• La petite Ruelle

    Je finissais toujours tard et donc quand je rentrais chez moi, il faisait déjà nuit. Mon domicile n’est pas loin de mon lieu de travail donc je faisais le trajet à pied comme tous les soirs et comme tous les matins, je m’appelle Benoit. Comme à chaque fois, je passais par une petite ruelle, qui était un petit chemin entre de grandes maisons et passait derrière un bar. Cette ruelle était souvent humide et très sale mais elle m’évitait le brouhaha de la grande route et j’appréciais ce calme. Il n’y avait pas de lampadaire pour éclairer cette longue ruelle, la seule lumière provenait d’une petite ampoule proche de la porte arrière du bar et elle suffisait à éclairer tout le long. Dans cette ruelle vivait un sans-abri du nom de Jeff, j’avais fini par sympathiser avec lui. Le matin je lui ramenais un gobelet rempli de café chaud et le soir je lui donnais toujours deux pièces pour l’aider. Il n’avait pas eu de chance malgré sa gentillesse incroyable, un jour il avait gardé pendant une semaine l’argent que je lui donnais tous les soirs afin de me payer un chapeau pour mon anniversaire. Il m’arrivait de m’arrêter pour discuter avec lui, malgré son apparence primitive il était très intelligent et malgré mes nombreuses demandes il avait refusé de vivre dans mon appart ne voulant pas abuser de ma bonté. Un soir tandis que je partais du travail, je voulus comme à mon habitude emprunté la petite ruelle mais arrivé à l’entrée de celle-ci je m’arrêtai hésitant. L’ampoule n’était pas allumée plongeant ainsi la ruelle dans le noir presque complet, je ne savais pas trop si je devais quand même emprunter la ruelle ou prendre la route principale. Finalement je me décidais à prendre mon chemin habituel, je dus avancer à tâtons pour ne pas me cogner dans les murs, poteaux ou tomber sur les sacs poubelle qui trainaient. J’arrivai là où Jeff dormait mais ce soir il n’était pas là, je supposais qu’il était parti dormir dans un endroit plus éclairé pour ce soir. Je réussis finalement à sortir de la ruelle et à rentrer chez moi. Le lendemain matin, Jeff n’était toujours pas revenu mais je pus distinguer à la lumière du jour que l’ampoule avait grillé, je priai pour qu’au soir elle soit changée mais ce ne fut pas le cas et je dus de nouveau passait dans le noir toujours sans la présence de Jeff. Trois jours plus tard l’ampoule n’avait pas été changer, je me décidai donc à entrer dans le bar et à en parler au gérant des lieux :
    « Bonjour monsieur, je sais pas si vous le saviez mais l’ampoule à l’arrière à griller ce serait bien de la changer.
    -La changer ?! Pour quoi faire ? Elle servait à rien de toute façon…. »
    Malheureusement je ne pouvais pas l’obliger à changer son ampoule donc je ne dis rien de plus là-dessus mais demandai quand même :
    « Savez-vous ou est partit le sans-abri qui vivait dans la ruelle à l’arrière ?
    -Le clochard ? Ouais il est mort il y a quelques jours, apparemment il aurait fait un arrêt cardiaque, son corps a été emmené à l’hôpital. »
    Le gérant avait dit cela sans aucune sensation mais lorsque j’entendis cela je me sentis mal, j’avais l’impression que je venais de perdre un ami. Le lendemain matin je repris la ruelle, attristé et y déposai malgré son absence un café ainsi que la somme qu’aurait dû recevoir Jeff ces derniers jours sur un carton près de l’endroit où il dormait. Lorsque je revins au soir, je remarquai que l’ampoule avait été changée, le gérant du bar fumait justement sa cigarette à coté de celle-ci :
    « Merci d’avoir quand même changé l’ampoule
    -Merci ? Ce n’est pas moi qui l’ai fait, je croyais que c’était vous
    -Ce n’est pas moi non plus »
    Intriguait par cela j’observai le carton où j’avais déposé mes dons en la mémoire de Jeff, le café avait été bu et l’argent avait été pris mais un mot avait été placé,  quelqu’un y avait écrit :
    « Merci pour le café, concernant l’argent j’ai eu juste assez pour acheter une ampoule afin de la remplacer. »
    Je rentrais chez moi intrigué par ce mystère mais content de voir ma ruelle préférée dans son état habituel.

     

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  • Mort en avance

    « Je me fiche que vous veniez du futur, cela ne change rien, vous n’avez pas le droit de tuer comme bon vous semble !
    -Madame, je vous l’ai expliqué. Dans l’avenir cet homme sera l’un des pires meurtriers de l’histoire, à lui seul il tuera plus de vingt milliers de personnes.  À lui seul il fera exploser des tas de bâtiments, de ponts.
    -Mais son avenir peut être modifié, rien n’est vraiment sûr !
    -Vous croyiez vraiment que nous n’y avons pas pensé ? Nous avons étudié tous les choix possibles et celui-ci reste le plus fiable de réussite. J’ai le regret mais il doit mourir maintenant, c’est la meilleure chose à faire.
    -Je ferai en sorte que cela n’arrive pas !
    -J’ai des ordres madame, je ne peux imaginer ce que vous endurez en sachant cela, mais il le faut, je dois le tuer maintenant c’est la meilleure solution. D’ailleurs bien que je n’ai pas le droit de parler de votre avenir à vous, je vais enfreindre cette règle.
    -Que pourriez-vous dire qui me fasse changer d’avis ?!
    -Il va vous tuer également… »


    La femme paniquée eut alors un silence de réflexion mais repris vite ses idées :
    « Jamais il ne fera ça… Vous mentez j’en suis sûr !
    -Je vous ai montré des preuves de ses crimes je peux très bien montrer celle de votre mort »
    L’homme qui semblait venir du futur s’apprêtait à sortir quelque chose d’une sorte de boîte métallique lumineuse mais la femme en larmes répondit :
    « Non c’est bon j’en ai vu assez ! »
    L’homme se redressa et attendit que la femme reprenne la parole :
    « Vous êtes vraiment sûr que c’est lui ?
    -Oui nous sommes sûrs
    -Et c’est l’unique moyen d’empêcher cela ?
    -Malheureusement c’est le seul oui. »


    La femme continuait de pleurer sachant ce qui allait se passer dans quelques minutes. Elle demanda alors une tout autre chose :
    « Cela ne risque pas de créer un para…un para…
    -Un paradoxe temporel ? C’est justement ce que nous cherchons à faire. »
    La femme acquiesça, tout en donnant ce qu’elle portait dans les bras à l’homme, elle déclara :
    « Vous profiter de son état de faiblesse, vous auriez pu attendre de le combattre comme il se doit. »
    Malgré lui l’homme sourit en affirmant :
    « Le plus tôt est le mieux aussi bien pour nous que pour vous je pense, vous l’oublierez sans doute plus vite.
    -Je ne vois pas comment je pourrai oublier cela. »


    L’homme ne répondit pas et prit le bébé que la femme lui tendait des bras, ce dernier pleuré très fort comme s’il sentait le danger approché. L’homme se dirigea vers une table et allongea le bébé dessus de sorte à le mettre hors de vue de sa mère. Avant de faire quoi que ce soit il conseilla à la mère :
    « Vous feriez mieux de sortir je pense, une fois mort j’irai l’enterrer. »
    La femme toujours en larmes et au bord de l’affolement sortit dehors. L’homme sortit un poignard de sa poche et sans hésitation enfonça la lame dans le ventre de l’enfant qui hurlé. Le bébé mort, l’homme savait que son acte, aussi cruel soit-il, venait d’empêcher le meurtre de milliers de personnes.

     

    Imaginons un instant qu'effectivement ce bébé allait devenir l'un des pires meurtriers existant et que la chance de sauver les vies qu'il supprimera est de le tuer....L'accepteriez-vous ?

     

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  • Une vie de rêve

     

    La soirée battait son plein, nous étions près d’une trentaine de jeune à danser sur une musique déchaînée. Toutes ces personnes présentent chez moi c’étaient mes amis, ils étaient justes là comme ça pour qu’on s’amuse, il n’y avait pas de raison spécifique. J’avais la chance que mes parents soient cool, ils avaient accepté de me laisser la maison pour ce soir. Alors que je buvais une gorgée dans mon verre, une douce voix féminine m’appela :
    « Romain, où es-tu ? »
    Je reconnaissais parfaitement cette voix, elle appartenait à ma bien-aimée Laurie. Je l’apercevais au loin qui me cherchait du regard et je levai la main tout en répondant :
    « Je suis ici ! »
    Elle me repéra et s’avança vers moi de sa marche gracieuse, Laurie était la plus belle fille que je connaissais et je ne dis pas cela par amour, beaucoup de garçon étaient jaloux qu’elle sortait avec moi et je les comprenais. Si elle aurait voulu elle aurait pût être mannequin, ses longs cheveux noisette, son regard de couleur océan et son corps de déesse grec  faisait d’elle une fille magnifique. Sa personnalité était tout autant adorable, elle était drôle, intelligente et mature, tout me plaisait chez elle. Lorsqu’elle me rejoignit enfin elle me dit discrètement dans l’oreille :
    « Montons à l’étage faire notre petite fête privée à deux. »
    Elle était aussi très coquine. Je la suivis jusque dans ma chambre, on ferma la porte à clé et elle me demanda d’un air sexy :
    « Allonges-toi sur le lit et laisse-moi t’offrir un cadeau »
    Je fus à peine allongé qu’elle commença à se déshabiller sensuellement m’offrant un spectacle incroyable, j’observais la scène sans rien dire. Alors qu’elle était presque nue je m’excusai :
    « Désolé chérie, mais pourrais-tu t’habiller et sortir, j’ai besoin d’être seul un peu »
    Elle fut surprise par ma réponse puis elle se rhabilla rapidement tout en me hurlant dessus :
    « Je ne suis pas assez bien pour toi c’est ça ?! Ben va te faire enfoiré ! Je vais me trouver quelqu’un d’autre ! »
    Elle sortit de la chambre bien qu’elle était torse nue, quant à moi je restais assis sur le lit réfléchissant silencieusement. C’est alors que deux filles également très belles arrivèrent dans ma chambre apparemment joyeuse. L’un d’elle me dit avec un sourire attirant :
    « Alors Romain, on a vu Laurie partir énervée. »
    La seconde rajouta :
    « Elle ne sait pas ce qu’elle loupe ni comment s’y prendre
    -Nous on est là toutes les deux rien que pour toi
    -Oui on va prendre soin de toi comme il se doit »
    Malgré l’offre alléchante, je ne pus m’empêcher de dire :
    « Finalement, je ne crois pas que ça me plaît tout ça. »
    Une personne apparut alors devant moi et le plus rien ne bougea comme si le temps était arrêté. Le jeune homme translucide qui venait d’apparaître me demanda intrigué :
    « Tu es sûr ? Pourtant c’est la vie de rêve que tu voulais non ? Beaucoup d’ami, une superbe petite copine, des femmes qui viennent vers toi sans que tu leur demandes…
    -Je sais que c’est ce que je voulais mais ça ne me ressemble tellement pas…
    -Tu t’y habitueras ne t’en fais pas…d’ailleurs ta Laurie finira par revenir vers toi et se fera pardonnée si tu vois ce que je veux dire.
    -Je ne veux plus de tout ça, redonnez-moi ma vie normale !
    -Tu veux revenir à ce que tu étais ? Célibataire, quasiment aucun ami, des parents qui te prennent la tête…
    -Cette vie-là me manque alors oui je veux la retrouver !
    -Très bien ! T’avais le droit à une vie de rêve et tu n’en veux plus, tu ne pourras plus en demander par la suite alors ne viens pas pleurer. »
    L’homme fantomatique frappa des mains et en quelques secondes je me retrouvai dans ma chambre, seul. Je descendis rapidement et remarquai qu’il n’y avait aucune fête chez moi, seul mon père était dans la cuisine occuper de boire son café matinal. Celui-ci me vit debout et me gronda :
    « T’es encore debout à cette heure, tu devrais dormir Romain ! Je te prive d’ordi pour la semaine, t’arrêtera de te coucher tard. »
    Pour toute réponse je lui souris, c’était sûr, je venais de retrouver ma vie normale sans amis nombreux, sans petite copine mannequin et avec des parents pas spécialement cool mais cela me convenait parfaitement.

     

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  • Afin de pouvoir profité pleinement du récit, je vous conseille de le lire seul, dans le noir et dans le silence ^^

     

    Sleep’s Eater

     

      Paul redoutait ce moment, bien que celui-ci n’y ait rien de bien terrible. C’était le moment pour lui d’aller se coucher,  même s’il avait lutté contre le sommeil, ses yeux se fermer d’eux-mêmes et il savait que tôt ou tard il dormirait. Si Paul redoutait tant le fait d’aller dormir, c’est parce que depuis plusieurs jours il cauchemardait. Mais pas le genre de cauchemar habituel qui vous empêche de dormir mais un cauchemar plus pesant qui vous effraye au plus profond de votre âme. Ceux que l’on confond avec la réalité, qu’on ne peut expliquer par des mots tellement leur nature sont complexe  définir.

    Chaque fois que Paul fermait les yeux pour s’endormir des yeux apparaissaient. Des yeux étranges, blancs et rouge, humain mais sans l’être totalement. Puis les yeux s’approcher dévoilant un visage blanchâtre étrangement maigre, un visage sans nez et avec pour unique bouche un sourire malsain remplit de temps d’un blanc surnaturel. Le visage restait là au-dessus de Paul s’approchant doucement mais avant qu’il n’ait fait quoi que ce soit Paul se réveillait. Le visage disparaissait alors pour laisser place à l’obscurité de la chambre de Paul qui se tenait allongée dans son lit, rempli de sueur. Il allumait alors la lumière et s’asseyait sur le bord de son matelas guettant une quelconque présence mais il n’y avait personne. Paul savait que tout cela était son imagination mais il ne savait expliquer pourquoi à chaque fois ce visage apparaissait pour le terrifier. Le manque de sommeil commençait à agacer Paul qui avait tenté de prendre des somnifères et avait essayé d’autres moyens mais rien n’y faisait, toutes les nuits le même spectacle se répéter depuis maintenant cinq jours.

    Ce soir il était près de trois heures du matin, Paul n’avait pas pris de somnifère ce soir, il ne voulait pas dormir. Il s’allongea malgré tout dans son lit fatigué malgré lui. Il resta allongé quelques minutes en gardant la lumière allumée, observant son plafond gris. Puis au bout d’une dizaine de minutes, et après plusieurs bâillements, il éteignit la lumière et se laissa plonger dans le sommeil. A peine avait-il fermé les paupières, que les yeux de la créature de ses cauchemars firent leur apparition. Le visage s’approcha de nouveau tout doucement dévoilant peu à peu sa pâleur. Paul se sentait oppressé, il voulait juste que cela se termine et qu’il se réveille de nouveau mais les secondes qui passaient semblaient durer une éternité. Il n’arrivait ni à bougeait ni à dévier son regard, il était obligé d’observer ce visage terrifiant qui s’approchait de lui sans explications. Le visage se trouvait  quelques centimètres de celui de Paul quand il se réveilla enfin. De retour dans sa chambre envahie par l’obscurité, Paul se sentit soulagé malgré la fatigue bien qu’il savait qu’il finirait par se rendormir et assisterait de nouveau à ce cauchemar. Il observa l’heure sur son radioréveil, il était trois heures dix. Paul fut intrigué de voir que cette nuit le cauchemar avait duré plus longtemps qu’à l’habitude, mais il ne s’en inquiéta pas plus que cela. Tandis qu’il se tourna et leva les yeux vers le plafond qu’il ne pouvait pas voir dans ce noir, il aperçut les yeux de la créature qui l’observait ainsi que son sourire démoniaque. Cette fois-ci il ne rêvait pas .

     

    Sleep's Eater

     

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