• Le Repas du roi Seggoulhem

     

    Namabi Seggoulhem, prince et fils du roi Adhamir Seggoulhem, rentra rapidement dans sa chambre royale. Il se jeta sur son lit, honteux de ce qu’il venait de faire, c’est alors qu’il remarqua qu’une théière ainsi qu’une longue lettre posait sur une table non loin. Namabi se servit une tasse et commença à lire la lettre sur laquelle il reconnut l’écriture de son père :

    « Mon très cher fils,

       Comme tu le sais, il m’as fallu me battre pour conserver l’héritage de notre royaume, ainsi j’ai vécu de nombreuses situations au point qu’il serait difficile de toutes m’en souvenirs. Pourtant l’une d’elles, datant de l’époque où tu n’étais pas encore né, me reste en mémoire, laisse-moi te la conter.

    Je devais être l’hôte d’un important diner qui serait l’occasion de signer un accord de paix entre six rois des six royaumes qui se côtoyer. J’étais l’un de ces rois et je savais qu’aucun d’entre nous ne faisait confiance aux autres mais pour le bien de nos régions et nos cultures il fallait stopper notre guerre. Nous avions tous eu conscience qu’il n’y aura aucun gagnant dans cette guerre, juste des terres désolées et ravagées, c’est pourquoi cette réunion avait été organisé. Bien entendu lors de ce repas, aucune arme n’était permise, un servant nous amena le plateau avec les six bols de soupe et on nous versa à chacun un verre de vin pour accompagner cette entrée. Chacun de nous attrapa un bol de soupe et commença à manger, si au début du repas la tension entre les différents hommes se faisait sentir, une fois le ventre rempli l’ambiance était plus légère. Après la soupe, le plateau avec les six assiettes de tajine de poulet fut apporté, puis le dessert accompagné d’un verre de lait d’amande. Le diner se conclut alors qu’on apporta le dernier plateau sur laquelle reposait si tasse de thé, chacun en prit une et avant d’entamer la mienne, je pris la parole afin de leur avouer le plan que j’avais organisé :
    « Messieurs, je pense que nous tarderons à voir si aujourd’hui est un jour béni ou non. Comme vous le savez je suis très croyant et je n’accepterais de signer cet accord que si les dieux sont avec nous. C’est pourquoi, j’ai décidé de mettre nos vies à l’épreuve, voyez-vous, j’ai demandé qu’on empoissonne cinq des six bols dans un total hasard, le poison ne devrait plus tarder à faire effet d’ailleurs. Puis j’ai demandé que l’on déverse à chaque autre aliment un antidote à ce poison. Sur les six verres de vin, l’un d’eux soignait le poison, sur les six Tajines, l’une des assiettes soignée le poison, de même pour notre dessert, notre lait d’amande et enfin notre thé. Vous l’aurez compris, cinq plats empoissonnés pour cinq plats contenant l’antidote, ainsi dans le meilleur des cas nous devrions tous vivres, nous verront bien ce qu’il en est de la volonté des dieux. »
    Alors que mes invités hurlaient à la trahison, prêt à me frapper ou m’étrangler, je commençai à suffoquait et tomba presque de ma chaise. Les autres m’observaient surpris que mon plan se retourne contre moi mais dans un dernier espoir, je saisis ma tasse de thé et le but d’une traite. Je me calmai et me redressai avec l’aide d’un autre roi qui me demanda surpris
    « Vous aurez été prêt à mourir si les dieux l’avaient voulu
    -Comme je l’ai dit, je respecte leur décision quoiqu’il arrive et je remarque que personne n’est mort, je pense donc pouvoir affirmer que ce jour est béni  Messieurs. Nous pouvons aller signer sans problème mais avant que diriez-vous de célébrer cela avec un verre de liqueur de figue ? »
    Tous les rois acclamèrent avec joie, je sortis une bouteille d’un des meubles non loin et l’ouvris afin de servir un verre à chacun. Ils burent leurs verres d’une traite et moururent presque instantanément tandis que moi je n’avais même pas porté le verre à mes lèvres. Bien entendu aucun des plats n’avait été empoissonné contrairement à la bouteille de liqueur, j’avais joué la comédie de mon coté, j’ai su endormir leur confiance afin de pouvoir les tués sans qu’ils s’en rendent compte.

    Vois-tu mon fils comme il est facile de déjouer la confiance de quelqu’un, préparer soigneusement son plan et savoir mentir avec conviction mais je pense que je n’ai rien à t’apprendre le dessus. Je suis au courant de ta trahison, tu m’as raconté un grand nombre d’histoire pour endormir ma méfiance, c’est une idée très brillante que je viens moi-même d’appliquer, j’espère que tu as apprécié ton thé. »

    Namabi avait eu tout juste le temps de finir la lettre qu’une intense douleur se fit sentir dans son ventre. Il lâcha la tasse vide qui se brisa au sol et finit par tomber inconscient, mort, il venait de payer pour sa trahison envers le roi Seggoulhem.

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  • Le silence de l’obscurité

    Après une longue journée à écrire des articles pour le journal auquel il travaille, Daniel était bien heureux de rentrer chez lui. Il dina rapidement au vu de l’heure tardive et se pressa d’aller s’allonger dans son lit pour se reposer, il fallait encore travailler demain. Comme à son habitude il regarda l’heure sur son réveil avant de s’endormir, vingt-trois heures, il ne lui restait plus que sept heures à dormir. Enfin plongé dans l’obscurité, il ferma les yeux dans l’espoir de s’endormir rapidement, par chance il régnait un silence d’or dans la pièce. Du moins c’était presque le silence, il entendait comme une sorte de respiration, enfin il se dit que ça devrait être un courant d’air mais cela sonné étrangement régulier. C’était bel et bien le bruit d’une respiration, Daniel garda les yeux fermé et se concentra pour savoir si ce bruit était réellement là ou si c’était son imagination qui lui jouait des tours. Un souffle lent et intense résonnait dans ses oreilles mais il ne parvenait pas à déterminer sa source. Il décida d’ouvrir les yeux, il n’y avait rien, juste l’obscurité et son réveil qui brillait dans le coin de la pièce sans pour autant éclairer quoi que ce soit. Pourtant Daniel ressentait une présence, il se sentait observait, épier dans cette pièce pourtant fermée à clé. Alors qu’il se redressa pour mieux guetter l’endroit, il remarqua qu’il était en sueur comme s’il venait d’effectuer un sprint. Il s’essuya le front avec la manche de son pyjama et décida d’allumer la lampe de chevet.
    La pièce s’éclaira et Daniel put ainsi confirmer qu’il n’y avait personne dans sa chambre en dehors de lui-même. Il se rallongea avec la lumière allumée et fermer les yeux quelques secondes avant de se concentrer, il n’entendait plus ce bruit de respiration, son imagination lui avait fait défaut. Il ré-éteignit la lumière avant de se coucher, bien décidé à s’endormir pour de bon. Mais à peine quelques minutes furent passées qu’il lui semblait de nouveau entendre ce bruit de respiration, immédiatement il ouvrit les yeux pour regarder autour de lui. Là, prés de son lit, il lui semblait voir des yeux sombres, presque éteins, l’observant calmement. Il se redressa et agita le bras là où devrait se trouvait la personne l’observant mais il ne fit que battre l’air, aucune présence n’était là, même les yeux semblaient avoir étés une illusion. Qu’importe cette frayeur, Daniel décida de s’allonger et de fermer les yeux, il essaya de s’endormir sans prêter attention à la respiration qui continuait à se faire entendre. Celle-ci était de plus en plus forte, presque comme si quelqu’un était allongé juste à coté de lui. Agacé il ouvrit les yeux pour voir ceux qui étaient vides l’observait de très près, à seulement quelque millimètre. Puis Daniel s’endormit d’un coup.

    Le lendemain, au bureau de presse, un homme qui travaillait là averti ses collègues :
    « Dites, Daniel a laissé un drôle de message pour essayer de m’effrayer sur mon répondeur cette nuit vous aussi ? »
    Ses collègues le regardaient choqués, l’un d’eux s’avança vers l’homme et lui confessa tristement :
    « On a appris ce matin que Daniel est mort durant la nuit à cause d’une crise cardiaque, apparemment il était surmené et son cœur n’a pas supporté. Désolé… »
    L’homme qui était un ami de Daniel alla s’isoler dans un coin, il pleura la perte de son ami et en sa mémoire, réécouta les dernières paroles de celui-ci sur son répondeur :
    « Si au moment de t’endormir tu entends quelque chose respirer, n’ouvres pas les yeux, sinon tu dormiras à jamais. »

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  • La vieille dame solitaire

    Bien des histoires racontaient la sienne, bien des légendes ternissaient son portrait. Lorsqu’on demandait aux habitants du village de Winboraw de nous parler de la vieille dame vivant au Manoir Wenbinson, du nom de famille de la résidente, on avait le droit à plusieurs versions. Certains prétendaient qu’elle était morte depuis longtemps mais que son corps continuait de bouger par lui-même, d’autres la jugeaient folle, disant que la solitude l’avait malmené et que le temps l’avait fait sombrer dans un état déplorable, d’autres encore déclaraient simplement que c’était une sorcière et qu’il valait mieux ne pas l’approcher. Ce qui me surprenaient, ces qu’aucun habitant, bien que profanant des rumeurs, ne l’avaient vu, beaucoup n’osant pas s’approcher de sa demeure vue ce que l’on entendait sur la propriétaire. De plus aucun d’entre eux ne savait concrètement d’où venaient ces histoires qui passaient de bouche à oreille depuis plusieurs années, comme ci l’origine et la nature de ces dires étaient nés d’eux-mêmes. Bien qu’on m’ait plus d’une fois averti de ne pas aller à sa rencontre, les autres personnes à l’avoir fait ayant disparu sans prévenir, je décidai malgré tout d’aller à la rencontre de Miss Wenbinson. Après tout, lorsqu’on entend de telles histoires à propos d’une personne qui vit pourtant à plus d’une cinquantaine de kilomètres de chez soi, il y a de quoi s’interroger et s’intéresser à cela.
    Par un bel après-midi ensoleillé où la température était douce et agréable, je me rendis jusqu’au Manoir Wenbinson, bien entendu personne n’avait osé m’accompagner. Je donnai trois coups à l’aide du heurtoir de porte en bronze, celui-ci représenté la tête d’un aigle, j’attendis quelques instants sur le perron en bois. La vieille femme vint m’ouvrir au bout de quelques minutes et je pus voir son visage, je me souvins alors que personne ne me l’avait décrite physiquement. Naturellement lorsqu’on entend de telle histoire sur une personne, on l’imagine généralement assez laide, grimaçante, des séquelles de l’âge clairement visible, comme une femme voutée ou marchant avec une canne. Ainsi quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsque ce fut une vieille dame au visage sympathique et bien conservé bien que les années passées avaient laissé leur marque, elle avait plus des airs de gouvernante que de sorcière. Je décidai de me méfier malgré tout, même le plus mignon des chats peut vous griffer si l’envie lui prend, pas que je jugeais cette vieille dame dangereuse mais la prudence est toujours bonne à avoir. Je la saluai ainsi :
    « Bonjour Miss Wenbinson, je me présente John Penningham, j’aimerais discuter avec vous quelques instants si vous le permettez.
    « Entrez donc, jeune homme »
    Elle m’avait répondu avec le sourire et je la suivis dans le grand couloir au plafond haut, je reconnaissais bien là le style des très vieilles maisons bourgeoises. Le plafond était rempli de toiles d’araignée, je comprenais bien qu’à son âge la propriétaire n’avait plus la force de monter si haut pour faire du ménage. Elle m’invita d’ailleurs à aller m’asseoir dans un des fauteuils du salon et me proposa un thé, expliquant qu’elle venait de s’en préparer un peu, j’acceptai par politesse. Tandis qu’elle partit chercher le thé, je me demandai comment une dame visiblement gentille et sympathique pourrait être l’origine d’autant de mauvaises rumeurs et surtout comment j’allais aborder le sujet. Elle revint avec un plateau qu’elle posa sur la petite table du salon, je me proposai de servir le thé, décidant de ménager la vieille dame avant de parler des raisons qui m’avaient fait venir ici. Une fois servi, elle but une gorgée, elle me demanda avec un sourire :
    « Alors qu’elle est la raison de votre visite Monsieur Penningham ? »
    En analysant son regard et au ton qu’elle avait prononcé la question, j’avais la sensation qu’elle connaissait déjà la réponse, ainsi je décidai de jouer la carte de l’honnêteté :
    « Je suis venue car, vous devez le savoir sans doute, beaucoup de rumeurs existent sur votre personne et j’aimerai découvrir pourquoi elle existe. »
    Elle ne me répondit pas, se contentant de sourire avant de boire une nouvelle gorgée de thé. Je n’avais pas encore touché à ma tasse et j’avoue que ce silence qui se laisser entendre, tandis que j’attendais qu’elle me réponde, m’inquiéta légèrement. Elle posa sa tasse qu’elle avait rapidement vidée, et me répondit enfin :
    « Oui je suis consciente de ces nombreuses rumeurs à mon sujet, dites-moi, qu’elle est celle que vous croyez le plus ? »
    J’étais quelque peu inquiet, bien que cette question fût d’apparence anodine, elle résonnait quelque peu comme une invitation à rentrer dans un jeu sordide. Je finis par déclarer tout en balbutiant un peu :
    « Je…Je n’en crois aucune Miss, n’allez pas penser que j’ai accordé une quelconque valeur à ses jugements hâtifs. »
    Elle sourit, cette voici d’un air moqueur en rétorquant :
    « Eh pourtant vous semblez bien effrayé d’être en ma présence, personnellement j’apprécie beaucoup celle déclarante que je suis une sorcière. Ça me permettrait de faire le ménage d’un coup de baguette. »
    Avait-elle dit cela après avoir remarqué que j’avais observé les toiles d’araignées au plafond, je n’aurai jamais la réponse à cette question. En revanche, elle m’en posa une qui semblait n’avoir aucun rapport avec notre discussion :
    « Quelle est la plus grande tristesse qu’une vieille dame puisse avoir d’après-vous ? »
    Je n’eus pas besoin de réfléchir longtemps avant de répondre :
    « J’imagine que c’est la solitude… »
    Elle se dirigea vers la fenêtre quelque peu crasseuse qui laissait malgré tout passer la lumière du soleil, elle répondit pensivement :
    « La solitude, c’est exact. Quelques enfants ont trouvés amusant de lancer des rumeurs sur cette vieille dame solitaire qui vit dans le grand manoir, n’allez pas croire que je leur en veux, à leur âge ont a pas forcément conscience des répercussions que cela peut avoir. Pourtant ces premières rumeurs ont quelque peu créé une frayeur parmi les habitants, surtout à partir du moment où un petit garçon eut disparu en pleine nuit, non que cela ait un quelconque rapport avec moi mais disons que cela a donné du poids aux rumeurs. »
    Je préférai ne pas la couper dans ses explications, elle continua pensivement :
    « C’est lorsque pendant une nuit trois jeunes enfants son rentrés chez moi que j’ai eu une idée, si ces rumeurs avaient provoqué une crainte à l’idée de venir me voir, elles avaient aussi provoqué une certaines fascination. Par exemple c’est grâce à elles que cette après-midi je bois le thé avec un charmant jeune homme venue me rendre visite alors qu’il ne me connaît même pas. »
    Elle se tourna vers moi avec le sourire, bien que j’aie compris d’où venaient les rumeurs à présent je préférai avoir sa confirmation :
    « Donc c’est vous qui avez créé ces rumeurs. »
    Elle hocha la tête afin d’approuver mes dires. Ainsi l’origine des rumeurs en était la source même. Je partis de chez la vieille dame qui me fit promettre de garder le secret et m’encouragea même à propager les rumeurs à mon tour. Ainsi je pris un autre chemin pour partir afin de ne pas me faire repéré par les villageois de Winboraw et rentrai chez moi en ayant appris une bonne leçon. Si l’apparence d’un ange peut cacher un monstre, la vision d’un monstre peut se révéler être un ange.

    Une note accompagne cette ultime page du journal de John Penningham, il semblerait que celle-ci fut écrite trois jours après sa visite au village de Winboraw. Il n’y a plus de trace écrite de John après celle-ci, c’est sa dernière trace dans l’histoire.

    Je m’étais trompé sur le compte de la vieille Wenbinson, elle m’a bien eu. Je ne suis pas sûr d’être encore en sécurité, elle m’a menti pour taire ma prudence. Méfiez-vous d’elle, elle cache un horrible secret, n’allez jamais la voir, vous vous mettriez en danger. J’espère que quelqu’un lira ce message et le fera partager vu que je risque de ne plus avoir d’occasion de le faire, je le sais, si vous lisez ce message, dites à tout le monde de ne jamais s’approcher de la vieille dame solitaire de Winboraw.


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  • La vieille boite à chaussures

    Patrick cherchait désespérément un endroit où cacher la jolie somme qu’il venait de gagner aux jeux de hasard durant l’après-midi. Il était monté au grenier, sachant que personne n’avait l’habitude de venir ici, parmi tous les vieux objets qui trainaient dans l’obscurité des lieux, il repéra rapidement une boite à chaussure. Il l’ouvrit afin de déposer la liasse de billets qu’il avait, un vieux morceau de corde était enroulé dedans. Lui qui cherchait justement de la corde il y a quelques jours, afin de pouvoir attacher l’ancien réfrigérateur dans sa remorqua afin de l’emmener à la décharge. Il le prit avec lui, déposa la boite sur un vieux bureau poussiéreux et redescendit afin de rejoindre sa famille pour le repas.

    Bruce rentra un matin dans la maison familiale et immédiatement, il montra à sa famille la magnifique bague qu’il venait d’acheter et qu’il comptait offrir à sa bien-aimée afin de la demander en mariage. Il avait jugé que vu que désormais ils allaient vivre ensemble, cela serait le moment opportun pour solidifier leur union. Si Patrick, son père, vu enjoué à cette idée, sa mère quant à elle partit de la pièce en pleurant. Bruce ne comprenait pas sa réaction démesurée mais son père lui dit de ne pas y prêter attention. Patrick emmène son fils au grenier lui disant qu’il a un cadeau pour lui, tandis que Bruce explique à son père que sa copine aura la surprise au soir même lorsqu’elle reviendrait de son séjour professionnel .Ce dernier ouvre la vieille boite à chaussure mais constate surpris que l’argent qu’il a déposé hier soir a disparu. Bruce remarque que seul un mégot de cigarette traîne dans la boite, pensant connaître la coupable du vol, il déclare malgré tout à son père que c’est lui qui a pris l’argent pour pouvoir acheter la bague prétextant qu’il ne pensait pas que ces billets appartenait à quelqu’un. Bruce s’en va de la maison, bien décidé à retrouver sa jeune sœur.

    Durant la nuit, Priscilla grimpa silencieusement jusqu’au grenier afin d’être sûre de ne pas être dérangé. Elle alluma la cigarette qu’elle avait prise avec elle, et la porta rapidement à sa bouche. Cela la calma immédiatement, ça faisait déjà trois heures qu’elle avait envie dessus mais sa famille refusée qu’elle fume, du coup elle était obligée de se cacher. Elle avait consciente d’être accro mais cela lui procurait un intense sentiment de bien-être, et elle avait besoin en ce moment avec les nombreuses disputes entre ses parents. Du moins surtout sa mère qui était invivable depuis quelque temps, quand ce n’était pas son père qu’elle grondait, c’était elle qui en prenait plein la tête. La moindre erreur, le moindre écart et cela devenait un long discours de reproche où sa mère ne cessait de rabâcher que de son temps, les enfants étaient bien plus respectables. Mais Priscilla se dit qu’elle n’était pas la pire, le souffre-douleur préféré de sa mère était sa belle-fille. Stacy, la copine de son frère semblait tout tenter pour gagner la sympathie de sa belle-mère Patricia mais cela ne faisait rien. Pourtant Stacy était une fille bien, Priscilla apprécier grandement sa belle-sœur qui était artiste tout comme elle. La jeune fille se demandait comment cette dernière pouvait rester de marbre face aux attaques qu’elle devait subir de sa belle-mère. Alors qu’elle réfléchissait à tout cela en terminant sa clope, assise sur un vieux bureau, la jeune fille fit tomber une vieille boite à chaussure. Espérant que cela n’avait pas réveillé ses parents, elle ramassa la boite et eut la surprise de trouver une belle somme d’argent qui avait été caché. Sachant à quel point sa mère était radine, elle était sûre que c’était cette dernière qui avait dû cacher cet argent. Elle le prit, bien décidé à en profiter pour s’amuser, et afin de bien faire passer le message, elle posa son mégot dans la boite avant de la remettre à sa place. Elle sortit de la maison en douce tout en riant de la surprise qu’aurait sa mère le lendemain.

    Patricia vit son fils partir à toute allure, ce pourrait-il qu’il venait d’apprendre la nouvelle ? Elle alla rejoindre son mari, celui-ci se préparer à sortir, lorsqu’elle l’interrogea sur sa destination, il répondit qu’il allait ramener le vieux réfrigérateur à la décharge étant donnée qu’il avait désormais une corde à sa disposition. Une corde…non ça ne se pouvait pas, la femme se dépêcha de monter au grenier afin d’aller vérifier par sécurité. Une fois arrivé, elle remarqua que la boite avait non seulement bougée mais qu’en plus elle était vide. La corde ! Vite il fallait qu’elle rattrape son mari avant qu’il parte mais cela fut trop tard, elle entendit clairement le bruit du moteur s’éloignait. Mais pourquoi, diable, pourquoi avait-il été fouillé dans le grenier et pourquoi cet idiot s’était amusé à regarder dans une vieille boîte à chaussures. Elle avait jugé que cette boite aurait été un parfait endroit pour cacher cette corde, personne ne se serait amusé à regarder dans une vieille boîte poussiéreuse. Il n’y avait qu’une explication pour que son mari ait trouvé cette corde, il l’avait vu la cacher. Mais elle ne lui en voulait pas, cela n’était pas de sa faute, c’était la faute de cette garce. Elle s’était incrusté dans leur vie de famille, empoissonnant un à un les différents membres telle une sangsue. Son pauvre fils n’avait pas su voir l’horrible femme qu’elle était mais elle avait su comprendre la vérité qui se cachait derrière son visage angélique. Elle avait réussi à changer son fils et voilà qu’elle encourager sa fille à peinturlurer des toiles à tout va, déclarant que c’est de l’art alors qu’il n’y avait rien de sain dans ces mélanges absurdes de couleur. Elle avait bien fait d’agir, désormais cette gourgandine ne serait plus un problème pour sa famille. Elle l’avait retrouvé dans la région voisine durant son fameux séjour d’art dont elle se vantait tant. La jeune demoiselle avait été surprise de voir sa belle-mère mais elle n’avait pas eu le temps de crier que la vieille femme lui avait enroulé la corde autour du cou. Elle avait serré jusqu’à ce que ce démon donne son dernier souffle, puis en rentrant elle avait été caché la corde dans le grenier. C’est sûrement pour cela qu’il était parti si vite, son fils avait dû apprendre la mauvaise nouvelle et elle savait qu’il n’aurait aucun mal à soupçonner et accuser sa mère, le démon avait sûrement laissé ces traces en lui. Mais personne ne l’aurait vivante, elle se le refuser.

    Quelques jours plus tard, Bruce était devant la vieille maison familiale qui était occupée d’être vidé de tous ces biens. Il avait encore du mal à croire à ce que la police lui avait dit, sa copine étranglée, sa mère noyée et sa sœur écrasée, le coupable des trois morts était son père. Il avait hurlé qu’il était innocent pour les deux premiers et que le dernier était un accident regrettable mais la police avait su prouver qu’il possédait la corde qui avait tué Stacy. Après une telle preuve pour un premier meurtre, difficile à croire en son innocence pour les suivants. Il avait été envoyé en prison pour le restant de sa vie, Bruce avait encore du mal à comprendre comme tout cela avait pu arriver si vite sans qu’il ne s’en rende compte. Tandis que les déménageurs engagés par un huissier sortaient le vieux bureau sur lequel reposait la vieille boite à chaussure, Bruce insista pour la reprendre. À l’intérieur il y avait encore le vieux mégot qui trainait dans un coin, la dernière trace de vie de sa sœur. Il ajouta à l’intérieur la bague qu’il comptait offrir à sa bien-aimée avant le drame qui avait frappé cette dernière. Il n’avait pas prêté attention aux chaussures dessinées sur la boite, c’était les talons que portait sa mère de son vivant. Il partit, emporta avec lui cette vieille boîte à chaussures, qui était devenue la plus importante des boites à chaussures du monde à ses yeux.

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