• Chapitre XVIII


    Alors qu’elle se remettait tout juste de ce qu’il venait de se passer, Émilie s’aperçut que Steve s’était relevé d’un coup, prêt à frapper Matthieu, tout en demandant avec colère :
    « T’as intérêt à me dire ce qui vient de se passer ! »
    L’homme fit un pas en arrière tout en tendant ses mains devant lui pour calmer les choses, il répondit sereinement :
    « On m’a chargé de vous sauver et c’est donc ce que je viens de faire.
    -Nous sauver ? Comment cela ? Qui ça ?
    -J’ignore le pourquoi à vrai dire, mais au final, je ne suis pas mécontent de l’avoir fait, ce cher lieutenant était vraiment un sale con. Quant à savoir qui me donne les ordres, je ne sais pas si je suis en droit de te le dire, donc, je ne préfère pas le faire, désolé. »
    Steve s’était arrêté, se retenant de frapper Matthieu, néanmoins ce dernier ne semblait pas plus calme pour autant. Matthieu ajouta d’un ton qui semblait sincère :
    « Écoutes, on ne vous fera rien d’accord. Je vous amène à notre campement pour vous présenter à la tête pensante de notre groupe et si par la suite vous voulez partir, on ne vous en empêchera pas. D’ailleurs si tu veux, je peux te donner mon arme si tu préfères que je sois sans. »
    L’homme tendit son fusil vers Steve, ce dernier l’observait fixement, il semblait hésitant sur ce qu’il devait faire, finalement, il retourna s’asseoir contre un arbre en déclarant avec ton quelque peu exaspéré :
    « Garde le, autant que tu restes utile. »
    Émilie observa ses amis, comme elle, ils avaient sursauté durant l’attaque et se remettaient tout juste de leurs émotions. Steve demanda alors à Matthieu :
    « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
    -On attend mes collègues, elles ne devraient plus tarder…
    -Elles ?
    -Bah oui, elles, ce sont des femmes, pourquoi ?
    -Non, rien juste pas l’habitude… »
    Pour une raison qu’elle ignorait, Émilie trouva cela géniale que pour une fois, elle ait affaire à des soldats femmes, elle avait hâte de les rencontrer. Matthieu continua à s’occuper de feu et Steve, qui observait le corps du lieutenant, il demanda de nouveau :
    « Lorsqu’il s’apercevront que le Lieutenant ne rentre pas et qu’ils découvriront son corps ici, ils vont nous rechercher.
    -Pour commencer, on est au beau milieu d’une forêt ce qui diminue les chances qu’ils retrouvent le corps. De plus si c’est le cas, ils croiront à une embuscade des Vautours ou des Survivalistes, en tout cas pas d’un petit groupe de gens, d’autant plus qu’ils ignorent notre existence.
    -On dirait que t’as pensé à tout…
    -Merci mais le mérite revient à notre chef, elle pense aux moindres détails.
    -Elle ? »
    Steve semblait ravi d’avoir réussi à piéger, ce dernier répondit un peu gêné :
    « Bien joué, j’en ai déjà trop dit, du coup plus de question pour le moment.
    -Allez sois joueur, tu me dois bien ça !
    -Désolé, ce sont les ordres. »
    Émilie se demande qui pouvait être cette mystérieuse chèfe qui voulait les sauver, mais aucune personne ne lui vint en tête, elle se dit qu’il s’agissait peut-être de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Cela faisait plusieurs minutes qu’Émilie, Camille et Benoit, faisaient leur supposition sur l’identité de la personne qui avait décidé de les sauver lorsque deux femmes arrivèrent. La première était une jeune femme non loin de la trentaine, elle avait de longs cheveux roux descendant jusqu’à ses épaules, qui s’accordaient parfaitement avec ses yeux d’un bleu éclatant. Elle était vêtue d’un long short en jean, d’une paire de basket de sport ainsi que d’un haut blanc sans manche, son arme n’était pas un fusil ordinaire mais une sorte de long fusil qui possédait une lunette sur le dessus. Émilie trouva la femme très belle, elle dégageait un sentiment de pureté et de bienveillance. L’autre femme semblait plus jeune, plus proche de la vingtaine, c’était une femme métisse aux cheveux bruns épais et bouclés qui s’arrêtait au bas de la nuque et qui s’accordait avec ses yeux marrons, elle était vêtue d’une chemise à carreaux rouges et noirs ainsi que d’un treillis et de grandes bottes noires. Son arme était là même que celle de sa collègue, Émilie trouva les deux jeunes femmes aussi belles l’une que l’autre bien qu’elle eût une préférence pour la femme rousse. Matthieu s’était relevé lors de leur arrivée pour les saluer, il indiqua ensuite à voix haute en désignant la femme rousse :
    « Je vous présente tout d’abord Céline…
    -Salut tout le monde »
    La jeune femme avait répondu de manière enjouée, Matthieu s’approchant ensuite de l’autre femme en déclarant :
    « Et elle, c’est Sandra
    -Salut »
    Sandra leva sa main pour accompagner ses dires. Chacun se présenta aux deux jeunes femmes, Steve s’était d’ailleurs levé à leur arrivée. Ce dernier qui semblait avoir réfléchi depuis de longues minutes demanda d’un coup :
    « Que va-t-il devenir de ma femme ? »
    Matthieu fut un peu surpris et ce fut Céline qui lui répondit :
    « Ne t’en fais pas, on la surveille également, pour le moment, vu que l’on va croire à ta mort, il ne devrait rien ne lui arriver.
    -Devrait ?
    -Ne t’en fais pas, on la surveille, je te dis, au moindre risque de problème, on a les moyens de la faire sortir, il y a d’ailleurs un véhicule non loin du centre, prêt à la transporter et l’emmener dans notre camp si besoin.
    -Vous avez vraiment pensé à tout… »
    Steve avait conclu cela sur un ton cynique, Sandra s’empressa de lui répondre :
    « Que veux-tu, on n’est pas des débutants. »
    Steve sembla agacé par cette réponse et Matthieu semblait inquiet de sa réaction, mais il ne fit rien de particulier, il indiqua simplement d’un ton sec :
    « Bon bah allons-y »
    Émilie espérait qu’effectivement sa sœur Mathilde était en sécurité, mais elle jugea qu’elle pouvait avoir confiance au groupe de Matthieu et se mit à les suivre en compagnie de Camille et Benoit.

    Ils continuaient de traverser la forêt bien que leur direction fût tout autre de celle qu’ils avaient prise avec le lieutenant auparavant. Céline, qui était devant au côté de Sandra, avait prévenu que le trajet risquerait d’être long. Fréquemment le groupe s’arrêta afin que les deux femmes observent les environs à l’aide de leurs lunettes de fusil pour s’assurer qu’aucun danger n’était dans les horizons. Émilie avait longuement discuté en compagnie de ses deux amis, mais elle désirait désormais discuter avec son cousin, ce dernier était en arrière aux côtés de Matthieu. La jeune fille s’approcha de Steve et observa Matthieu, cela la gêner de parler de ce qui la tracassait s’il était proche, le jeune homme remarqua le regard d’Émilie et sembla comprendre ce qu’elle désirait, il prétexta d’aller se renseigner auprès des jeunes garçons pour savoir s’ils allaient bien, laissant Émilie seul avec son cousin. Le jeune homme n’avait même pas jeté un regard à sa cousine, il marchait en regardant droit devant lui, observant à tour de rôle Sandra et Céline, il demanda alors en chuchotant :
    « Toi tu leur fais confiance ? »
    Bien qu’il eût posé une question, il avait demandé cela sur le ton d’un reproche, Émilie se sentit quelque peu mal à l’aise, elle n’avait aucune envie de se fâcher avec son cousin. Elle répondit alors :
    « Ça ne pourra pas être pire qu’avec ton ancien chef…
    -C’est sûr, mais cela ne garantit pas notre sécurité pour autant, je préfère me méfier. »
    Émilie ne savait pas trop comment aborder le sujet dont elle voulait parler, comme pour lui forcer la main, Steve demanda :
    « Tu voulais me parler de quelque chose ? »
    Émilie sursauta légèrement, elle prit une grande inspiration avant de se demander :
    « J’ai eu l’impression que… que ton ancien chef te faisait chanter à propos de Mathilde… »
    Émilie vit au visage de Steve que sa question venait de lui rappeler de mauvais souvenir, elle s’en voulut même si elle préférait avoir le cœur net sur la question. Quelques secondes de silence passèrent avant que Steve ne répondît :
    « Oui, effectivement, je ne suis pas resté là-bas par choix Émilie, si je l’ai fait c’est pour Mathilde et pour toi, tant que je suivais les ordres aveuglément vous ne risquiez rien
    -Qu’est-ce qu’on risque de toute façon, on n’a rien fait de mal ?
    -Oui, je le sais, mais pour ce connard de lieutenant, les choses n’étaient pas comme ça. Pour lui, tu avais trahi les Résistants et tu étais donc un potentiel danger, si tu avais su sortir sans te faire remarquer alors tu savais entrer aussi. Il a soupçonné notre famille d’être des Relanceurs infiltrés
    -Mais c’est stupide !
    -Je sais que ça l’est, figures-toi ! Quoi qu’il en soit, il voulait nous exécuter, purement et simplement, mais j’ai proposé d’intégrer son armée, sous ses commandements pour prouver ma bonne volonté. Il a accepté à condition que je ne discute pas les ordres et que Mathilde reste enfermée par sécurité. J’ai dû faire des choses horribles dont je préfère ne pas en parler. Cela m’a permis de gagner sa confiance et j’ai pu demander à ce qu’on laisse sortir Mathilde de sa cellule d’isolement. J’aurai au moins réussi ça… »
    Émilie préféra ne rien rajouter, son cousin semblait déjà suffisamment sans vouloir lui-même, il rajoute cependant :
    « J’aurais préféré ne jamais te ramener dans ce camp, mais je croyais vraiment que c’était l’endroit le plus sécurisé que je connaissais, au final t’aurais été moins en danger si on t’avait déposé au beau milieu de la ville dans un immeuble abandonné
    -Je ne t’en veux pas Steve, je sais que t’as voulu bien faire… »
    Émilie se sentit gênée tandis que les yeux du jeune homme devenaient de plus en plus humides, il indiqua d’une voix tremblotante :
    « Je te remercie… je vais demander à faire une pause, j’ai besoin de souffler
    -Laisse j’y vais. »

    Après la pause le groupe avait repris la marche, cela faisait désormais plusieurs dizaines de minutes qu’ils suivaient un ruisseau. L’amoindrissement des arbres, le terrain plus plat et les restes de vieux panneaux d’indication semblaient indiqués que le groupe se trouvait désormais sur un ancien sentier de randonnée. Émilie, qui s’était approchée avec Camille de l’avant du groupe, observait le fusil à lunette que tenait Céline. La jeune femme remarqua l’attention que portait Émilie à son arme, elle indiqua alors avec le sourire :
    « C’est un fusil sniper qui vient de mon père, il en était un à l’armée avant cette guerre. Il m’a appris à m’en servir quand tout ça à commencer, il voulait que je puisse me protéger. J’imagine que tu n’en avais jamais vu auparavant
    -Non effectivement… C’est difficile à manier ?
    -Ça demande beaucoup d’entraînement oui, n’est-ce pas Sandra ? »
    Elle avait demandé cela à sa collègue qui se trouvait à ses côtés, avec un petit rire moqueur, cette dernière répondit :
    « Eh, je me suis bien amélioré, je te signale ! Avec le peu de temps d’entraînement que j’ai eu !
    -Il n’empêche qu’au lieu de tirer dans la tête de ce type, tu lui as tiré dans le ventre, t’as pas oublié de prendre la gravité en compte par hasard ? »
    La dénommée Sandra maugréa avant de rétorquer avec le sourire :
    « C’est peut-être toi qui n’est pas une bonne prof aussi…
    -Oh ben voyons ! Pourtant tu n’as pas eu besoin de moi pour me toucher en plein cœur
    -Ah ! J’admets que là, je ne m’en suis pas trop mal sortie…
    -Tu t’es même parfaitement débrouillé. »
    Sans prévenir, les deux femmes s’embrasèrent durant quelques secondes, Émilie et Camille observèrent la scène, stupéfaites. Camille chuchota à l’oreille d’Émilie :
    «Finalement, ce n’est pas si bizarre que ça vu de l’extérieur. »
    Céline se tourna de nouveau vers Émilie et déclara un peu gênée :
    « Ça non plus tu n’as peut-être pas eu l’habitude de le voir… Parfois deux filles peuvent s’aimer très fort et…
    -Je sais, moi et Camille, on est aussi amoureuse l’une de l’autre »
    Céline fut surprise quelques instants avant de répondre joyeusement :
    « Oh bah dis-donc, vous ne perdez pas de temps vous, t’as entendu ça Sandra ?
    -Oui, vous vous êtes déjà embrassé du coup ?
    -Bien sûr ! »
    Émilie et Camille avaient répondu à l’unisson de manière enthousiaste. Sandra questionna alors avec un sourire en coin :
    « Et vous êtes passé au stade au-dessus ?
    -Oh allons ! »
    Céline avait donné un coup sur l’épaule de sa copine, celle-ci tenta de s’empêcher de rire. Camille semblait un peu gênée, mais Émilie ne comprenait pas vraiment ce que Sandra avait voulu dire. Elle demanda alors :
    « De quoi elle parle, c’est quoi le stade au-dessus ? »
    Céline qui riait également un peu, répondit en rougissant :
    « Ce n’est rien, tu comprendras un peu plus tard, pour le moment, je pense que t’es un peu trop jeune pour comprendre ça. Ça viendra avec le temps, ne t’en fais pas. »
    Émilie n’en fut que plus intriguée, elle se tourna vers Camille qui rougissait et observait le sol, elle lui demanda en chuchotant :
    « T’as compris de quoi elle parlait, toi ?
    -Hein… oh… euh non, je sais pas. »
    Camille avait répondu de manière hésitante, Émilie n’aimait pas trop cela, elle avait l’impression qu’on lui cachait quelque chose et que Camille savait de quoi il s’agissait, mais qu’elle n’osait pas en parler. La jeune fille réfléchissait afin de comprendre à quoi cela rimait, mais aucune idée ne lui vint, elle préféra se concentrer alors sur la route bien qu’elle se promit d’interroger Camille là-dessus par la suite.

    Le ruisseau que suivait le groupe s’était agrandi au fur et à mesure de leur avancée pour devenir désormais une rivière. Émilie marchait aux côtés de Camille et Benoît qui discutaient entre eux en chuchotant, elle ne leur prêtait pas attention, restant perdue dans ses pensées. Lorsqu’elle entendit la voix de Steve, elle cessa de réfléchir pour écouter la conversation lorsque celui-ci avait demandé :
    « Quand est-ce que je retrouverai ma femme ? »
    Steve avait pris un ton sec en questionnant Matthieu, ce dernier répondit néanmoins :
    « Il faudra attendre de trois à quatre jours avant de la faire sortir
    -Comment vous compter vous y prendre pour la faire sortir ?
    -Déjà nous savons tous les deux qu’il suffit d’un peu d’ingéniosité et de prudence pour sortir de là-bas sans problème… »
    Matthieu avait accompagné ses paroles d’un clin d’œil en direction d’Émilie, celle-ci se sentit un peu coupable tout en étant également flattée. Matthieu reprit :
    « Ensuite, nous allons prétexter tes funérailles ainsi que celles d’Émilie comme excuse pour la faire sortir.
    -Cela veut dire que ma sœur va nous croire morts ? »
    Émilie était intervenue quelque peu scandalisée par ce qu’elle venait d’entendre, Matthieu répondit de manière simple :
    « Oui, du moins le temps qu’on la fasse sortir, ensuite on lui dira la vérité et on lui expliquera le plan.
    -Vous ne pouvez pas faire ça ! »
    Steve avait hurlé d’inquiétude tout en lâchant son arme, Matthieu tenta de le calmer :
    « Ne t’’en fais pas, on la sécurisera au moindre problème, aucun risque qu’ils arrivent à nous arrêter.
    -Non, tu ne comprends pas ! »
    Le groupe s’était arrêté d’avancer et tous s’étaient retournés vers Steve et Matthieu, ce dernier ne savait pas trop comment réagir mais Steve continua son explication :
    « Avec son état de santé actuel, lui dire qu’on est mort serait la condamnée !
    -Je t’assures, nous prendrons soin d’elle et j…
    -ÉMILIE ! Explique-lui ! »
    Émilie venait de comprendre l’inquiétude de Steve et il lui paraissait désormais évident qu’effectivement cela risquerait d’affecter fortement sa sœur Mathilde, elle se souvenait encore de comment cette dernière avait réagi lors de sa première visite et de l’état déplorable qu’elle avait. Matthieu observait Émilie avec frayeur, celle-ci indiqua tristement :
    « Il a raison, elle n’est plus assez… forte, pour supporter ce genre de nouvelle »
    Émilie s’éloigna sentant des larmes couler sur ses joues, suite au souvenir de sa sœur, elle entendit Matthieu :
    « Très bien, on réfléchira à un autre moyen dans ce cas. »
    Steve se renfrogna en silence tandis que la marche du groupe reprit, Émilie qui marchait aux côtés de Camille et Benoît, garda la tête quelque peu baissée tout en essuyant ses larmes silencieusement. Camille s’approcha d’elle et sans rien dire passa son bras autour de sa taille, bien qu’elle n’ait su véritablement pourquoi, cela la soulagea et la réconforta un peu.

    Au bout de quelques minutes de plus, et tandis qu’ils s’approchaient d’un lac, Céline annonça joyeusement :
    « Voici, votre nouveau chez vous ! »
    Émilie observa l’endroit que pointer du doigt la jeune femme rousse, plusieurs petits lotissements ainsi que des caravanes se trouvaient de l’autre côté du lac. Plusieurs personnes y faisaient des allées et venues, notamment quelques enfants, quelqu’un semblait même en train de pêcher au bord du lac. Plusieurs personnes armées patrouillaient autour du camp et dans la forêt alentour, certains avaient même visé dans la direction du groupe avant de baisser leurs armes, il semblait y avoir une grande organisation de surveillance. Steve qui était resté silencieux jusque-là commenta :
    « J’avoue que je ne m’attendais pas à cela…
    « On a de l’eau, tout ce qui est pour le chauffage et l’électricité est géré grâce à des groupes électrogènes solaires, pour ce qui est de la nourriture, on a aménagé un espace de culture sinon parfois on arrive à avoir du poisson ou du gibier. La surveillance est assurée à toute heure, par tour de ronde, les armes viennent d’un peu partout, mais c’est souvent des armes qu’on a volé aux Résistants où aux Relanceurs, voir aux Survivalistes, mais ce ne sont pas les mieux armés. Honnêtement, je pense qu’on ne s’en sort pas trop mal. »
    Matthieu avait eu du mal à cacher sa fierté en présentant le camp, Émilie ne put s’empêcher d’être impressionnée, cela paraissait irréel. Tous s’approchèrent du camp, Matthieu, Céline et Sandra, saluèrent les autres habitants joyeusement, Steve le faisait d’un ton plus timide tandis qu’Émilie, Camille et Benoît saluaient tout le monde avec le sourire, Benoît alla même jusqu’à flatter une jeune fille à tresse blonde. Après quelques pas, Matthieu indiqua à Steve l’une des caravanes :
    « Voici, la caravane pour toi et ta femme »
    Il désigna ensuite la caravane à côté de celle de Steve en annonçant :
    « Les filles vous vous serez ici et les garçons on vous a mis dans celle de derrière »
    Il avait pointé une caravane qui se trouvait derrière celle des filles. Il ajouta :
    « Je compte sur vous pour pas toucher au plaques électriques les enfants, normalement les radiateurs sont déjà réglés. Si vous voulez prendre une douche, c’est par là. »
    Il indiqua un bâtiment qui se trouvait non loin du lac, avant de reprendre :
    «  Je vais indiquer à la cheffe que vous êtes arrivé, en attendant Céline, tu pourrais aller voir s’il reste des habits au cas où ils désirent se changer ?
    -Ok j’y vais, à tout de suite tout le monde »
    Céline s’éloigna et Sandra l’accompagna, Matthieu conclu :
    « Bon, je vais vous laiss…
    -Et pour mon fusil ? »
    Steve l’avais interrompu sèchement, Matthieu répondit calmement bien qu’un peu surpris :
    « Oh euh… tu peux le garder, ce n’est pas un souci, par contre essaye de ne pas tout le temps te promener avec dans les mains. Mais sinon, vous pouvez garder vos armes.
    -Vous ? Il n’y a que moi qui en ai une à moins que… »
    Steve observa Émilie d’un air suspicieux, elle sortit son poignard en le narguant, Steve s’exclama alors :
    « J’aurai dû m’en douter… »

    Émilie et Camille étaient entrées dans leur caravane désignée, l’intérieur était assez serré avec des petites pièces communes, mais il y faisait bien chaud. Une petite cuisine se trouvait à l’avant avec une petite pièce de toilette, puis à gauche du couloir se trouvait une étagère tandis qu’à droite se tenaient deux fauteuils avec une table amovible entre eux. Les deux filles avancèrent pour découvrir qu’au fond se trouvait la chambre avec deux lits de part et d’autre qui pouvaient être déplacés. Une légère odeur de renfermé se faisait sentir, Camille proposa alors de laisser la porte ouverte le temps d’aller se promener ce qu’Émilie accepta. À l’extérieur, elles retrouvèrent Benoit, ce dernier indiqua :
    « On n’a que deux lits mais heureusement il y a un canapé, Maxime et Daniel sont déjà partis dormir. Et vous ?
    -On a deux lits et deux fauteuils. Dis, tu veux venir faire un tour avec nous ? »
    Émilie fût quelque peu fâché que Camille invite Benoît à leur promenade, elle aurait aimé être seule à seule avec elle afin de discuter, malheureusement pour la jeune fille, Benoît accepta la proposition. Ils allèrent jusqu’au bord du lac et s’assirent sur l’un des bancs qui s’y trouvait, Émilie observa les personnes qui patrouillaient dans la forêt alentour. Benoît demanda alors :
    « Vous pensez que vous allez rester ici ?
    -Je sais pas… ça à l’air pas mal, mais il faut voir si ils nous veulent réellement du bien, je me méfie. »
    Émilie approuva la réponse de Camille, elle avait d’ailleurs hâte de rencontrer la personne qui dirigeait cet endroit bien qu’elle n’ait toujours aucune idée de qui il s’agissait. C’est alors qu’une voix de femme se fit entendre :
    « C’est bon Steve, ils sont ici, je vais pouvoir me présenter aux nouveaux. »
    Émilie avait reconnu la voix bien que cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus entendu, elle se retourna pour observer la jeune femme qui avait parlé. Malgré quelques changements physiques, notamment une cicatrice au bras et un corpulence plus musclée, Émilie reconnut cette grande femme, aux cheveux longs, bruns et bouclés avec son sourire angélique. La jeune femme déclara joyeusement :
    « Ça fait plaisir de te voir saine et sauve Émilie »
    La jeune fille fut tellement ravie qu’elle courut sans hésitation afin de serrer Rachel dans ses bras.

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