• Les deux boutons


    Henry se réveilla doucement, il se rendit rapidement compte qu’il était assis sur une chaise, les mains et les pieds attachés. Il ignorait comment il avait atterri ici, la dernière chose dont il se souvenait c’est de s’être allé coucher. En observant autour de lui il remarqua rapidement qu’il était dans une pièce close, éclairée par des néons au plafond, les murs, le sol et le plafond était tout peint en noir. Devant lui se tenait une table également peinte en noir, sur lequel se tenaient deux boîtes en carton. Un homme se dressait également devant Henry, c’était un homme assez jeune, à peine au-dessus de la vingtaine, une coiffure et une barbe soignée, des yeux d’un vert très clair. Le jeune homme était habillé de façon classe, une chemise parfaitement blanche sans aucun pli ainsi qu’un jean noir tout aussi impeccable. Le jeune homme gardait ses mains derrière son dos et observait Henry en souriant, il finit par indiquer d’une voix calme et rassurante :
    « Attendez, je vais vous libérer. »

    Le jeune homme passa derrière Henry et commença à détacher les cordes qui le retenaient. Henry n’avait aucune idée de ce qui se passait ni pourquoi il était là. Ce n’était qu’un simple facteur, il n’avait rien fait de particulier qui pourrait expliquer qu’il se fasse enlever. Henry demanda en essayant de garder son calme :
    « Pourquoi me libérer si c’est vous qui m’avez enlevé ? »
    Le jeune homme répondit ravi :
    « Ce sera plus pratique, je vous expliquerais par la suite, ne vous inquiétez pas. »
    Une fois Henry totalement libre de son geste, le jeune homme retourna de l’autre coté de la table face à son otage. Henry se leva, le jeune homme souleva alors les deux cartons qui se trouvaient sur la table, dévoilant ainsi un bouton noir et un autre rouge. Puis le jeune homme expliqua toujours d’un ton très calme :
    « Je vous laisse le choix, appuyez sur le bouton noir et alors vous serez tué avant même de pouvoir sortir de cette pièce, appuyez sur le bouton rouge et ce seront cinq personnes au hasard dans le monde qui seront tués mais vous, vous pourrez sortir d’ici vivant et retournez à votre vie. »
    Henry ne comprenait pas, il se demandait si l’homme disait vrai mais il semblait sérieux. Il attendait là debout, les mains derrière le dos, qu’Henry appuie sur l’un des boutons. Henry lui demanda inquiet :
    « Pourquoi faites-vous ça ? »
    Le jeune homme répondit simplement, comme si sa réponse importait peu :
    « Pour m’occuper…. »
    Henry fut choqué de cette réponse, il demanda de nouveau :
    « Mais…quand vous dites que vous allez soit me tuer soit de tuer cinq personnes dans le monde, vous n’êtes pas sérieux ? »
    Le jeune homme poussa un soupir, avant d’annoncer, toujours de sa voix calme :
    « Henry Delafrin, fils unique de George et Delphine Delafrin, est née le dix novembre mille-neuf cent soixante dix-huit, exerce le métier de facteur depuis douze ans. Divorcé depuis cinq ans de son ex-femme Catherine Ledreine, n’a aucun enfant connu. Vous vivez au dix-sept rue de la Veilleuse dans le village de Marq-en-Buis, bref tout ça pour vous dire, mon cher Henry que si…je suis très sérieux. »

    Henry s’inquiéta, il ignorait comment le jeune homme savait autant de chose sur sa vie, ce qui est sûr c’est qu’il ne plaisantait effectivement pas.
    Henry inspecta la pièce autour de lui, il n’y avait aucune porte, aucune fenêtre, aucune trappe, c’était juste des murs et des néons. Henry questionna, bien qu’il n’était pas sûr d’obtenir une réponse :
    « Comment avons-nous fait pour entrer ici ? »
    Le jeune homme afficha un sourire et garda son ton très calme lorsqu’il affirma :
    « Vous me plaisez bien, à réfléchir à différentes solutions. Puisque vous voulez savoir comment on sors d’ici, le mur derrière moi n’est pas un mur fixe, il peut se placer vers la gauche et libérer ainsi le passage mais le seul moyen que ce mur bouge c’est d’appuyer sur l’un des deux boutons
    - Cela voudrais dire que vous êtes coincé ici avec moi tant que je n’appuie pas sur l’un de ces boutons.
    -C’est le cas, effectivement. »
    Henry compris alors que le jeune homme n’avait rien à perdre, mourir ici ne lui faisait pas peur. Henry avait beau réfléchir il ne voyait qu’une seule solution s’il voulait rester en vie. À contrecœur, il finit par appuyer sur le bouton rouge. Le jeune commenta son geste :
    « Oh…voilà qui est surprenant, moi qui pensais que vous alliez appuyer sur l’autre. Enfin, c’est votre choix et je le respecte.
    - Libérez-moi au plus vite et je ne veux plus avoir à faire à vous.
    -Ce ne sera plus le cas. Ne vous inquiétez pas. »
    Le mur bougea effectivement mais Henry n’eut pas le temps de voir ce qu’il s’y trouvait derrière qu’il tomba endormir.
    Il se réveilla le lendemain dans son lit, au début il croyait avoir rêvé jusqu’à ce qu’il vit un mot qui indiquait :
    « Encore surpris de votre choix mais une promesse est une promesse. »
    Henry n’arrivait pas encore à croire au choix qu’il avait fait mais il se devait de vivre avec cette idée.

    Pourtant quelques mois plus tard, Henry se suicida, il n’en pouvait plus de se sentir responsable à chaque fois qu’il savait une personne morte. Le jeune homme l’appris et pensa :
    « Ils finissent souvent comme ça »
    Il observa la personne face à elle qui réfléchissait et lui demanda :
    « Bouton noir ou bouton rouge ? Faites votre choix. »

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  • La présence


    « N’avez-vous jamais eu cette sensation d’avoir vu bougé quelqu’un ou quelque chose du coin de l’œil et lorsque vous regardez directement il n’y a rien bien que vous êtes sûr d’avoir vu quelque chose bouger ?
    -Bien sûr que si ça m’est arrivé, ça arrive à tout le monde mais cela est dû à notre imagination ! Vous n’allez pas me faire croire que vous êtes sérieux dans ce que vous dites ? »


    Victor en avait marre, cela faisait plus de vingt minutes qu’il interrogeait l’homme qui était assis face à lui. Ce dernier était soupçonné de meurtre, il avait été retrouvé dans une maison à coté du cadavre d’une femme et avec les mains pleines de sang. Tout semblait dire qu’il était le meurtrier mais l’homme insistait sur le fait que c’était une présence qui était responsable de la mort de la femme. Victor lui posa encore une fois la question :
    « Que faisiez-vous sur les lieux du crime et qu’avez-vous fait ? »
    L’homme qui semblait ne pas avoir écouté, continua son monologue sans répondre à la question :
    « N’avez-vous jamais entendu de bruit autour de vous, alors que vous êtes seul chez vous, un bruit assez fort pour être provoqué par quelqu’un ou quelque chose…c’est elle qui fait ça, la présence, c’est elle.
    -J’en ai marre, vous vous rester là, moi je me faire un café j’en ai bien besoin ! »


    Victor se leva et sortit de la salle d’interrogatoire et se dirigea vers la machine à café qui se trouvait à l’accueil du commissariat. En passant par les couloirs, il entendit la pluie qui claquait contre les vitres tandis que les éclairs illuminaient l’endroit régulièrement, ce mauvais semblait ne pas vouloir s’arrêter.
    À la machine à café se trouvait son collègue Damien qui lui demanda :
    « Ouhla t’as l’air fatigué toi, ça va pas ?
    -J’interroge un illuminé soupçonné de meurtre, pour moi c’est clair que c’est lui qui a fait le coup mais il ne répond même pas à mes questions, d’après lui le meurtre a été fait sur une présence…
    -Ahah, t’es tombé sur un bon cas ouais, ça me rappelle un jour où j’ai dû arrêter un mec complètement bourré qu’avait eu un accident de voiture, d’après lui une poule géante avait traversé la route, le pire c’est qu’il avait réellement écrasé une poule ! »
    Tandis que Victor et Damien plaisantez sur cette anecdote, la pièce fut d’un coup plongée dans le noir, Damien râla :
    « Ah ! Fallait que ça saute…
    -Je vais retourner près de mon fou alors, je n’ai pas envie qu’il en profite pour se sauver ! »


    Victor reprit le couloir obscur qui subissait des flashes de la part des éclairs, il n’était pas peureux habituellement mais cette nuit il se sentait comme dans un film d’horreur. Tandis qu’il passait devant l’une des fenêtres, un éclair illumina l’endroit pendant quelques secondes. Quelqu’un se trouvait debout devant la fenêtre à l’extérieur, du moins c’est ce qu’il avait cru voir, forcé de constater à l’éclair suivant qu’il s’agissait juste d’un buisson. La fatigue lui jouait des tours, il était temps qu’il en finisse avec cette histoire et rentre chez lui. Par chance, le groupe électrogène de secours s’était mis en route, gardant la salle d’interrogatoire illuminé même si ce n’était que légèrement. Victor y rentra et s’assit, il n’avait pas fait attention mais avec le peu de lumière présente il ne voyait même plus le visage de l’homme qui baissait la tête. Victor affirma :
    « Je vous donne une dernière chance, après je vous mets en garde à vue et je m’embête plus avec vous. Tout ce que je veux c’est en finir avec ces conneries. Que faisiez-vous sur les lieux du crime ? »
    L’homme ne répondit pas, gardant la tête baisser cachant son visage dans l’obscurité, il ne bougeait pas au point qu’il semblait mort. Victor quelque peu inquiet de l’état de l’homme approcha sa main de ce dernier pour voir son visage mais avant qu’il ne le toucha, l’homme parla faisant sursauter le gendarme :
    « J’aimerais vous poser une dernière question… »
    L’homme avait dit cela d’une étrange façon, comme si cela était sa dernière volonté, Victor n’était pas rassuré mais néanmoins répondit avec assurance :
    « Si ça peut me faire partir d’ici…ma foi, allez-y ! »
    L’homme releva la tête, Victor remarqua que ces yeux semblaient ternes, sûrement un effet d’optique dû à l’obscurité. L’homme demanda alors :
    « N’avez-vous jamais pensé que cette présence, c’était moi ? »
    La dernière image que Victor eût vue était l’homme lui bondissant dessus puis l’obscurité totale prise place. On retrouva le corps de Victor quelques minutes plus tard, en observant la vidéosurveillance, on le voyait rentrer dans la salle d’interrogatoire durant la coupure de courant et parler seul comme s’il y avait quelqu’un avant de faire une crise cardiaque. L’homme qu’il avait interrogé plus tôt avait été transféré en garde à vue durant la coupure de courant. Jamais personne ne sût si l’homme était responsable de la mort du gendarme ou si cela était dû à autre chose.

    Vous qui lisez ce récit, lorsque vous pensez voir quelque chose bouger, lorsque vous entendez un bruit alors qu’il n’y a personne, méfiez-vous, méfiez-vous de la présence, méfiez-vous de la mort.

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  • Le voleur de pommes

     

    Le policier fit entrer l’homme dans la pièce tout en l’observant, il était fort barbu avec de longs cheveux, il avait l’air très fatigué et surtout il était très sale. C’était presque écrit sur son front que l’homme était un sans-abri, le policier ayant conscience de cela décida de commencer son interrogatoire en douceur :
    « Vous êtes monsieur ? »
    Le sans-abri répondit fièrement :
    « Monsieur Mardinier 
    -Très bien, vous êtes accusé de vol, reconnaissez-vous avoir effectivement volé une pomme à un marchand monsieur Mardinier ? »
    Le sans-abri répondit calmement :
    « Si cela ne vous embêtes pas, j’aimerais raconté comment cela c’est réellement passé, monsieur l’agent.
    -Mais allez-y, nous sommes là pour ça. 
    -Bien, déjà je pense que ça se devine facilement mais je suis un sans-abri et il se trouve que ce matin j’étais affamé. J’ai passé la nuit à dormir auprès de l’église comme je le fais souvent donc forcément je suis tombé sur le marché au réveil. Il n’y avait rien qui pouvait réellement constituer un petit déjeuner en dehors d’un fruit, je me suis donc naturellement approché du marchand qui en vendait. Parmi tous les fruits, les pommes étaient ce qui me tentait le plus, je sortis le peu que j’avais sur moi, à savoir cinq centimes et j’ai demandé au marchand si je pouvais lui acheter une pomme. 
    -Vous avez voulu lui acheter une pomme ?
    -Oui, je sais que ce n’est pas beaucoup d’argent mais je me suis dit qu’il pourrait faire un geste de cœur, il m’a dit qu’il ne vendait pas à l’unité, surtout pour ce prix-là et m’as ordonné de partir car j’effrayais les clients. Ce qui n’est pas du tout vrai, une vieille dame observait les pêches non loin de moi, je n’avais aucunement l’air de l’effrayer. J’insistai plus poliment mais le marchand n’a rien voulu savoir, il a même voulu me frapper pour me faire partir.
    -Je vois, si vous voulez bien m’excuser un instant monsieur Mardinier. »


    Le policier sortit de la pièce, il savait que son collègue interrogeait dans la pièce d’à coté. Il se demandait si l’histoire du sans-abri était vraie, ainsi il frappa à la porte et son collègue le laissa entrer. Le policier observa le marchand, un homme imposant, avec une moustache touffue et des cheveux parfaitement coiffés. Il lui posa la question :
    « Est-il vrai que l’homme qui vous a volez à chercher à payer avant ?
    -Payer ?! C’est un bien grand mot, il a voulu me volé de façon plus correcte si vous voulez mon avis. Je ne pouvais pas acceptez cela !
    -Donc il a cherché à vous payer, c’est tout ce que je voulais entendre merci. »
    Le policier sortit de la pièce mais son collègue le rattrapa :
    « Attends c’est quoi cette histoire, le clochard à réellement chercher à payer ?
    -Oui, il avait que cinq centimes sur lui et a demandé au marchand s’il pouvait faire un geste. Il faut que j’essaye de retrouver quelqu’un. Espérons qu’elle y soit encore. »
    Le policier fila au marché, l’arrestation avait eu lieu à peine vingt minutes plus tôt, avec un peu de chance, la vieille dame qui avait vu la scène y serait encore. Lorsqu’il arriva au marché, il se rendit compte qu’il n’avait pas pris le temps de demander à quoi ressembler cette vieille dame. Par chance, il n’eut pas à chercher, celle-ci l’avait sans doute vu arrivé et s’était approché pour demander :
    « Cette histoire s’est arrangée j’espère ?
    -Ah je crois c’est vous que je cherche, avez-vous assisté à ce qui s’est passé entre le sans-abri et le marchand ?
    -Oui oui j’ai tout vu, pour moi c’est le marchand qui devrait aller en prison, il n’a rien voulu savoir !
    -Comment ça ?
    -Le pauvre homme, il a voulu lui acheter une pomme avec le peu qu’il avait, il a même déclaré qu’il était prêt à recevoir la moins présentable si cela arrangeait le marchand. Ce dernier l’a insulté et lui a ordonné de partir, disant qu’il ne vendait ni à l’unité, ni à perte. J’ai demandé au sans-abri s’il voulait que je paye pour lui un kilo au marchand mais il a gentiment refusé, disant qu’il se débrouillerait. Lorsque je l’ai vu volé une pomme, j’ai compris ce qu’il avait eu en tête, j’avoue que j’étais assez contente qu’il agisse ainsi, ce marchand le méritait. 
    -Madame, accepteriez-vous de me suivre et de témoigner ?
    -Pas de soucis jeune homme. »


    Les paroles de la dame furent notées et enregistrées au poste, le policier et son collègue s’étaient mis d’accord sur la manière d’agir. Le sans-abri et le marchand attendaient tous deux assis face à un bureau. Le marchand proféré des menaces et des injures au sans-abri qui rester serein. Le policier annonça alors :
    « Monsieur Mardinier, vous pouvez partir, aucune charge ne sera retenue contre vous.
    -Merci messieurs. »
    Le sans-abri s’était levé, le marchand lui hurlé :
    « Quoi ! C’est un scandale, cet homme malhonnête me vole et vous ne faites rien ! »
    Le sans-abri s’était retourné et s’approcha du marchand, lui déclarant :
    « Vous avez refusé mon honnêteté, j’ai pris le seul choix qui me rester alors ne me traiter pas d’homme malhonnête, monsieur ! »
    Il s’en alla sur ces mots, le marchand râla alors sur les policiers :
    « Ah bah elle est belle la police, de belle bande d’incapables oui !
    -Monsieur je vous conseille de vous calmer.
    -Me calmer ?! Quand deux abrutis de première ne savent pas arrêter un voleur, bandes d’imbéciles. 
    -Outrage à agent, monsieur veuillez nous suivre. »
    Le policier laissa son collègue emmené le marchand tandis que lui déchira la plainte contre le vol. Le lendemain, monsieur Mardinier se réveilla près de l’église, comme à son habitude. Il vit poser devant lui, quelque chose, enveloppé dans un petit mouchoir, il s’agissait d’une pomme. Il chercha le responsable de cet acte de bonté et lorsqu’il vit au loin un policier qui marchait en sifflotant, il ne chercha plus.

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  • Quand tout déraille


      J’étais posté parmi quelques rochers au sommet de la colline qui faisait face à ma cible, une sorte de gare désinfectée proche du désert. C’était le début de l’après-midi,  le soleil illuminé la zone, idéal pour avoir une bonne vue de là où j’étais. Avec mes jumelles, j’observais l’endroit contrôler par mes ennemis et repérais où se trouvait leur réserve de munitions, médicaments et… Merde. Je venais de repérer un sniper sur le toit du vieil entrepôt, heureusement cet abruti ne regardait pas dans ma position. Je sortis mon fusil, me remis en place, visait à travers la lunette et tira…sans faire de bruit. L’homme tomba en arrière, personne n’avait remarqué quoi que ce soit, je ne regrettais pas d’avoir acheté ce sniper silencieux, il m’avait sauvé la mise plus d’une fois. Mais il n’était pas le seul, la jeune femme du nom de Flora Guillen m’avait souvent sorti de mauvais pas également. Je l’avais rencontré en la libérant d’un camp de soldat qui la retenait prisonnière. Elle ne m’a jamais dit pourquoi d’ailleurs, et je ne lui ai jamais demandé, faudra que je pense à le faire.

    Pour le moment, il fallait que je me concentre, pas de temps pour les pensées, je comptais le nombre de soldats ennemis présents. De ce que je pus voir, j’en comptais six, je visais le plus proche, tira et rechargea. Un second non loin avait vu son collègue mourir et après une pression de gâchette, ce fut la dernière chose qu’il vit. Il avait malgré ça eut le temps de hurler et cela avait donné l’alerte, désormais les soldats me cherchaient, conscient qu’un tireur n’était pas loin. Alors que j’allais abattre un troisième homme, ma vision se troubla, un immense mal de crâne se fit sentir et j’en lâchais presque mon arme, ce n’était pas le moment. Je pris rapidement un comprimé, je n’avais pas de temps à perde, saleté de malaria, j’avais à peine retrouvé un état stable que des tirs arrivèrent dans ma direction. Au diable le sniper, je saisis ma mitraillette et commençais à tirer sur les soldats qui avaient eu le temps de se rapprocher de moi. Heureusement la plupart d’entre eux étaient inexpérimentés et je réussis à m’en sortir sans trop de dégâts, je me piquais avec une seringue et la douleur s’en alla aussitôt.

    J’avançais vers la gare, je devais y faire sauter une citerne de gaz mais alors que je pensais avoir nettoyé la zone, un dernier soldat surgi de nulle part. Il me plomba avec son fusil, presque à terre, je réussis à l’anéantir d’une balle en pleine tête. On m’avait appris à me sortir de ce genre de situation, je retirais la balle logée dans mon mollet à l’aide d’une pince avant de stopper l’hémorragie. Je dus me piquer avec une seconde seringue pour endormir la douleur, il m’en restait trois sur les cinq que j’avais au départ sur moi. Bien qu’on était proche du désert, de la brousse sèche tapissait le sol, l’idéal pour un incendie. Je tirais un coup dans la bonbonne, provoquant un jet de flamme qui s’en échappa et enflamma la brousse alentour avant de m’éloigner rapidement. Une grosse détonation se fit entendre, assez pour alerter les camps soldat alentour. Comme prévu, Flora m’appela :

    « Ça a marché, j’ai réussi à faire dérailler le train d’armement, viens me retrouver, j’aurais besoin de ton aide. »

    Je raccrochais et m’empressais d’aller la rejoindre, elle m’avait envoyé ses coordonnées sur mon GPS, elle se trouvait à quelques kilomètres, je n’avais qu’à suivre les rails. Je pris l’un des véhicules présents et démarrais rapidement, Flora était un soldat qui lutté avant tout pour les civils, indépendantes des factions qui avaient commencé cette guerre nationale.

    Effectivement, le train avait déraillé, les wagons étaient couchés sur leurs cotés. Je vis Flora au loin, cerné par un grand nombre de soldats, ceux qui avaient survécu à l’accident sans doute. Je m’empressai de la rejoindre, tirant sans réfléchir sur les soldats que je croiser. Elle était tombé à terre, blessée mais encore en vie, je la protégeais et abattais les soldats un à un. Lorsque le dernier tomba, je m’approchais de Flora, examina rapidement ses blessures et la piqua avec une seringue afin qu’elle se relève. Cela ne fit pas effet, entre deux cris de douleurs, elle me supplia :

    « Encore, encore une ! »

    Elle m’avait si souvent sauvé de la mort, je ferais tout pour en faire de même et lui fit une seconde piqure, elle sembla se calmai quelques secondes mais la douleur sembla revenir, sa voix était faible, je l’entendais à peine :

    « Achève….moi »

    Non…non, je ne pouvais pas faire ça, je sacrifiais ma dernière seringue dans l’espoir de la ramener.  Elle sembla s’endormir doucement, ses yeux se fermèrent, sa respiration ralentit jusqu’à s’arrêtait et son esprit s’en alla.

     Elle venait de mourir dans mes bras, la première amie que je m’étais faites dans ce pays venait de le quitter mais pas comme je l’aurais voulu. Je la posai délicatement sur le sol, de façon à donner l’impression qu’elle dormait tranquillement, je remarquais qu’avant de mourir elle avait pris la peine de sourire, heureuse d’avoir donné sa vie pour celle des autres. Si j’étais arrivé plus vite, si j’avais eu plus de seringue peut-être que….mais non, il était trop tard et je savais ce qui me rester à faire. Je m’éloignais, le soleil commençait à se coucher et j’avais l’intention d’en faire tout autant, en mémoire à Flora, je me promis de ne plus perdre un seul de mes amis et de retrouver et tuer le Chacal au plus vite, seul responsable de cette guerre, de la destruction de ce pays, de la perte des innocents, de la mort de Flora Guillen.

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