• Cette nouvelle fait suite à "La carte bleue" que je vous conseille de lire avant celle-ci.

    Trafic de cartes

     

    J’attendais dans la gare, l’arrivée du prochain train, c’est la première fois que je faisais cela. Comme on me l’avait réclamé j’étais habillé avec une veste noire, un pantalon noir et un haut-de-forme noir également. J’avais également des lunettes de soleil, ainsi qu’une valise avec moi que je n’avais pas le droit d’ouvrir pour le moment. J’entendis quelqu’un me parler à travers l’oreillette que j’avais dû mettre :
    « Le train ne va plus tarder, je te rappelle ce que tu devras faire. Le contrôleur du train est un jeune homme blond, tu t’approcheras de lui en affirmant qu’il a quelque chose pour toi. Normalement il te remettra une carte, quand tu la prendras dans tes mains elle changera de couleur ce qui est normal. Tu la rangeras dans ta valise parmi les autres avant de partir. S’il te pose une question à propos de la carte tu sais quoi répondre. »
    Je me souvenais du plan qu’on m’avait appris depuis plusieurs jours, en effet on m’avait préparé à faire cela dans les moindres détails. Le train arriva au quai et s’arrêta, je vis le jeune contrôleur et m’approchai donc de lui. Arrivé à sa hauteur je lui dis :
    « Vous avez quelque chose pour moi »
    J’avais senti du stress dans ma voix mais je me fis comme si cela n’était pas le cas. L’homme se retourna et me scruta des yeux, il sortit de sa poche une sorte de carte bleue en plastique, je la saisis et celle-ci devint rouge. Je la rangeai dans la valise avant de repartir, l’homme m’attrapa l’épaule et me demanda :
    « C’est quoi cette histoire ? Qu’est-ce que c’est que cette carte ? »
    Je respirai profondément avant de répondre :
    « Cela représente six heures de votre vie. »

    L’homme sembla ne pas comprendre, moi non plus à vrai dire, il me lâcha l’épaule et je continuai à me diriger vers la sortie. Malheureusement ce que je vis me stoppa, à la sortie de la gare il y avait des dizaines de policiers qui semblaient attendre quelque chose. Je n’étais pas préparé à cela, je ne savais pas comment je devais réagir ni ce que je devais faire. J’entendis alors la voix dans l’oreillette me dire :
    « Va dans les toilettes et fait glisser la valise sous la porte de la troisième cabine puis repart »
    Je me dirigeai vers les toilettes, par chance il n’y avait personne. J’hésitai à faire passer la valise sous la porte, mais je finis par le faire. Une voix dans la cabine me dit alors :
    « Merci bien, vous pouvez ressortir »
    Je me lavai les mains sans raison. Intrigué, je sortis des toilettes mais pas de la gare. Je m’assis sur un banc de sorte à garder un œil sur la porte des toilettes. Je vis un vieil homme, il avait la même tenue que moi, des lunettes de soleil, la valise et une canne. Il était très maigre et avait la peau fort blanche, je me levai pour le suivre mais des policiers m’interpelèrent :
    « Monsieur nous allons devoir vous conduire au poste de police.
    -Quoi pourquoi ?
    -Nous vous avons vu déposé une valise, vous êtes soupçonner d’acte de terrorisme.
    -Non c’est faux !
    -Qu’avait-il dans votre valise ?
    -Des cartes, c’était juste des cartes ! »
    L’un des policiers sorti alors une petite carte plastifiée comme celle que j’avais vue dans la valise, sauf que celle-ci était noire :
    « Une carte comme celle-ci ?
    -Oui comment avez-vous… »
    Alors que j’observai le policer, celui-ci me sourit tout en me disant :
    « Suivez-nous monsieur »
    Je me laissais amené à leur voiture, les deux policiers ne m’amenèrent pas au poste mais à un bâtiment qui semblait abandonné, ils me firent rentrer à l’intérieur. Je me trouvais désormais dans une petite pièce avec une table et une chaise de chaque côté. Sur l’une d’elles se trouvait le vieil homme que j’avais aperçu plus tôt. Celui-ci me désigna la chaise sur laquelle je m’assis, il m’observa  derrière ses lunettes noires et me dit :
    « Tout ne s’est pas déroulé comme prévu n’est-ce pas… »
    Je n’osai pas répondre, le vieil homme sortit la carte rouge que j’avais eue dans les mains quelques minutes plus tôt et mordit dedans. Celle-ci redevint bleue d’un coup et l’homme me sembla plus en chair et moins pâle qu’auparavant. Il jeta la carte bleue dans une corbeille puis me dit de sa voix angoissante :
    « Vous étiez prêt à parler des cartes à n’importe qui malgré qu’on vous l’a interdit. 
    -J’ai était pris de panique et je… »
    L’homme leva la main pour me dire de me taire, il retira doucement ses lunettes noires et je pus voir ses yeux blancs à la pupille intensément rouge. Il ouvrit la bouche pour me montrer ses canines pointues et me dit avant de me sauter à la gorge :
    « Désolé, vous êtes viré»

     

    Only Human.

    Partager via Gmail

    2 commentaires
  • Voyage magique

     

    Je m’allongeai sans réfléchir afin de me laisser porter par les ondes électriques qui faisaient travailler mon cerveau. Je fermai simplement les yeux et laissais mon esprit voguer au rythme des pulsions acoustiques que j’entendais autour de moi. Ce fut alors comme si je quittais mon corps, n’étant plus qu’une âme qui voyait et entendait. C’est alors que l’obscurité que je voyais jusqu’à présent se remplit de couleurs, des couleurs qui changeaient et se mélanger entre elles, formant une danse insensée. Je voyais des couleurs que je ne peux définir, impossible à voir dans le monde réel.  Les couleurs qui étaient alors informelles, se transformer afin de devenir des figures plus classiques. Tandis que la piste continuait de filer, un monde semblait se construire autour de moi, désormais je voyais distinctement des vagues autour de moi, mais pas des vagues normales. Les vagues que je voyais étaient différentes, elles semblaient ne pas bouger, de plus elles étaient pointues et arrondies à la fois.  D’un coup sans pouvoir l’expliquait, je voyais des sons, tout ce que je voyais autour de moins correspondaient à un son, ainsi le décor offrait une mélodie qui accompagnait mon voyage. Je vis un nombre incroyable de choses durant les longues secondes qui suivirent, je n’arriverais pas à me souvenir de tout ce que j’ai vu. Quand les couleurs laissèrent de nouveau place à l’obscurité, je repris conscience de mon corps, en vérité je ne l’avais jamais quitté. J’ouvris les yeux et me redressais afin de m’asseoir. Réalisant la beauté de ce que je venais de vivre, je retirais le casque que j’avais sur les oreilles, et notais précieusement le titre de la musique que je venais d’écouter. Si on prend le temps de l’apprécier, si on ferme les yeux et qu’on se laisse emporter, alors la musique nous entraine et nous fait voyager, au rythme de sa mélodie et aux sons qu’elle nous laisse écouter.

     

    À ma manière je célèbre la fête de la musique en transmettrant par écrit comment j'interprète la chose. En effet, lorsqu'on écoute une musique en fermant les yeux on est emporté voyageant au gré de celle-ci.

     

    Only Human.

    Partager via Gmail

    2 commentaires
  • La pièce blanche

     

    Je suis enfermé dans cette pièce d’un blanc éclatant, les murs, le plafond et le sol sont blancs. Il n’y a aucune fenêtre, aucune porte, aucune lampe n’est présente mais je vois clairement la pièce comme si elle est illuminée. Je tente d’en sortir mais je n’en vois aucun moyen, il n’y a pas d’issue, j’ai l’impression que je suis condamné à rester là-dedans. D’un autre côté malgré le fait que je sois enfermé, je crois que je me sens bien ici. Oui je me sens bien, peut-être qu’à l’extérieur c’est pire qu’ici, oui peut-être que je suis à l’abri ici. Je devrai rester ici, c’est la meilleure des solutions, je crois. Non, non il faut que je sorte, il faut que ça change, ça doit changer. Je ne peux pas rester ici indéfiniment, il faut que je trouve un moyen de sortir. Parfois des gens m’aident, il m’ouvre une porte pour me faire sortir, mais j’hésite. Et si l’extérieur était pire, non je n’ose pas les suivre, je préfère rester dans la pièce et attendre. Mais attendre quoi, que la pièce s’ouvre d’elle-même et me montre la sortie ? C’est à moi de sortir, je ne dois pas attendre. Je frappe les murs, je leur fonce dedans, je hurle de rage mais cela ne change rien, je reste bloqué. Parfois j’ai l’impression que le mur bouge, que la sortie s’ouvre mais non, dès que je détourne le regard cela se referme. Je vais devenir fou, je ne sais plus quoi faire, il faut que je sorte, ou alors que je reste. Quel est le meilleur choix j’en ai aucune idée, si je reste là je ne risque rien. Où alors au contraire je risque tout, on vient encore m’ouvrir des portes, je jette un œil ça à l’air beau en dehors de cette pièce, beau mais inaccessible, alors je reste. Je suis libre de sortir mais je crois que je préfère rester enfermé, oui je suis en sécurité ici, peut-être que c’est moi qui ai construit cette pièce. Je n’ose pas sortir mais je sais que je ne peux pas rester ici infiniment, pour le moment je préfère dormir.

     

     

     

    Ce recit est court car il cache quelque chose, la pièce blanche représente ici les problémes que peut rencontrer une personne. C'est pour cela que dans ce récit le personnage n'as aucun nom, aucune particularité afin que tout le monde puisse se mettre à la place du héros. On a tous eu un jour se sentiment d'être bloqué par quelque chose, d'avoir la sensation de n'avoir aucune solution malgré l'aide qu'on nous apporte. Jusqu'au jour où nous brisons finalement cette pièce dans laquelle on s'enferme nous même. Voilà donc un petit récit qui illustre ma pensée sur ces problèmes qui nous empêche d'avancer.

     

    Only Human.

    Partager via Gmail

    1 commentaire
  • Un couple de rêve

     

    « Ça serait bien que tu me la présente quand même, ça fait trois semaines que tu sors avec
    -Oui je sais tu la verras ne t’en fait pas
    -J’espère ! J’ai bien ce droit en tant que ton amie »
    Sandra, mon amie d’enfance, m’embêtait encore pour voir ma récente copine. En effet je sortais avec une sympathique fille du nom de Laurie. Cette dernière était une grande rousse bien jolie au teint de peau bronzée, je l’avais rencontré dans la rue et depuis on avait fait connaissance avant de sortir ensemble.  Alors que nous quittions le lycée pour rentrer chez nous à pied, Sandra continua sur sa lancée :
    « Alors t’organise quand la rencontre que je la vois ta copine, mon cher Matthieu ? »
    Essoufflé je finis par répondre :
    « Ce soir j’ai rendez-vous avec elle au restaurant Rose Dorée, tu n’auras qu’à passé discrètement et tu la verras.
    -Le rendez-vous est pris ! À ce soir alors ! »
    Elle me quitta pour rentrer de son coté, satisfaite de ma réponse. Je finis par rentrer chez moi, je saluai mes parents avant de passer à la salle de bain. Après plus d’une heure de soin je sortis de la salle de bain et partis me mettre une belle tenue pour la soirée à venir. Lorsque je passai dans le salon, ce fut au tour de ma mère de demander :
    « Ce serait bien que tu nous la présente ta copine
    -J’attends que cela devienne plus sérieux maman »
    Qu’avait-t-il tous à vouloir absolument rencontrer ma copine ? Je partis vers dix-huit trente afin d’arrivée à dix-heures au restaurant. J’attendis devant que ma copine arrivât et elle ne tarda pas. Elle m’embrassa tendrement et nous rentrons dans le restaurant. Ce soir elle était vêtue d’une belle robe rouge qui la mettait en valeur. Nous discutions rapidement de notre semaine avant de commander, le serveur m’observa étrangement lorsque je demandai deux filets de saumon au citron. Cela nous fit rire moi et Laurie, on continua de discuter tout en se tenant la main. Je m’excusai et partis rapidement aux toilettes, lorsque je revins j’eus l’impression que Laurie s’ennuyait. Je m’assis à la table face à ma copine qui me regarda étrangement et me demanda :
    « Alors elle est où ? »
    Elle avait demandé cela un peu agaçait mais j’ignorais de qui elle parlait. À moins qu’elle ait aperçu Sandra qui c’était invité entre-temps. Pris de picotement je me frottai les yeux tout en demandant :
    « De qui parles-tu ? »

    Étrangement, la peau de ma copine me paraissait d’un coup moins bronzée, mais le fait que j’avais d’un coup mal aux yeux y était pour quelque chose. Laurie continua énervé :
    « Tu te moques de moi depuis le début c’est ça ! »
    Je me frottai encore les yeux qui me piquait intensément tout e répondant :
    « Je ne vois pas de quoi tu parles enfin. »
    Voilà que maintenant la robe rouge était devenue un t-shirt bleu et un jean, j’avais du mal à comprendre ce qui se passait. Je devais être en train de délirer je ne voyais que ça. Laurie dont les cheveux roux ma paraissaient désormais blonds me dit alors :

    « Tu es sûr que ça va ? »
    Ce n’était plus Laurie qui se trouvait assise face à moi mais Sandra, le serveur de tout à l’heure arriva alors et souris :
    « Je me demandais pourquoi vous commandiez deux plats alors que vous étiez seul, maintenant je comprends. »
    Sandra qui semblait ne pas comprendre demanda intriguée :
    « Tu étais seul, comment ça ? Où est ta copine ? »
    Comprenant ce qui s’était passé, je lui répondis tout en souriant, trouvant Sandra plus belle que jamais :
    «Elle est partie mais ce n’est pas grave. Ce n’est pas vraiment elle que j’aimais. »

     

    Only Human

    Partager via Gmail

    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique