça fera du bien à Rachel et moi d’être un peu rien qu’à deux.
    -Bah….ok alors. »

    Sur ces mots les deux amis rentrèrent et allèrent se coucher. Le lendemain Jordan put ainsi se reposer, il alla avec Steve jusqu’au petit ruisseau qui se trouvait derrière les champs au nord de chez eux, cela faisait longtemps que Jordan ne s’était plus lavé et il en ressortit que de meilleure humeur. Lors du repas du soir, Marc eut une déclaration à faire :
    -Tout d’abord, j’aimerais vous remercier de nous avoir accueilli et héberger, Rachel et moi en avons discuté cette après-midi et nous allons partir de notre côté, on va partir plus au sud en espérant trouver un endroit calme où pouvoir loger le temps que les choses se calment. Jordan… »
    Marc tendit alors un petit objet vers le jeune homme :
    « Je te laisse les clés du tracteur, je pense que vous en auriez plus besoin que nous.
    -Merci, mais ne nous dites pas en revoir tout de suite, je refuse que vous partiez de nuit, attendez demain matin
    -Non on ne veut pas vous déranger davantage
    -Non je suis d’accord avec mon frère, attendez le jour, les nuits sont devenues très fraîches et qui sait combien de temps vous allez devoir marcher. »
    Jordan fut surpris de voir que Mathilde le soutenait sur ce point, Marc voyant qu’il n’avait pas réellement le choix finit par accepter de passer une dernière nuit dans la cave avant de partir. Le lendemain matin, ils se dirent donc au revoir, celle qui avait le plus de mal avec ce départ était Émilie, elle s’était lié d’amitié avec la jeune femme. Rachel serra la petite fille dans ses bras, disant qu’un jour elles se reverront probablement, Émilie lui sourit tout en séchant ses larmes. Lorsqu’il lui serra la main, Marc dit à Jordan :
    « Prenez bien soin de vous
    -Faites tout autant, je vous souhaite bonne chance
    -Bonne chance à vous aussi »
    Jordan et Émilie accompagnèrent le couple jusqu’à la sortie et les regarda s’éloigner avant de rentrer pour manger le repas du midi.
    Cela faisait trois jours que les choses avaient repris leurs activités normales, Jordan se levait, mangeait au midi, allait chercher des provisions avant de rentrer au soir. Une nuit, le jeune homme se réveilla, il avait cru entendre du bruit aux alentours, l’obscurité ne l’aida pas à voir ce qui se passait mais il remarqua que le lit à coté du sien était vide, c’était celui d’Émilie. Le temps de se lever, il entendit le bruit de la plaque menant à la surface, il prit un fusil avec lui et sortit rapidement. Il vit sa jeune sœur au loin, elle avançait avec prudence vers une destination inconnue. Jordan du la suivre en silence, crier ou courir vers elle la mettrait en danger. Bien qu’il fût énervé de voir que sa sœur sortait sans prévenir, il fut assez satisfait de voir qu’elle se déplacer très prudemment, se cachant régulièrement. Un véhicule de Vautour passa non loin d’eux, éclairant la nuit de ses phares mais ni lui ni sa sœur n’était visible. Le véhicule finit par passer et Jordan réussit à rattraper sa jeune sœur à ce moment-là. Il plaqua sa main contre la bouche de la jeune fille avant de taire son cri de sursaut, puis il relâcha sa prise avant de râler en chuchotant :
    « Qu’est-ce que tu fais ?!
    -Je vais quelque part
    -T’as pas le droit de sortir la nuit
    -Toi tu le faisais bien !
    -Oui…ben j’ai arrêté et tu ferais mieux d’en faire autant tout de suite.
    -Je sais ce que je fais, laisse-moi.
    -Non je dois te protéger, tu ne sais pas à quel point c’est dangereux ce que tu fais là.
    -Tu n’as qu’à m’accompagner si tu as peur.
    -Non tu rentres à la maison avec moi !
    -Non ! Tu ne pourras pas me forcer. »
    Jordan souffla d’exaspération et finit par demander :
    « Où est-ce que tu vas ?
    -Je vais voir Marc et Rachel.
    -Quoi ?! Mais ils sont partis dans le sud de la région tu ne pourras pas les rejoindre.
    -Pour le moment  ils sont chez la grand-mère de Rachel. Ils vont attendre que l’hiver passe.
    -Quoi ?! Comment tu pourrais le savoir ?
    -C’est la troisième fois que j’y vais et Rachel me l’a dit juste avant de partir au cas où on voudrait lui rendre visite mais Mathilde n’aurait pas été d’accord alors j’y vais seule.
    -J’y crois pas…C’est la troisième fois que tu sors, mais t’es folle ?!
    -T’en fais pas, j’ai eu un bon prof pour ces choses-là»
    Tandis qu’ils avançaient en discutant par chuchotement, le jeune homme questionna sa sœur :
    « Et où est-ce qu’elle est cette maison ?
    -On y est presque, c’est une maison près du parc du village »

    En effet au bout de 5 minutes de chemin dans la nuit, ils arrivèrent près d’une maison qui était en à peu près bon état, seul l’étage s’était effondré. Émilie indiqua à son frère qu’ils devaient passer par-derrière, la jeune fille ramassa un petit caillou et le fit rouler sous la porte arrière de la maison. Elle expliqua à son frère que c’est Rachel qui avait mis au point ce signal, et en effet la jeune femme finit par leur ouvrir la porte. Celle-ci fut étonnée de voir que Jordan était présent mais dit avec un sourire à Émilie :
    « Je vois qu’on a fini par te coincer. Je t’avais dit de demander à ton frère de t’accompagner dès le début
    -Ouais mais je ne suis pas sûr qu’il aurait accepté
    -Bien sûr que si, n’est-ce pas Jordan ? »
    Le jeune homme hocha la tête afin d’affirmer les dires de la jeune femme, il était légèrement troublé de revoir Rachel et le fut plus encore quand Marc arriva pour les accueillir dans le petit couloir. Marc qui avait dû entendre leur conversation ajouta :
    « J’étais contre le fait qu’elle vienne sans toi mais il semblerait qu’elle se débrouille bien même en étant seule, enfin… ravi de te revoir mon ami »
    Jordan et Émilie passèrent ainsi la soirée en compagnie de leurs amis. Jordan n’en voulait pas vraiment à Émilie, après tout c’est lui qui avait donné cet exemple. Sur la route du retour, il déclara à sa sœur :
    « Écoutes, je ne vais pas te crier dessus, je ne vais rien dire aux autres et je vais pas t’empêcher de retourner les voir, seulement je veux que tu sois extrêmement prudente et que tu n’y vas pas tous les soirs.
    -Promis, disons que j’irai toutes les trois nuits, ça te convient ?
    -Oui c’est raisonnable. »

    Ils rentrèrent chez eux dormir  partageant désormais ce secret à deux, avant de s’endormir Jordan ne pût s’empêcher d’être satisfait à l’idée que sa sœur devenait indépendante. Bien qu’il évitait d’y penser, il savait qu’un jour il ne serait peut-être plus là pour elle et il espérait qu’elle serait prête à ce moment-là. L’arrivée de l’hiver se faisait de plus en plus sentir au fil des semaines et sortir demandait du courage.  En plus de la nourriture, maintenant Jordan chercher également des vêtements chauds et couettes autant qu’il pouvait, il ne pouvait pas faire un feu dans leur cave, cela les étoufferait.  Le jeune homme avait parfois accompagné sa sœur jusque chez Rachel, certaines fois sans la prévenir histoire de voir si elle était prudente et il remarqua qu’elle s’améliorait quand cette dernière l’entendait le suivre.
    Une nuit alors que le jeune homme dormait tranquillement, il fut réveillé en entendait frapper à la porte, il compta le nombre de coups, d’abord trois fois puis…deux coups. Mathilde et Steve s’étaient également levés, tous trois savaient ce que signifiait ce signal. Émilie était derrière la porte mais elle n’était pas seule, ce signal signifiait que des Vautours la menaçaient. Jordan savait ce qu’il lui restait à faire, il prit l’un des fusils et bougea l’une des planches en bois qui caché un creux dans la terre, afin de se cacher derrière, ainsi il était derrière le mur sans pouvoir être vu alors que lui voyait tout. Les coups se firent de nouveau entendre et Steve ouvrit la porte en se forçant de paraître naturelle. À peine la porte fut entrouverte que Steve leva ses mains en l’air et une voix grave lui dit d’un air moqueur :
    « Salut le jeune, on a été invité à la fête. »
    L’homme qui avait parlait menacer Steve de son fusil, il était très mince et paraissait assez vieux, avec des cheveux gris qui partaient en tous sens, il était habillé avec un gros blouson marron et un jogging visiblement trop large pour lui. Un second homme entra poussant Émilie vers Mathilde et menaçant les deux filles, celui-ci était gros, moustachu et visiblement assez sale, il était vêtu d’un simple débardeur blanc et d’un jean décousu à plusieurs endroits. Émilie était en larmes, Jordan du se retenir de ne pas tirer tout de suite mais pour le moment cela aurait mis sa famille plus en danger qu’autre chose. Ce fut l’homme maigre qui parla de nouveau en observant les fusils posaient dans le coin, il demanda avec agacement :
    « Plusieurs de nos collègues se sont fait attaquer et voler récemment, vous ne seriez pas responsables j’espère…
    -Non nous n’avons pas...
    -Ferme-là ! »
    L’homme frappa Steve au ventre avec la crosse de son fusil, Mathilde l’aida à se relever tandis que l’homme mince demanda à son collègue :
    « Qu’est-ce que t’en pense-toi ? On va faire quoi d’eux ? »
    L’homme répondit avec une voix rauque :
    « On fouille et on les tue, j’ai prévenu l’équipe afin qu’il vienne chercher ce qu’on aura trouvé. Regarde ce qu’il y a dans leurs sacs et leurs lits qui sont là, moi je vais les surveiller au cas où. »
    Son collègue s’exécuta, posa son fusil près de l’entrée et commença à fouiller les sacs. Le maigrichon tourner le dos à Jordan et il pensa que c’était le moment idéal pour contre-attaquer. Au moment où il visa le gros vautour, le plus mince déclara inquiet :
    « Attends ! S’ils sont trois pourquoi il y a quatre lits ? »
    Il eut sa réponse quand il entendit le coup de feu et qu’il vit son collègue allongé à terre le ventre saignant. Jordan était sorti de sa cachette et menaçait à présent le second qui expliqua en riant :
    « Même si tu me tues, toute une équipe arrive par ici, vous n’aurez nulle part ou vous cachez et ils vous retrouveront »
    Jordan fit taire l’homme, la colère le guidant dans son geste. Émilie continuait de pleurer, Steve s’approcha de son cousin et baissa le fusil qu’il tenait toujours levé. Jordan se tourna vers ses sœurs et demanda :
    « Vous allez bien ? »
    Mathilde qui serrait Émilie dans ses bras répondit en bégayant :
    « Ou…oui…tant fait pas. »
    Steve prit également un fusil et interrogea Jordan :
    « on va bien pour l’instant mais on ne peut pas rester ici, t’as entendu ce qu’il a dit »
    Le jeune homme sauta sur son sac, il prit une petite torche et chercha les clés du tracteur. Lorsqu’il les eut en mains il regarda ses sœurs et dit à Steve :
    « On devrait aller chercher le tracteur à deux et le ramener ici
    -Tu veux laisser tes sœurs ici alors que des Vautours arrivent ?!
    -Elles seront plus en sécurité que si elles viennent avec nous
    -J’en suis pas si sûr…
    -Je pense que si, Émilie vas te cacher derrière la planche là où j’étais, Mathilde, tu refermeras la porte derrière nous, protège l’entrée autant que tu peux, on fera vite. »
    La jeune fille acquiesça et les deux garçons partirent chercher le véhicule, Jordan suivi son cousin jusqu’à la quincaillerie.
    Pour une fois le risque d’être vu n’était pas le plus problématique et donc ils y arrivèrent plus rapidement qu’à l’ordinaire. Lorsque Jordan démarra le tracteur, Steve lui précisa :
    « Par contre les phares ne fonctionnent plus
    -Ah…tu n’as qu’a éclairé la route avec cette torche
    -Elle n’éclaire pas grand-chose
    -On fera avec.»
    Sur la route pour revenir, ils virent au loin des Vautours  charger une camionnette, revenir à leur cave était urgent. Par chance ils y arrivèrent à temps, Steve alla chercher les filles et Jordan repartit aussitôt sans savoir où aller. La petite torche de Steve tomba à terre mais ils ne prirent pas le temps de s’arrêter pour la ramasser. Le plus important était de s’éloigner rapidement, Ils étaient serrés à quatre mais au moins pour le moment ils étaient vivants.
    Jordan savait qu’il finirait par quitter leur cave mais il ne pensait pas que cela allait arriver si tôt et surtout de cette manière, d’ailleurs c’était arrivé si rapidement qu’il n’était même plus sûr des événements. Bien qu’il fût difficile d’avancer sans phares, cela leur permettrait d’être moins rapidement repérés. Jordan voyait plusieurs phares bougeaient dans l’obscurité autour d’eux, il priait pour ne plus avoir d’ennuis. Malheureusement un grand choc indiquât que le tracteur venait surement de rencontrer un mur, Jordan descendit et tâta ce qui se trouvait devant lui, un petit rayon de lumière l’aida à mieux voir, Mathilde avait sorti une lampe poche du sac qu’elle avait pris avec elle, Jordan remarqua qu’il avait laissé leur affaire là-bas et s’en voulait de ne pas y avoir pensé avant. Le mur dans lequel il avait foncé était celui d’un grand hangar, Jordan déclara :
    « Je ne pense pas que le tracteur va fonctionner de nouveau on vas devoir continuez à pied
    -Arrêtons-nous pour la nuit, il fait horriblement froid et on a besoin de reprendre nos idées , la porte semble ouverte là-bas. »
    Mathilde éclairé vers les grandes portes métalliques, le groupe s’en approcha et en effet elles étaient entrouvertes bien que retenues par une imposante chaîne rouillée. Ils passèrent en dessous, et Mathilde éclaira l’intérieur. De grandes machines, des scies impressionnantes, des palettes partout et de la poussière, Steve en conclut :
    « Nous sommes sûrement dans une scierie. »
    Jordan vit des copeaux de bois non loin, il en fit un bon tas, l’éloignant dans un coin et demanda à Mathilde si elle avait des allumettes dans son sac. Elle en sortit et Jordan fit flamber le petits tas de bois, Steve réussit à trouver des petits bouts de planche qu’il posa par-dessus. Avoir un feu leur apporter de la chaleur, de la lumière mais aussi un sentiment de bien-être. Jordan finit par s’endormir, oubliant un instant ce qu’il venait de se passer.

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  • Joyeux Noël tout le monde \o/

    J'espère que vous avez passé un bon réveillon, eu des cadeaux sympatoche même si c'est pas le plus important de cette fêtes et que vous avez passer un bon moment.

    J'en profite pour signaler que je n'écris pas durant cette période de fêtes donc pas de récit avant l'année prochaine, donc à l'année prochaine  ^_^

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