• Chapitre IX

    Chapitre IX

     

    Après avoir gratté la légère couche de neige qui avait recouvert le sol durant la nuit, le lapin croqua dans la pomme de terre qu’il avait flairée mais son repas fut de courte durée, il fuit de peur lorsqu’à quelques mètres de lui un gros bruit se fit entendre. La porte de l’entrepôt s’ouvra lentement, Steve râla :
    « Elle a dû geler vu la difficulté qu’on a à la bouger. »
    Jordan regarda dehors et affirma en voyant le manteau blanc présent :
    « Oui il a neigé…encore une fois. »

    Le jeune homme avait vu juste, l’hiver commençait à leur causer pas mal de soucis pour aller chercher de la nourriture ou de l’eau. Que ce soit quand il fallait gratter la terre gelée pour trouver des légumes ou affronter la fraicheur de dehors pour aller jusqu’au puits et rentrer avec la gorge enrouée, le nez qui coule et le mal de crâne, le froid commençait à devenir un problème conséquent. Ce jour-là, Jordan et Steve devait aller chercher de l’eau, ils avaient déjà tenté de faire fondre la neige afin d’éviter ce voyage mais cela ne donner que peu d’eau, ils devraient ratisser l’un des champs ne serait-ce que pour faire une soupe. Steve demanda à Jordan :
    « Il nous reste encore un fond de marmite, peut-être pouvons-nous remettre ça à demain, qu’en dis-tu ?
    -Ouais…en espérant que demain il fasse plus doux. »
    Jordan savait que le froid n’était pas l’unique raison pour laquelle Steve redouté d’aller jusqu’à la vieille chaumière, son passage dans la cave l’avait marqué, il avait même avoué en avoir fait des cauchemars à plusieurs reprises. Jordan se dit qu’il aurait sûrement été dans le même état si cela lui était arrivé, il sortit de ses pensées lorsqu’il entendit sa jeune sœur criait de joie :
    « Regarder là-bas il y a un petit lapin »
    Émilie courut dans sa direction, Steve ria :
    « Ce n’est pas en courant vers lui que tu risques de l’attraper. »
    Il fut pourtant stupéfait de voir la jeune fille revenir avec le lapin dans les bras, Steve demanda stupéfait :
    « Comment t’as fait pour l’attraper ? »
    La jeune fille répondit tandis qu’elle caressait le pauvre animal effrayé :
    « Il ne courait pas très vite, je crois qu’il est blessé… »
    Jordan observa de plus près l’animal et effectivement il semblait avoir été mordu au niveau de l’une de ces pattes arrière. Mathilde qui sortait de la petite cafétéria râla en voyant l’animal attrapé :
    « Ah nan…j’aime pas le lapin ! »
    Émilie s’offusqua :
    « Quoi ! Mais on ne va pas le manger ! »
    voyant que personne répondit elle s’inquiéta :
    « On ne va pas le manger hein Jordan ? 
    -Non ne t’en fais pas, ce petit lapin a déjà failli se faire manger il mérite pas que ça recommence »
    Il chuchota à Steve :
    « Surtout que ça risquerait de nous filer des maladies… »
    Les deux filles s’amusèrent à nourrir et prendre soin du petit animal après le repas, tandis que Jordan était avec Steve à discuter autour de la table. Jordan déclara :
    « Faudrait qu’on trouve un moyen de pouvoir voyager sans que le froid nous pose un souci »
    Steve répondit en plaisantant :
    « C’est dommage qu’on a plus de bière, ça nous aurait réchauffé le sang…Tu suggères quoi ? »
    Jordan y avait réfléchi et proposa son idée :
    « Je suis presque sûr que Mathilde sera contre mais je pense que quand le temps sera clément faudrait qu’on aille jusqu’au village, voir si on peut trouver des vêtements chauds quelque part.
    -C’est clair que ça nous serait utile
    -Ouais…plus qu’à convaincre ma sœur »
    Jordan réfléchissait déjà ce qu’il allait dire à sa sœur pour qu’elle soit d’accord avec son idée mais Steve indiqua :
    « Laisse, je lui parlerai, il y a pas que toi qu’as le droit de te faire crier dessus »
    Jordan rigola et partit en direction de ces sœurs, il indiqua à Mathilde que Steve devait lui parler et celle-ci partit vers la cafétéria. Jordan s’accroupit et commença à caresser le lapin que tenait la jeune fille dans ses bras. Le petit animal semblait s’endormir paisiblement, Jordan raconta à sa sœur :
    « Ça me rappelle le petit chat qu’on avait à la maison avant que tu naisses.
    -Comment s’appelait-il ?
    -Fripon si je me souviens bien, un petit chaton au poil gris.
    -Qu’est-il devenu ?
    -La version des parents c’est qu’il est parti voyager autour du monde, la vraie version c’est qu’il est mort écrasé.
    -oh…désolé »
    En y repensant Jordan trouvait cela amusant qu’à une époque on voulait absolument cacher aux enfants ce qu’était la mort alors qu’aujourd’hui la mort faisait partie du quotidien. Émilie demanda à son frère :
    « On peut garder le lapin ?
    -Hum…je ne crois pas que ce soit à moi de décider mais à lui…pose-le à terre et vois s’il est d’accord pour rester où s’il veut partir. S’il part il faudra respecter son choix. »
     Émilie s’exécuta et posa l’animal devant ses jambes, le lapin regarda autour de lui mais ne bougea pas. Émilie le repris avant qu’il ne le décide à le faire et indiqua joyeusement :
    « Il semblerait qu’il veuille bien rester »
    Jordan souri face à cette fourberie et proposa :
    « Vu qu’il reste, je suppose qu’on doit lui donner un nom qu’en penses-tu ? »
    Emilie réfléchie longuement avant de déclarer :
    « On va l’appeler Résistant ! Vu qu’il a survécu à une attaque je pense que c’est le nom parfait pour lui.
    -Dans ce cas, bienvenue parmi nous Résistant »
    Mathilde était sorti de la cafétéria avec son cousin, elle indiqua à son frère :
    « Steve m’a parlé de votre projet…si vraiment il le faut alors allez-y. »
    Elle repartit  sans désirer en parler davantage, Jordan applaudit son cousin :
    « Je sais pas comment t’as fait pour la convaincre sans qu’elle crie mais bravo !
    -Bah…elle écoute quand elle veut mais…pourquoi on demande son accord au fait ?
    -Simple question de respect, vu qu’on est tous dans le même bateau vaut mieux qu’on soit tous d’accord. »
    Émilie s’offusqua :
    « Mais on demande jamais mon accord à moi !
    -Mais tu as raison ! Es-tu d’accord pour qu’on aille chercher des vêtements chauds au village ?
    -Non ! »
    Jordan savait qu’elle le taquinait mais il entra dans son jeu en la suppliant :
    « S’il te plaît…
    -Bon d’accord mais c’est bien parce que Résistant t’apprécie ! »
    Steve s’interrogea :
    « Résistant ?
    -Oh...je t’expliquerai... »

    Ils attendirent deux jours que le temps soit plus supportable pour sortir jusqu’au village. Mathilde avait mis de la soupe chaude dans un thermo qu’elle avait trouvé au fond d’un placard, les deux garçons purent ainsi partir au matin. Ils marchèrent tous deux à travers champs afin d’éviter les routes et allèrent jusqu’à une grande palissade en bois qui donner sur le jardin d’une maison visiblement abandonné, comme les autres maisons qui l’entouraient. Ils n’eurent pas à grimper par-dessus la palissade, celle-ci était en si mauvais état qu’il suffit à Jordan de la pousser d’une main pour qu’une partie de celle-ci chute lentement à terre. La porte-fenêtre de la maison était brisée, laissant les deux jeunes hommes entrer sans problème. À l’intérieur, tous les meubles avaient été détruits, comme ci quelqu’un avait hâtivement cherché quelque chose, et presque tout le tiroir était vide. Steve observa ironiquement :
    « Quelqu’un s’est déjà occupé de notre travail… »
    Jordan posa le sac à dos sur la table et déclara :
    « J’ai l’impression que ça fait déjà deux heures qu’on est parti, je sais bien que le village est éloigné mais quand même
    -Si ça peut te rassurer, je pense que ça fait sûrement plus de deux heures qu’on marche…
    -Et ça c’est censé me rassurer ?
    - Quoi ça ne marche pas ? »
    Voyant le sourire moqueur de son cousin, Jordan comprit qu’il se faisait taquiner, il proposa malgré tout :
    « Allons rapidement voir ce qu’il y a en haut et on mangera si t’es d’accord
    -Je suis toujours d’accord pour manger ! »
    L’étage était dans le même état que le rez-de-chaussée, si ce n’est encore plus dérangé. Jordan s’approcha de l’une des fenêtres poussiéreuses qui donnait sur la rue afin d’observer l’extérieur. Le quartier était vide en dehors d’une voiture désossée, de poubelles renversées et, Jordan détourna le regard dès qu’il avait réalisé ce que c’était, un chien qui dévorait un cadavre. S’il s’était un peu habitué à la vision des cadavres, voir un chien en dévorer un, fût au-dessus de ses forces et il ne put s’empêcher d’aller vomir dans un coin. Steve préféra en plaisanter :
    « On ne vas peut-être pas manger tout de suite alors… »

    C’est alors que le chien poussa un grand cri strident, Jordan regarda de nouveau par la fenêtre pour voir ce qui se passait. Une voiture sans toit avec une remorque à l’arrière venait d’arriver, deux hommes à l’intérieur. Apparemment, celui qui était debout avait lancé un couteau sur la tête du chien et l’autre semblait le féliciter. Steve ouvrit légèrement la fenêtre afin qu’ils entendent ce qui se disait, apparemment les deux hommes se disputer :
    « Aller ramasse-le maintenant
    -Pourquoi ce serait toujours à moi de les ramasser ?
    -Parce que je suis ton supérieur et qu’on ne veut pas de cadavre dans nos rues, alors ramasses ce con de cadavre.
    - Ramasses-le toi-même ton cadavre.
    -Le dernier qui bossait avec moi a fini au déchiquetoir car il me faisait chier, tu veux avoir le même sort ?
    - Tu ne me fais pas peur, tu ne peux pas décider si oui ou non j’irai au déchiquetoir. »
    Celui qui se déclarait être le supérieur sortit un pistolet et tira dans la tête de son collègue qui n’eut pas le temps de réagir. Il hurla joyeusement :
    « Tu vas au déchiquetoir maintenant ! »
    Il allongea les deux cadavres dans sa remorque et redémarra sa voiture pour partir. Jordan et Steve se baissèrent lorsqu’il passa devant la maison où ils se trouvaient, inquiet Steve demanda à Jordan :
    « Tu penses que c’est quoi le déchiquetoir ?
    - Je ne préfère pas le savoir… »
    Lorsqu’ils redescendirent, Jordan interrogea son cousin :
    « Je n’ai pas bien vu, c’était des Vautours ou non ?
    -Qu’ils l’étaient où non, je préfère ne pas m’approcher de ce genre de gars
    -Ouais pas faux, tu veux toujours manger ? »
    La grimace que fit Steve indiqua clairement son refus. Les deux jeunes hommes sortirent dans la rue et avancèrent prudemment jusqu’à une maison plus éloignée qui semblait en meilleur état que celles qui du quartier précédent. L’intérieur quasiment intact encouragea les deux garçons et leurs envies de recherche, ils fouillèrent immédiatement l’endroit. Ils avaient réussi à réunir deux gros pulls en laine, une veste, deux écharpes et quatre bonnets à la fin de leur fouille. Jordan proposa de fouiller une autre maison déclarant qu’un surplus de vêtement sera la bienvenue.

    Alors qu’ils fouillèrent une nouvelle demeure, un bruit que Jordan et Steve n’avaient plus entendu depuis longtemps se fit entendre, celui d’un train qui arrivait dans le village. Le village qui, jusqu’à présent semblait vide, s’anima soudainement. Les deux jeunes hommes se cachèrent rapidement lorsqu’ils virent des personnes se déplacer dans la rue. Un mouvement de foule se faisait entendre, Steve chuchota à son cousin qu’il valait mieux essayer de savoir ce qui se passe. Les garçons ouvrèrent prudemment la porte arrière qui ne donnait pas sur un jardin mais sur une petite ruelle, il ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent mais désormais Jordan entendait distinctement le bruit de cloche vers lequel se diriger la foule de personnes. Steve suivi Jordan qui avancé prudemment entre les deux grands murs qui composaient la ruelle, ce dernier remarqua une grosse porte en bois entrouverte et décida d’y passer. Cela donnait dans la cour d’une grande maison aux allures baroques qui semblaient bien plus grande que les autres maisons. Jordan et Steve se mirent d’accord sur le fait qu’il valait mieux observer ce qui se passait de loin, les fenêtres du dernier étage de cette maison donnait ainsi un parfait point d’observation. Ils rentrèrent dans la maison, à leur grande surprise celle-ci semblait en bon état et même bien aménagée. Lorsqu’à l’étage ils entendirent du bruit dans l’une des chambres et s’approchèrent de sa source, ils comprirent que quelqu’un devait vivre ici. Un bébé d’à peu près un an bougeait tranquillement dans son berceau en somnolant. Jordan s’exclama pensif :
    « Comment peut-on encore oser faire des enfants dans cette époque, pas que je n’aimerai pas en avoir mais vu la misère dans laquelle on est…
    -Je pense que certains ont l’espoir que cela s’arrête. Mais où penses-tu que sont ses parents ?
    -Sûrement au même endroit que les autres, continuons de monter. »
    Un second escalier les amena jusqu’à un grenier poussiéreux mais bien éclairé grâce à ses nombreuses fenêtres. L’une d’elles donnait une parfaite vue sur se qui ce passait au loin, tout le monde était réuni autour du train qui s’était arrêté en milieu de voie. On y décharger de grandes caisses qui semblait remplie de provisions en tout genres. Steve qui observait également la scène s’angoissa :
    « Putain merde, on ferait mieux de partir !
    -Quoi ? Mais pourquoi ?
    -T’as pas vu leur brassard ?
    -Si c’est des Vautours, je ne suis pas idiots, ce que je ne comprends pas c’est pourquoi ils offrent des provisions aux villageois, ça ne leur ressemble pas. À moins qu’ils soient devenus charitables ou que… »

    Jordan s’était arrêté de parler lorsqu’en observant plus attentivement il avait remarqué un détail, chaque homme, chaque femme et chaque enfant qui composé la foule avait un brassard de Relanceurs. Près du train se trouvait un village entier remplis de leurs ennemis, Jordan compris alors l’état d’alerte de son cousin. Les deux garçons descendirent rapidement, le bébé se mit à pleurer en entendant leurs bruits de pas. Ils repassèrent par la précédente maison puis rejoignirent la rue et la traversèrent en vitesse. Ils retournèrent rapidement dans le jardin qui donnait sur les champs et continuèrent de courir une fois celui-ci atteins, plus ils s’éloignaient du village mieux c’était. Une fois arrivé à une distance qui leur semblait raisonnable, Steve et Jordan s’assirent à terre, essoufflés, le ventre de Jordan gronda de faim et celui de Steve décida de l’imiter. Ils mangèrent ainsi la soupe qu’ils auraient dû manger bien plus tôt avant de rentrer. Lorsque les deux garçons racontèrent leur découverte aux filles pendant le diner, Mathilde scandalisa :
    « Voilà ! Je me doutais qu’allée dans ce village serait une mauvaise idée, j’espère que vous vous rendez compte de la chance que vous avait d’être encore parmi nous ce soir ! »
    Steve répondit surpris :
    « Je rêve où tu nous engueules pour s’en être sorti ?
    -Oh ne commences pas toi ! C’est toi qu’as insisté pour y aller, j’étais contre cette idée moi !
    -N’empêche que tu seras bien contente d’avoir chaud grâce à nous !
    -Je préfère avoir froid et vous savoir en sécurité plutôt que vous preniez des risques à tout vas !
    -Nous ne sommes pas idiots non plus, on a fait gaffe à ce qu’on faisait. Tu sais quoi, la prochaine fois c’est toi qui iras chercher de l’eau avec Jordan, moi je resterais en sécurité puisque c’est ce que tu veux tant ! Mais après il ne vaudra pas venir pleurer quand tu auras vu les… »
    Steve s’était arrêté à temps en jetant un coup d’œil vers son cousin envers qui il avait promis de ne pas préciser la présence des squelettes dans la vieille chaumière. Plutôt que continuer sa phrase, il préféra quittait la table pour aller se promener seul dehors. Lorsque Mathilde se tourna vers son frère, ce dernier savait d’avance qu’il s’en prendrait plein la tête. Sa sœur demanda, visiblement contrariée :
    « Qu’est-ce que vous me cacher ? »
    Jordan n’osa pas répondre, il savait qu’il ne réponde ou non cela donnerait le même effet et effectivement sa sœur s’insurgea :
    « Vous m’énervez tous les deux »
    Elle parti à son tour ,seule, en direction de la petite cafétéria. Émilie demanda alors à son frère :
    « Alors qu’est-ce qu’il y a de caché à la chaumière ? Tu peux me le dire je ne le répéterai pas promis.
    -Non Émilie, crois-moi je préfère que tu ne le saches pas.
    -Allons…ça peut pas être pire que des cadavres et tu sais que j’en ai déjà vu. »
    Jordan hésita mais finit par déclarer :
    « Il y a plein de squelettes humains dans la cave
    -Coooool ! »
    Jordan avait du mal à comprendre la réaction de sa sœur mais d’un côté il se dit qu’à son âge il aurait agi de la même façon si on lui aurait parlé de squelettes. Il se leva et alla voir Steve qui était assis sur l’une des poutres à observait les étoiles. Jordan s’approcha de lui en silence, préférant que son cousin prenne la parole en premier. C’est ce qu’il fit en suppliant :
    « Nous invente pas le même plan que t’avais fait pour l’église avec cette histoire de train sinon je crois que ta sœur n’hésitera pas à te tirer dans la jambe pour t’empêcher de bouger. »
    Jordan ria à cette idée avant de se dire qu’elle en serait effectivement capable sous la colère, il rassura son cousin :
    « Non t’en fais pas, j’ai clairement conscience que c’est impossible….a moins que.. »
    Steve l’observa inquiet, Jordan se moqua de lui :
    « Je te fais marcher va… Bon, on a été cherché des vêtements chauds ce n’est pas pour attraper froid cette nuit, rentrons. »
    Cette nuit-là Jordan fût stupéfait de savoir que malgré la présence d’une armée de Vautours non loin d’eux, ce qui l’effrayait le plus c’est que sa famille se déchire et que cela donnerait une guerre qu’il était sûr de perdre quoiqu’il arrive.

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